Baptiste Veistroffer, du triathlon à la N1

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

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Pour sa première année en N1, Baptiste Veistroffer commence bien sa saison. "Ça va plutôt bien, c’est de la découverte dans un premier temps, ce sera ma première pleine saison sur route, et encore plus à ce niveau, comme j’étais 2e caté l’année dernière. Physiquement ça va, mais tactiquement et techniquement je dois encore progresser. Je prends plaisir, c'est l'essentiel", se réjouit le coureur du VC Pays de Loudéac. Le week-end passé, au Louison-Bobet puis au Circuit du Morbihan, il a montré qu’il était à l’aise pour participer aux mouvements de course. "J’étais les deux jours devant. Dimanche, c'était un peu plus dur, avec le vent et le circuit, c'était assez nerveux. On s'est retrouvé à trois de l’équipe, j'avais couru la veille et fait toute la course devant, j'avais donc dit que j'allais essayer de peser pour les gars".

Oppressé par le train des WB-Fybolia Morbihan, en large domination, les Loudéaciens ont fait comme ils pouvaient. Baptiste Veistroffer a donné de sa personne pour tenter d’arrêter les Morbihannais. "J'ai fait le travail pour Killian (Verschuren). On avait raté un coup devant, j'ai fait un peu le rythme pour que ça recasse et faire une meilleure place, c'était dur car ça ne me correspond pas forcément. Mon gabarit ne m'avantage pas sur ces pentes raides". Le domaine du Breton, c’est d’écraser les pédales autant que possible. "Les courses où c'est nerveux, où il faut de la force, et envoyer du braquet. Ça me correspond mieux que des courses où ça monte raide, je n'aime pas trop ça même si je passe pas mal. Pour les petits taquets, je n’ai pas beaucoup d'explosivité comme je viens du triathlon".

« CE N’ÉTAIT PAS COMPATIBLE AVEC LES ÉTUDES »

Baptiste Veistroffer a en effet un grand bagage de triathlète longue distance. Comme en témoigne sa 3e place à l’Emeraude Event - "l’un des plus gros triathlons longue distance en France" - la 5e au Championnat de Bretagne, et des victoires sur des triathlons locaux. "Je n’ai pas trop pu prouver des choses avec le Covid". Mais l’élève en alternance en Licence Maitrise Energétique à Lorient a dû mettre la discipline de côté, pour se consacrer davantage à ses études. "Le triathlon est assez chronophage, il faut beaucoup d'entrainements dans trois disciplines différentes. Ça représente deux ou trois entrainements par jour. Ce n’était pas compatible avec les études. Et depuis deux ou trois saisons, je prenais plus de plaisir à vélo, dans le fait de rouler et faire des kilomètres. Alors j’en ai profité, je me suis dit pourquoi ne pas saisir la chance, et ça me plait".

S’il a prévu de mettre le triathlon de côté, le coureur de 21 ans a toujours l’objectif de faire "deux ou trois triathlons, un ou deux longue distance, et celui de [s]on club Quimper Triathlon". Même si son entrainement se consacre essentiellement au vélo, malgré un peu de course à pied en parallèle. "Je voulais me spécialiser pour voir ce que je valais, ça répond bien. Il y a moyen de se faire plaisir et prouver que j'ai un bon niveau. Tous ces coups à l'avant vont forcément payer. Mais j'ai encore à progresser comme je ne sais pas courir", s’amuse le Fouesnantais. La crise du covid a aussi joué dans cette transition. "Les triathlons sont ouverts au public, donc les préfets n’autorisaient pas les triathlons mais le vélo oui, donc j'ai pris une licence à l'UCK Vannes, je faisais des courses, et c'est comme ça que j'ai découvert".

« AU DÉBUT, LES À-COUPS M’ONT FAIT TOUT DRÔLE »

Après ce passage à l’UCK Vannes, et quelques accessits l’année passée, comme sa 12e place à Nantes-Segré, Baptiste Veistroffer a débarqué du côté du VC Pays de Loudéac cette saison. "J'avais plusieurs contacts avec des équipes. Mais je connais bien Florian Dauphin, il m'a dit qu'ils cherchaient des personnes de mon type, avec ce profil triathlète". Cette dimension collective dans le vélo l’intéresse. "Je n’ai pas spécialement de rêve, à part gagner. Mais aussi le partage dans l'effort, quand on se transmet les émotions dans une équipe, c'est hyper gratifiant, c’est comme si nous on gagnait, je trouve ça intéressant". Il apportera ainsi son bagage que lui a amené sa discipline. "J'ai une grosse caisse avec le triathlon, j’ai bouffé beaucoup de bornes. L’année dernière j’ai un peu plus de 23 000 km à vélo, sans compter la course à pied etc, ça apporte beaucoup de volume".

Mais il lui reste du travail pour devenir complètement un coureur cycliste. "Le point faible, c’est que ça me limite en explosivité. En triathlon on lisse, on est régulier, alors au début les à-coups m'ont fait tout drôle, sourit-il. J’aime les efforts longs, les chronos longs. J'ai fait 3e Espoir au Bretagne chrono, avec un triathlon la veille dans les pattes, parce que je mixais un peu l'année dernière". L’Espoir 4 va se confronter à des professionnels dès cette semaine, au Tour de Normandie. "C’est le premier gros objectif, une première grosse courses à étapes. Je suis impatient de voir ce que je vaux, les profils me correspondent puisque c'est pour rouleur". Puis viendront les échéances avec sa catégorie d’âge. "Les France, en chrono aussi, ça m'intéresse. Le reste du calendrier est à découvrir, j'arrive sans connaitre vraiment les courses". Baptiste Veistroffer a quitté la natation, mais dans le cyclisme, il est déjà prêt à entrer dans le grand bain.

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