Pour sa première course professionnelle ce dimanche au Grand Prix de Marseille-La Marseillaise, le Team U Nantes Atlantique a montré le maillot en étant présent dans l’échappée matinale de sept élements, par l’intermédiaire de Jordan Jegat. “Quatre coureurs étaient désignés pour aller à l’avant. Jordan en faisait partie. Il l’a très bien fait, il a su relancer quand les cinq sont sortis. On a intérêt à avoir toujours un mec à l’avant pour prendre de l’expérience et de la caisse. On sait qu’à la pédale dans le final on n’aura pas sept coureurs capables de suivre donc c’est intéressant d’avoir un jeune à l’avant pour mettre la main à la pâte. Sur les courses de février, il y a un niveau très haut. On ne s’attend pas à avoir de gros résultats dès le début de saison. Ce qu’on veut c’est de l’implication de la part de chaque coureur“, déclare au micro de DirectVelo le directeur sportif Axel Clot-Courant.

« J’AI FORCÉ UN PEU LE PASSAGE »

Jordan Jegat a réussi à se faufiler dans le peloton pour rejoindre l’échappée. “Je n’ai pas réussi à prendre l’échappée et j’ai vu qu’elle prenait du champ. Toutes les grosses équipes faisaient barrage donc je me suis dit que tout seul, ça allait être compliqué. J’essayais de demander aux gars autour de moi et l’un d’entre eux m’a dit oui. J’ai forcé un peu le passage. D’ailleurs ça faisait bizarre de jouer des coudes avec Bauke Mollema. J’ai réussi à passer et avec le coureur de Nice (Julien Amadori, NDLR) on a bien collaboré pour rentrer".

Sa fugue aura duré jusqu’à 65 kilomètres de l’arrivée. “C’est dommage que l’entente ait été moyenne après la descente de l’Espigoulier. Si c’était resté au train je pense qu’il n’aurait pas eu de souci pour suivre“, regrette Axel Clot-Courant. “J’ai laissé beaucoup de cartouches pour rentrer. Une fois rentré, on a dû collaborer de suite, ils ne nous ont pas laissé nous reposer. J’ai craqué juste avant la Route de Crêtes. On a fait la longue descente et ça commençait à s’attaquer“, poursuit Jordan Jegat.

« TOUT EST DIFFÉRENT »

Derrière, Louis Barré a été proche de basculer avec le peloton de tête et a finalement terminé dans le groupe suivant (voir classement). “Il a réussi à tenir dans la Route des Crêtes mais dans le petit col suivant (le Pas de Bellefille, NDLR), il lâche sur le sommet. C’est un peu dommage mais je pense que la prochaine fois on basculera avec la tête“, glisse Axel Clot-Courant. Il se montre plutôt satisfait de cette première épreuve. “Je pense que la plupart a pu se jauger un peu et voir ce que c’était que le très haut niveau. On avait cinq néo-pros aujourd’hui donc pour eux c’est sûr que ça sera déjà plus facile à partir de l’Etoile de Bessèges. C’est une entame correcte. Si Louis avait tenu le bon groupe, ça aurait été un bon bilan puisqu’on aurait eu un coureur dans l’échappée et un qui joue la gagne. C’est un peu ce qu’il manque. Il reste du travail mais la première course est passée, psychologiquement il y a donc déjà une barrière de passée aussi“.

Jordan Jegat a quant à lui un sentiment mi-figue, mi-raisin. “Le bilan est mitigé. Je suis content, je voulais aller à l’avant et j’y suis allé mais je suis quand même déçu parce que j’aurais aimé rester plus longtemps devant et aller plus loin. Les gros coureurs ne m’ont pas fait de cadeaux dans l’échappée. Quand j’ai voulu me reposer ou sauter quelques relais, je n’ai pas eu le droit“. Au départ de sa première course pro, le Breton de 22 ans n’était pas tendu. “Il y avait de l’excitation et une fois que c’est parti, c’est une course de vélo. Même s’il y a des gros noms à côté, il faut y aller. C’est impressionnant. Ça roule différemment, ça frotte beaucoup plus, ça roule plus vite aussi et ça prend plus de risques. Les spectateurs, la présentation…. Tout est différent. Il n’y avait pas beaucoup d’encouragements pour moi quand j’étais dans l’échappée mais quand j’ai lâché j’en ai eu beaucoup et ça faisait chaud au cœur. J’ai fait 100 kilomètres d’échappée, la prochaine fois ça sera peut-être 110 puis 120 et ainsi de suite, jusqu’à y arriver“, conclut Jordan Jegat.