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Louis Louvet : « J’étais fâché avec le vélo »

Crédit photo Philippe Pradier

Crédit photo Philippe Pradier

En septembre 2019, Louis Louvet, alors au CR4C Roanne, s’offrait la Boucle de l’Artois, dernière manche de la Coupe de France DN1. Deux mois plus tard, il signait chez les professionnels, à St-Michel-Auber 93. Mais le mariage entre la Continentale francilienne et le rouleur bourguignon n’a jamais fonctionné. Alors qu’il hésitait à continuer le vélo l'automne dernier, il a finalement choisi de rejoindre le CC Étupes pour la saison 2022. Le coureur de 24 ans se confie à DirectVelo avant de retrouver ce vendredi la Boucle de l’Artois.

DirectVelo : Te voilà de retour sur la Boucle de l’Artois !
Louis Louvet : C’est la dernière course que j’ai gagnée. Ça fait forcément quelque chose d’y retourner. C’est une belle course, que j’aime. Je vise un bon chrono pour débuter vendredi. Je me sentais bien ces derniers jours sur le vélo de contre-la-montre. On verra pour le général, ça sera en fonction du chrono…

Comment se passe ton début de saison ?
Ça se passe gentiment mais sûrement. Je suis dans le rythme mais il me manque de la confiance et des jours de course dans les jambes pour faire des résultats. Je n’ai pas beaucoup couru ces deux dernières années et il faut aussi se refaire au rythme des courses amateurs. Le manque de confiance joue pas mal.

Comment l’expliques-tu ?
J’ai passé deux années très compliquées chez St-Michel-Auber 93. J’ai perdu beaucoup de confiance là-bas alors que c’était l'un de mes points forts.

« J’AVAIS UNE CERTAINE CONFIANCE EN MOI »

Tu étais connu pour avoir une grande confiance en toi, peut-être trop pour certains…
J’ai souvent ce problème-là dans la vie. Je parais hautain, je le sais. Ma copine m’en a parlé il y a à peine une semaine. Quand nous nous sommes rencontrés, elle pensait que j’étais hautain. Après bien sûr, sur le vélo, j’avais une certaine confiance en moi. Aujourd’hui, il me manque le petit truc qui fait que j’ose plus. Mais je ne suis pas non plus…

En dépression ?
Je l’ai été. L’automne dernier, je me suis retrouvé sans contrat mais surtout, j’étais fâché avec le vélo. J’ai fait des sacrifices pour passer professionnel, en me privant des sorties avec les copains ou des vacances pendant l’été. Je ne regrette pas du tout de l'avoir fait car j’ai vécu des super émotions grâce au vélo, j’ai aussi voyagé… Mais je suis tombé de haut. J’ai toujours gardé les pieds sur terre mais on me disait depuis les Juniors que j’avais un moteur, que je pouvais y arriver. J’ai réussi à passer pro mais au final j’étais hyper déçu de cette expérience. Par contre, j’ai vraiment adoré les courses chez les professionnels. J’ai pris du plaisir sur les courses mais pas en dehors.

Comment l’expliques-tu ?
Clairement, je ne me plaisais pas dans l’équipe. Ça m'a beaucoup pesé. Je me sentais moins bien encadré que chez les Amateurs. Et avec un niveau supérieur sur les courses, c’était très compliqué. Mais comme je n’arrête pas de le dire, pour un coureur comme Jason Tesson, Auber, ça marche. Il a sans doute un fonctionnement différent du mien.

« LE STAFF EST PATIENT AVEC MOI »

Qu’est-ce qui t’a poussé à continuer ?
Je me suis demandé si je devais continuer le vélo car je n’avais plus trop envie d’en faire. J’ai eu la chance de tomber sur Melvin (Rullière) et Anthony Barle, qui me voulait à Villefranche. Ils m’ont appelé assez tôt, dès août environ. Je connaissais un peu Melvin. J’aime bien son fonctionnement, son état d’esprit. Tout ça m’a redonné goût au vélo. Je trouve qu’on est super bien encadré à Étupes. Le staff est patient avec moi car j’ai encore des hauts et des bas. On croit en moi. Cette année, je ne fais pas de résultats pour le moment mais je suis content de faire du vélo. Je n’avais pas envie de finir sur une année aussi mauvaise. 

Comment imagines-tu ton avenir ?
Je refais des études. Je suis en Master Management à l’EM Lyon. C’est un secteur qui me plaît. J’en ai pour deux ans. J’ai aussi un projet avec mon frère Marius. Pour le vélo, c’est flou. Ce sera dur d’arrêter à la fin de l’année si je reprends du plaisir. Pour ce qui est de repasser pro, pourquoi pas en fonction de l’équipe.

Quand espères-tu rejouer les premiers rôles sur les courses ?
D’ici trois à quatre semaines, j’espère être bien. Parmi les gros rendez-vous de la saison, il y aura le Championnat de France. Si je participe à l’épreuve en ligne, c’est que je serai bien à ce moment-là car on n’aura pas beaucoup de places vu notre classement à la Coupe de France N1. Pour le chrono, je n’ai jamais réussi à faire un coup d’éclat alors j’aimerais bien y arriver un jour. J'aurai sûrement un nouveau vélo qui devrait m’aider. Concernant l’équipe, il y a beaucoup de jeunes, ils ont du talent mais en raison du manque d’expérience, nous avons encore du mal à avoir des résultats. Tout le monde a une très bonne mentalité. Ça va venir. 

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