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Thomas Bonnet : « Sous pression à chaque étape »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Deux petites secondes. C’est ce qu’il a manqué à Thomas Bonnet pour espérer renverser Mathis Le Berre (Côtes d’Armor-Marie Morin-U), en tête du classement général du Tour de Normandie, du premier jour au dernier. Le coureur du Vendée U a dû se contenter de la deuxième marche du podium, après avoir frôlé deux fois la victoire d’étape. Bien qu’il reparte bredouille de Normandie, le coureur de 23 ans reste satisfait de sa semaine, et y voit une belle continuité à son très bon début de saison, lui qui occupe la 2e place du Challenge BBB-DirectVelo. Thomas Bonnet est revenu avec DirectVelo sur sa semaine en Normandie, avant d’aborder le prochain grand rendez-vous, ce week-end, sur la Boucle de l’Artois, manche de coupe de France N1.

DirectVelo : Quelle saveur a cette 2e place en Normandie ?
Thomas Bonnet : Ça représente pas mal de choses, une semaine accomplie de bout en bout. C’est aussi le travail d'une équipe qui était très solide. C’est une grosse satisfaction. Je n'étais pas venu avec de telles ambitions au niveau du classement général. Pour une victoire d’étape, ça ne passe pas loin. C'était mon objectif. L’idée était de jouer le général et se rapprocher d’un succès. À deux secondes près, ça ne s’est pas joué à grand-chose. Mais je suis content, on a montré de belles choses, maintenant cap sur la Coupe de France avant de relâcher un peu la pression.

Y avait-il moyen d’aller chercher ces deux petites secondes ?
À l'approche du circuit final à la dernière étape, je comptais faire le sprint, je n’ai pas pu faire la dernière bonif. J'ai eu un problème mécanique à l'approche du circuit, j’avais des sauts de chaîne à répétition, je n’étais plus en mesure de faire le sprint. Je n’ai pas pu changer de vélo, ce n’était plus le moment. Donc je me suis ravisé et j’ai conforté la 2e place, j’ai emmené Emilien (Jeannière). Moi j’avais vu que c'était compliqué avec la chaîne. Je ne voulais pas risquer d'aller me tuer au sprint, je n'ai pas pris de risques.

« J’AURAIS PRESQUE PU FAIRE COUP DOUBLE »

Tu t’étais déjà illustré en Guadeloupe l’année passée, mais avec un plateau moins relevé. T’es-tu surpris à jouer à l’avant tous les jours sur une semaine ?
Oui, parce que c'était autre chose que la Guadeloupe. Ce n'était pas la même classe entre Normandie et Guadeloupe, sans faire offense bien sûr. Là il y avait beaucoup de Conti, des grosses en plus. En jouant le général, en étant offensif presque tous les jours, j'étais sous pression à chaque étape pour faire les choses correctement et ne rien rater. Nerveusement j'y ai laissé du jus, c'était une longue semaine à cause de ça. J’avais moins de libertés pour faire ce que je voulais, il fallait être vigilant. C'était un peu nouveau, je ne me considère pas comme un homme de général, mais là ça va comme il n’y avait pas de chrono (sourire). C'était une belle expérience, j'ai pu montrer que j'étais acteur et fort. Je ne suis pas sprinteur mais j'ai sauté sur toutes les opportunités pour faire la différence.

Tu fais deux podiums sur des étapes, en plus de cette 2e place au général. As-tu un petit goût amer de repartir sans gagner ?
J'aurais préféré ne rien gagner et remporter le général, plutôt qu'une victoire d’étape. Mais j'aurais presque pu faire coup double. J’étais un peu sur ma faim en faisant 2e, en provoquant le coup gagnant (sur la troisième étape, NDLR - lire ici), parce que je lance à peine tôt avec le vent défavorable alors que j'étais fort sur le sprint. Ça se joue un peu là. Le point noir sur toute la semaine, c'est ce moment-là. Mais j'en tire des leçons pour la suite. Ce n’est pas très méchant.

« ON NE SE REFAIT PAS LA CERISE EN DEUX-TROIS JOURS, SURTOUT NERVEUSEMENT »

Comment tu gères cette semaine entre le Normandie et l'Artois ?
La prépa est déjà faite de toute façon. Il faut gérer la liaison entre les deux. À savoir récupérer sans trop lâcher, pour remettre en route. Je suis encore dans le jus du Normandie, mais on ne se refait pas la cerise en deux-trois jours, surtout nerveusement. J’ai encore besoin de bonnes nuits avant le chrono de vendredi. Physiquement ça va, pour l’aspect nerveux il me faut encore une ou deux journées tranquilles et il n’y aura pas de problèmes. Après une semaine comme ça, le chrono va aller tout seul, ensuite il ne restera que deux jours. Puis derrière il y aura un relâchement.

Qu'est-ce que tu attends de ce week-end à l'Artois ?
Avec cette semaine du Normandie, je ne vais pas relâcher. Je serai sûrement l’un des favoris, je vais être un peu regardé, mais on a aussi des très bonnes cartes avec Antoine (Devanne) qui va faire un très bon chrono. C’est le spécialiste de l'équipe, puis s’il faut être autour on le sera, et si j'ai une opportunité pour gagner une étape… Les écarts après le chrono ne seront peut-être pas grands, à voir. Le chrono n'est pas ma spécialité, donc je ne serai pas aux avant-postes et surveillé dès samedi, j'ai moins de pression.

« DEUX BONNES SEMAINES POUR RÉCUPÉRER DE TOUT ÇA »

Est-ce que le chrono va dessiner la tendance du week-end dans l’équipe ?
On a plusieurs cartes, ça tourne. À la suite du chrono d’Antoine, on verra selon les conditions climatiques notamment. Si les écarts tiennent, je pense qu'il n’y aura pas photo vis-à-vis des autres de l'équipe. Par la suite on essaiera de se consolider autour, et on verra comment ça se passe sur le week-end.

Bien que tu ne sois pas dans ton élément en contre-la-montre, as-tu un peu préparé l’exercice ?
J'ai pu rouler un peu ce mercredi matin, histoire de faire un petit tour pour les sensations. Je vais aborder le week-end pour le plaisir. On va essayer de consolider notre première place. Moi j'y vais pour le plaisir, pour faire un bon effort sur 25 minutes, ça va faire du bien. Et puis derrière sur le week-end, le dimanche me correspondra le mieux, avec l'étape la plus difficile.

Tu enchaînes bien depuis le début de saison, n’as-tu pas peur d’un coup d’arrêt ?
Après l’Artois, ça ne sera pas forcément une grosse coupure, mais juste une période de relâchement. Qui fera que du bien, d’ailleurs. Justement, sur ce bloc-là, avec le relâchement derrière, ça ne fait pas un gros enchaînement du coup. J'aurai deux bonnes semaines pour récupérer de tout ça.

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