Cyriane Muller : « J’ai vécu des années compliquées »

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo

Six ans après Besançon, Cyriane Muller a retrouvé le week-end dernier le Top 10 du Championnat de France de cyclo-cross chez les Élites Femmes (voir classement). La sociétaire du CC Sarrebourgeois revient pour DirectVelo sur sa performance à Liévin et évoque sa présence à la Coupe du Monde de Flamanville ce dimanche. La Mosellane de 33 ans parle également de ses dernières saisons et exprime ses souhaits.

DirectVelo : Hormis ta 5e place à la Coupe de France de Nommay fin 2016 (lire ici), tu n’avais pas obtenu une place si haute sur un rendez-vous national depuis le Championnat de France à Besançon en 2016 !
Cyriane Muller : Comme à Besançon, il y avait beaucoup de course à pied. À chaque fois ça me réussit, c’est plutôt à mon avantage même si je ne cours plus du tout à côté. J’ai encore des restes de mon époque triathlon/duathlon. Cet hiver, j’ai fini 13e du classement général de la Coupe du France. J’ai eu du mal à faire un Top 10. Je me disais que ça serait bien de réussir à en faire un. La mission est accomplie. Au départ, je n’étais pas trop devant. J’ai surtout bien géré mon effort, j’étais mieux sur la fin. Dès le deuxième tour, des filles qui étaient vers les 5-6e positions ont carrément lâché. Ça s’est joué au mental.

« J’AURAIS ÉTÉ UN PEU DÉÇUE D’ARRÊTER LÀ-DESSUS »

T’attendais-tu à ce type de parcours ?
On m’avait dit que Liévin ressemblait à Pontchâteau, que c’était hyper roulant, pas très technique et qu’il n’y avait pas besoin de s’entraîner en course à pied. Finalement, il y avait des bons dévers, des bosses très raides, deux escaliers et plein de portions où on était obligé de pousser le vélo. À l’arrivée des relais, j’ai discuté avec Lucie Lefèvre. Elle m’a dit qu’elle était très surprise, que ce n’était pas du tout ce qu’elle a connu.

Qu’as-tu pensé du relais des comités où tu as fini 4e avec le Grand Est (voir classement) ?
Ça a un côté très sympa. J’ai été appelé en dernière minute, ça m’a fait un petit déblocage. Mais comme disait Hélène Clauzel, ça dissuade certains car il y a un risque de chute et de se fatiguer avant l’épreuve individuelle. Ce serait bien de faire ça après, pas la veille. Je me suis vraiment donnée à fond, j’étais épuisée. C’était dix minutes à bloc. Le podium aurait été le bonus, ça ne s’est pas joué à grand-chose. C’était une première, c’était un peu un test avec l’ordre de passage des relais où on avait un Junior Homme (Romain Debord, NDLR) en dernier.

Ce dimanche, tu vas retrouver la Coupe du Monde à Flamanville, deux ans après Hoogerheide !
J’avais candidaté la semaine dernière. Je ne savais pas si j’étais au niveau. Après mon Top 10 au Championnat de France, j’aurais été un peu déçue d’arrêter là-dessus. Je continue sur la lancée, je suis vraiment contente. Il faudra tenir le rythme et essayer de remonter le maximum de places. À Hoogerheide, ils m’avaient sorti du circuit à quelques secondes près avec la règle des 80%. Cette fois-ci, j’espère pouvoir aller au bout de ma course. Le circuit de Flamanville est beau même si je n’ai jamais obtenu d’excellentes places là-bas. Il est assez technique et il faut faire attention à la bosse d’arrivée.

« JE PENSE ENCORE AVOIR UNE BELLE MARGE DE PROGRESSION »

Vas-tu continuer ensuite avec quelques cyclo-cross en Belgique ?
Je ne pense pas. Il faut que je pense à couper et reposer mon corps après le Covid que j’ai contracté en fin d’année. J’ai poussé mon organisme à bout. Je reprendrai sur la route par des courses régionales avant, je l’espère, la première manche de la Coupe de France.

Fin 2016, tu parlais d’intégrer une DN. En 2017, tu avais participé avec l’équipe de France à la Classique Morbihan, au Grand Prix de Plumelec et à la Course by le Tour de France…Pourquoi n’as-tu jamais franchi le cap ?
J’avais laissé tomber car mon club prenait en charge la logistique. C’était plus facile d’avoir tout sur place en travaillant. J’ai vécu une super année en 2017. Mais j’ai fini mon école d’infirmière et j’ai commencé à bosser en septembre. C’était difficile. Je n’avais pas de repos. La qualité de la récupération manquait. Je ne pouvais pas courir tous les week-ends. J’ai vécu des années compliquées, j’avais du mal à me remontrer à l’avant. Je n’ai jamais rien lâché, je me suis dit que ça reviendrait. Depuis le 1er janvier, je n’ai plus de contrat. Il faudra que je trouve un boulot adapté pour que je puisse m’entraîner correctement.

Mais désormais tu espères rejoindre une DN en route et un Team en cyclo-cross….
Je ne suis pas sûre de pouvoir encore prendre part à la Coupe de France (sur route) en individuel. J’attends la réponse de la Fédé. Déjà l’an passé à Morteau, on m’avait coincée et j’avais couru sous les couleurs de mon comité. Quoi qu’il en soit, j’aimerais faire des courses UCI mais je sais que les effectifs DN sont complets. Du coup, je m’y prendrai assez tôt pour trouver un Team cross. Je pense encore avoir une bonne marge de progression. J’ai commencé tard le vélo, je n’ai pas eu la chance de connaître ce monde plus tôt. J’aurais aimé intégrer un Pôle Espoir ou autre, beaucoup de choses se développent aujourd’hui. Mais la motivation reste intacte malgré tout. Je me donnerai à 100 % si je rejoins une équipe, quitte à arrêter mon boulot s’il le faut.



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