Caroline Mani est sur la touche. La Franc-Comtoise, qui souffre d’une périostite tibiale, est contrainte de tirer un trait sur le Championnat de France de cyclo-cross. “J’ai couru 25 minutes samedi dernier à la Coupe du Monde de Rucphen. J’avais mal à la jambe. Je boitais « terrible » après la course”, rapporte-t-elle à DirectVelo. La Bisontine a fait une croix le lendemain sur la Coupe du Monde de Namur. Une IRM passée mercredi a donc mis un nom sur la blessure dont elle souffre. “Je dois rester dix jours sans faire de vélo. Ça nous amène le 3 janvier, soit juste avant le Championnat de France. Ma saison est compromise”, lâche-t-elle.

Même si la concurrence était relevée, Caroline Mani allait se rendre à Liévin avec des ambitions élevées. “Je me préparais pour batailler comme à chaque fois. C’est dommage, le Championnat sera relevé. Je voulais montrer que je n’étais pas dans les cacahuètes mais c’est le sport”. Pour la première fois, elle va manquer un gros objectif. “C’est un peu particulier. En vieillissant, on relativise un peu. Ça aurait été différent il y a quelques années mais on verra comment je suis dans quelques jours, après Noël”.

« CONTINUER DE FAIRE LE JOB »

Bien qu’éloignée des compétitions, Caroline Mani va rester raisonnable pendant les fêtes. La quintuple Championne de France ambitionne toujours de participer au prochain Championnat du Monde, disputé dans son pays d’adoption, aux États-Unis. “J’ai eu François Trarieux pour lui dire que j’allais continuer de faire le job. J’ai fait 17 ans en équipe de France, on verra si je suis retenue. Je fais des soins. Ma meilleure amie est chiropractrice. Je vais aussi essayer de faire un peu de muscu du haut du corps”. Elle pourrait avancer de quelques jours son retour aux États-Unis. “Ce n’est pas l’idéal comme préparation. Mais j’ai déjà prouvé que je savais être prête le jour J. J’aimerais finir sur une bonne note”.

Même si rien n’est acté, l'athlète de 34 ans ne s’imagine pas revenir courir en Europe la saison prochaine. En revanche, elle devrait bien continuer de disputer des compétitions de l’autre côté de l’Atlantique. “C’est plus facile pour moi là-bas. Le cyclo-cross a évolué et c’est compliqué de faire aujourd’hui les choses en solo, observe-t-elle. Il faut avoir un encadrement, comme c’est le cas notamment en France avec l’AS Bike Cross. Quand j’étais n° 2 mondiale en 2016, j’étais dans une équipe. Je ne faisais pas grand-chose à part mettre mon derrière sur le vélo”. Alors que ses parents préparent leur déménagement, Caroline Mani est retombée ces derniers jours sur des dossards datant de… 2003. “C’est l’année de naissance de Line Burquier !”, plaisante la vice-Championne du Monde 2016. Elle espère retrouver sa cadette à Fayetteville (Arkansas) fin janvier.