Guillaume Bagou : « J’avais peur de ne plus savoir gagner »

Crédit photo Alizée Quéré

Crédit photo Alizée Quéré

C’est un moment qui va compter dans la jeune carrière de Guillaume Bagou. Avant tout connu, jusque-là, pour ses qualités dans les sous-bois avec de nombreuses grosses performances en cyclo-cross (voir sa fiche DirectVelo), il a décroché son premier succès notoire sur la route, le week-end dernier, à l’occasion de la première étape de la Côte d’Or Classic, une épreuve Fédérale Juniors. Une énorme satisfaction pour celui qui, jusque-là, n’avait pas encore décroché le moindre Top 10 au niveau national depuis son arrivée dans la catégorie d’âge il y a près d’un an et demi. “Je ne suis pas trop surpris car je sentais que j’avais un bon niveau depuis le début de saison. Mais la victoire me manquait. Je n’avais plus gagné depuis les Cadets 1 sur la route. Je l’attendais vraiment !”. Une statistique marquante mais qu’il tient tout de même à relativiser. “Je n’ai fait que quatre courses en Cadets 2, la première année Covid… L’an passé, la saison n’avait commencé qu’en mai pour nous… Je n’ai pas eu trop d’occasions de m’exprimer”.

UNE COURSE PLEINE

En 2021, il avait donc pris ses marques dans une nouvelle catégorie d’âge. Avant de se révéler à un niveau plus élevé en ce printemps. J’ai bien travaillé ces dernières semaines, notamment le week-end précédent en disputant le Charollais avec les Élites de N1. J’avais été offensif là-bas pendant une quinzaine de kilomètres. Quand tu reviens sur une course Juniors, derrière, ça paraît beaucoup plus facile”, sourit le coureur originaire de la région de Bourgoin-Jallieu, en Isère, mais qui passe désormais ses semaines dans la ville savoyarde de Chambéry.

Avant de l’emporter à Précy-sous-Thil, le sociétaire de la formation Charvieu-Chavagneux a réalisé une course pleine. J’ai été offensif assez tôt. L’idée première était de jouer les GPM et les sprints intermédiaires. Je suis passé en tête du premier GPM mais visiblement, les organisateurs se sont trompés dans leurs numéros de dossards (sourire). Il y avait beaucoup de vent alors, en étant seul, je n’ai pas insisté. Mais on est ressorti à cinq dans le deuxième GPM. Puis un groupe de six nous a rejoints et on s’est retrouvé à onze”. Un groupe de onze au sein duquel figurait un temps son coéquipier Corentin Lequet, avant que celui-ci ne soit victime d’un incident mécanique qui l’a écarté du groupe de tête de façon définitive. “C’est resté groupé jusque dans le dernier tour. J’en ai profité pour faire encore les points du dernier sprint intermédiaire. Puis il est devenu temps de se concentrer sur la victoire d’étape”.

LA FRUSTRATION DE NE PAS PERFORMER AUSSI BIEN QU’EN CYCLO-CROSS

Dans les cinq derniers kilomètres de course, nombreux ont été les coureurs de l’échappée à vouloir éviter une arrivée groupée. “Sans surprise, ça a attaqué dans tous les sens ! Il y avait des costauds comme Alexy Faure Prost ou Noa Isidore. J’ai voulu me faire discret, sans me faire piéger non plus. Je suivais les coups”. Outre l’aspect purement physique, c’est également la force mentale du futur lauréat qui a ensuite été mise à rude épreuve. “J’avais peur de ne plus savoir gagner. Je me suis posé beaucoup de questions ces derniers temps. J’y suis allé kilomètre par kilomètre, sans trop me projeter. Jusqu’au dernier kilomètre. J’ai attendu le dernier moment pour me projeter sur l’éventualité de gagner. Je ne voulais pas me prendre la tête”. Avant de finalement se montrer le plus rapide (voir classement) et de pouvoir exulter au franchissement de la ligne d’arrivée. 

“C’est un véritable soulagement car les gens m’attendaient sur la route”, explique celui qui est désormais entraîné par Paul Sauvage. “Comme je performe en cyclo-cross, tout le monde se demandait pourquoi ça n’allait pas aussi bien sur la route, c’était frustrant. Il fallait remettre les pendules à l’heure”. Il espère désormais surfer sur cette bonne vague mais devra patienter avant de retrouver la compétition, sur le Chrono 47 puis au Tour d’Olliergues, un autre objectif. 

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