Romain Grégoire : « J’attendais mon heure »

Crédit photo Alexis DANCERELLE / DirectVelo

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Il ne semble pas exagéré de dire que la Conti Groupama-FDJ vit un début de saison de rêve. Avec de nombreuses victoires, dont trois triplés (!), la structure franc-comtoise était déjà sur un petit nuage sur les deux premiers mois de compétition, notamment avec son groupe de sprinteurs. Ce samedi, c’est l’autre partie du groupe, celle des puncheurs/grimpeurs, qui a réalisé une véritable démonstration dans les ascensions de Liège-Bastogne-Liège Espoirs. Le tout avant que Romain Grégoire ne conclut parfaitement le travail de son équipe dans la dernière ligne droite (voir classement). “J’avais annoncé très tôt que c’était une course que je visais. J’avais vraiment envie de gagner ici. Sur le coup, c’est surtout la façon dont la course s’est disputée qui me rend super fier. Toute l’équipe a fait un truc de malade. Honnêtement, à dix bornes de l’arrivée, je pensais que c’était fini. Alors je suis vraiment super content !”.

Romain Grégoire et ses coéquipiers ont parfaitement mis en application le plan imaginé par Jérôme Gannat, ce midi lors du briefing d’avant-course. “On avait une équipe plutôt de grimpeurs sur le papier alors on ne voulait pas attendre les 30 derniers kilomètres pour bouger”, rappelle le lauréat auprès de DirectVelo, quelques instants après l’arrivée. “L’idée, c’était de faire péter la course plus tôt, dans l'enchaînement de la Côte de Wanne, de Stockeu, la Côte de la Haute-Levée et même le Rosier. C’était la partie que nous avions pu reconnaître hier (vendredi). On savait que c’était vraiment difficile, avec aucun repos entre les ascensions. On pouvait tout faire sauter et c’est ce que l’on a fait”.

UNE DÉMONSTRATION COLLECTIVE DANS L'ENCHAÎNEMENT DES MONTS

Paradoxalement, les coureurs de la Conti étaient presque trop forts et se sont retrouvés pratiquement totalement isolés, très tôt. “On espérait partir dans un groupe d’une dizaine ou d’une quinzaine de coureurs mais finalement, on s’est retrouvé à trois de la même équipe (avec Lenny Martinez et Reuben Thompson, NDLR), seulement accompagnés d’Alex Baudin de la Swiss Racing. On ne s’est plus posé de questions mais malheureusement, c’était un peu trop juste à trois. On s’est fait reprendre par deux coureurs, puis par ce qu’il restait du peloton”. Difficile alors pour le Bisontin d’imaginer une fin heureuse au moment de la jonction. Du moins, d’un point de vue personnel. “Une fois repris, je pensais que c’était fini. J’avais déjà beaucoup donné, j’étais bien cuit. Mais je suis resté confiant pour l’équipe car on avait Sam Watson en cas d’arrivée au sprint et c’était peut-être le plus rapide du peloton”.

Et pourtant, dans les dix derniers kilomètres, le Champion d’Europe et vice-Champion du Monde Juniors 2021 a trouvé les ressources nécessaires pour en remettre une, flanqué de cinq adversaires. Avant que ce groupe - qui comprenait deux autres tricolores, Gwen Leclainche (CC Étupes) et Aloïs Charrin (Swiss Racing Academy) - ne se joue la victoire. “J’étais confiant sur mon sprint alors j’ai fait en sorte que l’on arrive tous les sept ensemble”. Et cette fois-ci, Romain Grégoire a dû assumer tout seul, comme un grand, sans ne plus pouvoir compter sur le moindre surnombre. “C’était un risque. Dans le final, j’étais le seul à avoir le droit de sortir car je savais que j’étais capable de gagner dans un sprint en petit comité. Pour les autres, il fallait rester autour de Sam (Watson). Une fois que je me suis retrouvé là, j’ai saisi ma chance”.

SÛR DE SA FORCE ET PRÊT À ASSUMER SES RESPONSABILITÉS AU MOMENT DU SPRINT

La réussite est décidément totale pour la Conti Groupama-FDJ. De quoi combler de bonheur Jens Blatter, Nicolas Boisson, Jérôme Gannat, l’ensemble des coureurs et toutes les personnes qui travaillent de près ou de plus loin au sein d’un groupe diablement compétitif actuellement. Plus personnellement, Romain Grégoire confirme d’ores-et-déjà son énorme saison 2021 en remportant une course mythique dans la catégorie U23. “C’est d’abord un soulagement car je n’avais pas encore gagné cette année. J’avais un statut à assumer, tout le monde m’attendait. J’avais vraiment envie de gagner rapidement. C’est fait. L’équipe a beaucoup gagné avec le groupe des sprinteurs. Mais on voulait montrer que le groupe puncheurs/grimpeurs était aussi au niveau”.

Et il l’assure : lors du final de cette Classique belge, il n’a “pas douté”. Sûr de sa force et de ses choix. Le voilà qui confirme une fois encore son immense potentiel. “Franchement, j’étais content de mon début de saison. J’ai bien appris. Je savais que j’étais au niveau, j’attendais mon heure pour aller en chercher une. Pour aujourd’hui (samedi) spécifiquement, je ne pense pas que j’étais surveillé personnellement. C’est plutôt l’équipe qui était observée car on a montré qu’on a un gros collectif et on avait déjà beaucoup gagné”. Ce samedi, Romain Grégoire et la Conti Groupama-FDJ ont encore frappé fort. Très fort.

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