Alexis Gougeard : « J’étais comme un Cadet »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Alexis Gougeard est un attaquant né et pour ceux qui l’auraient éventuellement oublié, le Normand a tenu à le rappeler ce dimanche, dès sa première course de la saison 2022. Sur les routes bucco-rhodaniennes toujours accidentées du Grand Prix de Marseille-La Marseillaise (1.1), le baroudeur a ouvert la route une longue partie de la course, avant d’être repris dans la partie finale. "Initialement, je n’avais pas imaginé me lancer dans l’échappée mais Samuel (Dumoulin) est venu me voir sur le trajet vers le départ en me demandant si ça ne me dérangerait pas d’aller devant. Pour l’équipe, ça lui semblait être la meilleure option”, raconte-t-il après coup pour DirectVelo. Pour sa première compétition sous les couleurs de la B&B Hôtels-KTM, il s’est exécuté et n’a pas manqué le bon coup du début de course. “Les échappées, j’aime ça donc ça ne me dérangeait pas du tout d’y aller. Au final, c’était très bien pour moi car j’ai pu passer toutes les difficultés et notamment les Crêtes sans trop de stress”. Un confort non négligeable sur cette course de reprise toujours si particulière. “En tout début d’année, tout le monde est très nerveux. On risque la chute, surtout avec tous ces aménagements routiers… Franchement, j’étais mieux à l’avant”.

LA VOLONTÉ D’AVOIR UN COUP D’AVANCE

La mission s’est ensuite avérée simple et limpide : résister au retour du peloton le plus longtemps possible avant d’espérer pouvoir basculer avec un éventuel groupe de costauds au sommet de la Gineste, pour plonger sur Marseille en tête. “On savait tous que ce serait dur d’aller au bout mais si ça se regroupait assez tard, je pouvais tirer mon épingle du jeu ou profiter d’un éventuel surnombre si un autre coureur de l’équipe avait été également présent. C’était une option et il fallait tenter le coup à fond”. Mais comme l’an passé, c’est finalement au sprint et avec une petite cinquantaine de coureurs que la victoire s’est jouée au cœur du long Boulevard Michelet, devant le stade Vélodrome.

Chez les « Men in Glaz », aucun coureur présent sur cette première course française de la saison ne pouvait espérer jouer les premiers rôles en cas d’emballage massif et tous ont fini loin du Belge Amaury Capiot (voir classement - Franck Bonnamour a été victime d'une commotion à la suite d'une chute). “Je n’ai pas été surpris du scénario. Même si le parcours est durci, il y a toujours ce vent dans la Gineste qui rend les choses compliquées pour les attaquants. Et puis, le niveau est de plus en plus élevé et homogène. Pour faire la différence, ce n’est pas évident du tout”.

À BESSÈGES, LE NORMAND SERA… À DOMICILE

Quoi qu’il en soit, l’homme aux onze victoires chez les pros s’est fait plaisir pour sa première avec son nouveau maillot, lui qui n’avait jusqu’alors connu qu’une seule formation depuis son passage professionnel en 2014 chez AG2R La Mondiale. “Au départ, j’étais comme un Cadet. Ça faisait un peu bizarre. J’étais stressé mais c’était du bon stress. Il y avait de l’excitation et l’envie de commencer cette nouvelle aventure. Ça me tenait à cœur de montrer à l’équipe, tout de suite, qu’ils ont eu raison de me faire confiance”.

Satisfait de ses sensations durant la préparation hivernale puis ce dimanche à Marseille, Alexis Gougeard compte bien continuer sur sa lancée à partir de mercredi, lors de l’Étoile de Bessèges (2.1). Cette cinquième participation à l’épreuve gardoise sera particulière pour lui puisqu’il fera désormais partie des “régionaux” de la course. En effet, le natif de Rouen s’est récemment installé dans les environs et plus précisément à Rochefort-du-Gard, tout près d’Avignon. C’est une opportunité professionnelle de sa compagne qui l’a emmené en Occitanie et il n’en est pas mécontent. “J’adore ma Normandie mais il faut avouer que c’est clairement une chance et un luxe de vivre dans le sud, en tant que coureur cycliste. Pour faire du vélo, c’est quand même plus agréable. Il y a bien plus de jours de soleil. J’ai d’ailleurs fait l’un de mes meilleurs hivers”. Et à l’écouter, le fait d’avoir déménagé n’y est pas étranger. Sur des routes qu’il connaît très bien - tout particulièrement celles de la première étape tracée autour de Bellegarde -, nul doute qu’Alexis Gougeard tentera une nouvelle fois de se mettre en évidence. 

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Alexis GOUGEARD