Paris-Nice : Même seul, pas question de renoncer pour Hugo Houle

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

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Hugo Houle en plaisante depuis 48h : “j’ai un bus pour moi tout seul !”. Ces derniers jours, la taille du peloton de Paris-Nice (2.UWT) a fondu comme neige au soleil. Entre les non-partants et les abandons en cours de route, pas moins de 33 coureurs ont ainsi quitté les routes de la « Course au soleil » depuis jeudi matin. Plusieurs équipes ont été particulièrement touchées - il ne reste plus que trois coureurs pour Alpecin-Fenix ou EF Education-EasyPost - mais la plus décimée de toutes reste Israël-Premier Tech. Jeudi, au départ de la cinquième étape à Saint-Just-Saint-Rambert (Loire), au-dessus de Saint-Étienne, Hugo Houle s’est en effet présenté seul sur le podium de présentation des équipes. Son groupe sportif a été particulièrement frappé par la malchance et par un virus - il ne s’agirait pas de la Covid-19 dans ce cas précis - qui a poussé l’ensemble de ses coéquipiers à renoncer. “On a perdu Rudy Barbier dès la fin de la première étape à cause de maux d'estomac puis Mads Würtz s’est senti mal, lui aussi”, relate le Canadien auprès de DirectVelo. Mardi, c’est ensuite son compatriote Guillaume Boivin qui n’a pas pris le départ. “Il avait mal au dos”.

Quatre coureurs restaient alors encore en lice pour la WorldTeam mais Carl-Fredrik Hagen, James Piccolo et Tom Van Asbroeck ont tous jeté l’éponge jeudi matin. “Carl et James ne se sentaient pas bien. Ils avaient les mêmes symptômes”, témoigne Hugo Houle en rappelant que les deux coéquipiers faisaient d’ailleurs chambre ensemble. C’est ainsi que l'expérimenté québécois s’est retrouvé seul représentant de sa formation ces deux derniers jours. Mais pas question de renoncer pour autant. “Tout va bien pour moi. Le fait d’être le seul rescapé de mon équipe ne change pas mes plans. Je reste ambitieux et j’ai toujours envie de faire la course en passant à l’offensive si une occasion se présente !”, lâche-t-il à DirectVelo lorsqu’on lui demande si, en étant seul à quatre jours de l’arrivée finale, il a été envisagé que son équipe se retire. “Je me suis entraîné dur pour cette course et je me sens bien alors je ne vois pas pourquoi j’envisagerais de partir”. D'autant que le Canadien a tenté de remuer le paquet, ce vendredi, dans le final menant vers Aubagne.

UN AIR DE NORMANDIE POUR STEVE BAUER

Son directeur sportif et compatriote Steve Bauer se serait bien passé d’une telle situation mais vendredi matin, au départ de Courthézon (Vaucluse), il avait tout de même le sourire au moment de rappeler qu’il a déjà connu une situation plus ou moins similaire. Sur une durée moins importante. “Je me souviens qu’avec l’équipe réserve, une année, il y avait eu un virus du même genre qui avait décimé toute l’équipe sur le Tour de Normandie. On n’avait plus qu’un coureur au départ de la dernière étape et en plus, il était fiévreux", rigole-t-il. Pour le vice-Champion olympique, il n’a pas été question non plus de se retirer. "Ça ne nous a traversé l’esprit à aucun moment. On sait qu’Hugo est très en jambes et qu’il avait coché cette épreuve”.

Avec un seul coureur encore en course pour ce week-end, l’équipe Israël-Premier Tech s’est tout de même adaptée. “On a réduit le nombre de personnes présentes au niveau du staff. Il reste deux mécanos et deux soigneurs. Hugo (Houle) est vraiment notre VIP maintenant”, sourit-il encore. Si l’équipe avait conservé deux véhicules en course ce jeudi avec l’autre directeur sportif, Dirk Demol, en avant-course au cas où Hugo Houle aurait pris l’échappée -, il a été décidé de ne conserver plus qu’une voiture dans la bulle course à partir de ce vendredi. Pour le reste, Steve Bauer assure que le briefing - dans un bus toujours présent - n’est pas plus court que s’il restait six ou sept coureurs au sein de l’équipe. “Il faut toujours voir les mêmes choses ensemble. Cela dit, Hugo est un gros bosseur qui étudie beaucoup les moindres détails dans son coin. Mais on continue de faire comme d’habitude”. Et à deux étapes de la fin de ce Paris-Nice, Hugo Houle pointe aux portes du Top 10 au classement général (voir classements). De quoi le conforter plus que jamais dans son envie d'aller au bout sur des terres niçoises qu'il connaît comme sa poche. 

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