Eli Iserbyt : « On a des choses à retenir »

Crédit photo Alexis Dancerelle - DirectVelo

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Quinze manches de Coupe du Monde disputées, soit la totalité, et septième victoire pour Eli Iserbyt. Mais cette fois, à Hoogerheide, le Belge a dû s’emprunter et fournir de gros efforts pour prendre le meilleur sur ses principaux adversaires du jour, Lars van der Haar, Tom Pidcock et Michael Vanthourenhout (voir classement). "Cette victoire me donne beaucoup confiance. J'ai dû revenir de loin à deux reprises. Je suis content de voir que Michael Vanthourenhout a également de bonnes jambes. C'est dommage qu'il ait perdu du temps sur les planches, sinon nous aurions pu courir ensemble dans le dernier tour". Pris dans des chutes et embouteillages en tout genre, le vainqueur de la Coupe du Monde n’a pas abdiqué pour revenir à l’avant, et porter l’estocade finale. "Je pense que j'ai placé mon accélération au bon moment. Il s'agissait de l'endroit le plus technique. J'étais surpris qu'il n'y ait plus personne dans ma roue".

Pourtant, la course tournait au cavalier seul de Tom Pidcock, après la glissade de Lars van der Haar, qui a mis tous les poursuivants du Britannique au sol ou à l’arrêt. "Pidcock avait une belle avance. On avait décidé avant la course de ne rien lâcher. Alors, on a fait ce qu'il fallait pour revenir sur lui. C'est bizarre que nous soyons revenus sur une portion qui lui semblait favorable. J'ai l'impression qu’il a souffert de son retour de stage. S'il est dans sa meilleure condition, je pense qu'on ne revient jamais sur lui". Seulement une fois hors du Top 5 en Coupe du Monde, Eli Iserbyt retrouve ses meilleures sensations pour disposer de ses adversaires, et notamment du Britannique. "Je n'ai pas battu Pidcock très souvent cette année. Son arrivée a coïncidé avec une période où j'étais moins bien. À Rucphen, c’était dommage. Là-bas, j'ai l'impression que j'ai été mon propre adversaire".

« AU CHAMPIONNAT D’EUROPE, ÇA S’EST MAL TERMINÉ »

Car si les prétendants au maillot arc-en-ciel sont nombreux, surtout en l’absence de Mathieu Van der Poel et Wout van Aert, Tom Pidcock et Eli Iserbyt sont deux noms en tête de liste. "Ce qui compte c'est d'être devant lui et tous les autres dimanche prochain, sourit le Belge. Thomas Pidcock sera très dangereux. Mais il n'y aura pas que lui. Le parcours convient très bien à Lars van der Haar. C'est un circuit pour les coureurs très explosifs. Pour la stratégie, je pense qu'on a des choses à retenir des derniers Championnats. Lars van der Haar et Thomas Pidcock savent qu'ils peuvent profiter de nous. On va devoir faire attention à ne pas les aider. Ils ne doivent pas nous suivre sans faire d'efforts". Dernier exemple en date, au dernier Championnat d’Europe. L’armada belge était tombée sur un os, en la personne de Lars van der Haar, et avait trusté tout le Top 10, sans ramener le maillot étoilé pour autant.

"Au Championnat d'Europe, ça s'est mal terminé. Là-bas, on n'a pas roulé en bloc belge, mais parfois plutôt en équipe de marque. J'avais l'impression que c'était Michael Vanrhourenhout et moi contre les autres coureurs habituels, Toon Aerts, Quinten Hermans etc, regrette Eli Iserbyt. Cette fois, on doit vraiment rouler en tant qu'équipe nationale. Il faut qu'on arrive à se rendre compte qu'un coureur qui suit sans trop forcer peut revenir et jouer la victoire ensuite". Avant de reprendre sur le danger d’être une nation forte au milieu de coureurs individuels ou presque. "La tactique sera importante. En Belgique, on compte beaucoup de bons coureurs, et c'est vraiment un désavantage. Les autres peuvent laisser paraitre qu'ils ne sont pas bien, et nous laisser rouler. Ils deviennent alors très dangereux".

« ON NE PEUT PLUS ROULER LES UNS CONTRE LES AUTRES »

Eli Iserbyt lance ainsi presque un appel à une union belge aux États-Unis. "Ce sera un cross très rapide dimanche. On ne peut pas rouler pour reprendre un coéquipier qui essaye de partir en début de course. En d’autres termes, on ne peut plus rouler les uns contre les autres". Surtout que tout le monde sera en terrain inconnu, ou méconnu, sur le circuit de Fayetteville. "C'est un parcours atypique. Nous n'en avons pas trop l'habitude ici en Belgique. Il faudra bien observer le déroulement de la course. Le plus sympa serait d'être à trois Belges sur le podium", sourit le lauréat d’Hoogerheide. Mais avant de penser à mettre trois maillots bleus sur le podium, Eli Iserbyt et ses compatriotes devront cette fois jouer le coup à la perfection, pour effacer les quelques mauvais souvenirs récents des Championnats.

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