Le nouveau défi de Quentin Caleyron

Crédit photo DR

Crédit photo DR

Quentin Caleyron n'a pas peur des nouveaux défis. Le coureur de 33 ans donne un nouveau coup de guidon pour donner une nouvelle direction à sa carrière. Pas conservé dans le Pôle olympique, le sociétaire du VC Elancourt-Saint-Quentin-en-Yvelines Team Voussert change une nouvelle fois de monture mais reste sur deux roues. Après le vélo de BMX et de pistard, il monte sur le tandem comme pilote de Raphaël Beaugillet, 22 titres de Champion de France et médaillé de bronze du kilomètre aux derniers Jeux paralympiques de Tokyo avec François Pervis. C'est d'ailleurs sur la machine de Tokyo que le duo fera ses débuts en compétition à Granges la semaine prochaine. Avec les Championnats du Monde et les Jeux Paralympiques de Paris en ligne de mire.

DirectVelo : Quel tournant donnes-tu à ta carrière ?
Quentin Caleyron : Je pars sur un projet paralympique en tandem avec Raphaël. Concrètement, cela veut dire que je ne disputerai plus de Championnat du Monde ni de Championnat d'Europe avec les valides. Mon nouvel objectif est de courir les Championnats du Monde handisport et les Jeux paralympiques de Paris 2024. Je vais tout de même courir des Grand Prix UCI en valide car j'ai encore envie de me faire plaisir et parce que j'ai besoin de courir.

L'APPEL DE RAPHAËL BEAUGILLET

Comment s'est fait la rencontre avec Raphaël Beaugillet ?
Il m'a fait part de l'arrêt de la carrière de François Pervis avant Tokyo. Il m'avait appelé et on avait bien discuté ensemble. Ça m'intéressait mais pas pour tout de suite. J'ai déjà vu en Coupe du Monde à Glasgow des courses de Paracyclisme en même temps que les courses Elites, j'avais bien apprécié de les regarder. Mais à la rentrée, on m'a annoncé que je n'étais pas gardé au Pôle olympique, alors j'ai rappelé Raphaël. On a commencé à rouler ensemble début novembre. Nous roulons sur son tandem des JO. Je mesure 8 cm de plus que François mais c'est bien pour la position du kilomètre. Heureusement que François n'était pas plus petit.

Si tu n'es plus au Pôle, comment allez-vous vous entraîner tous les deux ?
Avec la FFC, nous sommes en train d'établir une convention pour que je puisse m'entraîner dans les créneaux du Pôle. Sinon, avec Raphaël nous utilisons des créneaux publics ou de la Fédération française handisport. Pour une séance où on travaille le départ, il nous faut deux-trois personnes en plus pour nous accompagner. Nous allons aussi partir faire un stage en Suisse à Granges la semaine précédant le Track Cycling Challenge (17-18 décembre) où il y aura un kilomètre et de la vitesse pour les tandems. Nous sommes contents d'y aller, c'est histoire de courir et de se faire une idée.

Tu n'es plus en équipe de France mais gardes-tu ton statut de sportif de haut-niveau ?
Grâce à la SNCF, je conserve mon CIP (contrat d'insertion professionnelle). Je leur dois un certain nombre de jours de travail par an. Je n'aurais jamais pu continuer sans eux. Après 2024, je compte rentrer dans la vie active et je dois penser à ma reconversion. Et je travaille dans le domaine où j'ai fait mes études, l'ingénierie mécanique. À la SNCF, je travaille dans un bureau d'études, à l'agence d'essais ferroviaires. On travaille sur des bancs d'essais et ça me donne aussi des idées pour le tandem.

« JE ME SUIS RENDU COMPTE DE MES DÉFAUTS »

Comment se passe ta découverte du tandem ?
Je me rends compte que ce n'est pas évident d'avoir du matériel. Tout est artisanal. Sur le vélo, j'ai été impressionné de ressentir le poids à l'arrière du tandem. Le vélo est rigide mais je le sens se tordre. Au niveau de la vitesse, nous ne sommes pas allés tout de suite à fond. Nous avons fait une semaine de stage ensemble. Je suis mieux rodé, ça commence à ressembler à quelque chose mais je ne connais pas l'avis de Raphaël. Quand je suis remonté sur mon vélo « individuel », j'avais de drôles de sensations, comme si je montais sur un morceau de bois. Le tandem est plus souple, je pense que ça aide dans la coordination des mouvements.

La coordination est-elle difficile à trouver ?
C'est plus facile pour les départs, c'est un effort que je connais déjà bien. Mais dans les efforts plus longs, je me suis rendu compte de mes défauts. Raphaël m'a dit que je pédalais avec les épaules. Je balance beaucoup les épaules, il faut que je me corrige. Je travaille pour être plus droit. À deux, il ne faut pas bouger. Raphaël doit aussi s'adapter à un nouveau pilote mais je dois gagner sa confiance et j'essaie de la gagner tous les jours.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Quentin CALEYRON