Emilien Clère : « Ne pas toujours attendre qu'on nous donne tout »

Crédit photo Wolfgang Strärke

Crédit photo Wolfgang Strärke

Emilien Clère a conservé son titre de Champion de Berlin de demi-fond, ce dimanche. Coronavirus oblige, il n'y a pas eu d'édition de ce Championnat en 2020. Coronavirus oblige encore, il fallait montrer patte blanche pour participer alors que l'épidémie flambe aussi en Allemagne et que le Championnat d'Allemagne sur piste prévu en décembre à Francfort-sur-l'Oder est annulé. "Il fallait être vacciné", précise le coureur. Le coronavirus, cette fois-ci, n'y est pour rien mais la compétition s'est déroulée sans public, comme en 2019, et sans prix à l'arrivée. "On a gagné un repas, corrige quand même le stayer à DirectVelo. Mais il ne faut pas toujours attendre qu'on nous donne tout, même si je recherche toujours des partenaires pour m'aider. C'était une course internationale, j'étais ravi de la faire et ça met en lumière la discipline". Il faut dire que le Championnat d'Europe de demi-fond connaît une éclipse depuis 2019 et que les propos d'Enrico Della Casa ne sont guère encourageants pour l'avenir de la compétition (lire ici).

Ce Championnat de Berlin regroupait donc sept coureurs dont Daniel Harnisch, Champion d'Allemagne 2020 et le Tchèque Jakup Filip, pour donner encore plus une couleur internationale à ce Championnat. En revanche, ils n'étaient que quatre entraîneurs, sur les motos, là encore à cause du coronavirus. Parmi eux, le nouvel entraîneur du triple Champion de France, longtemps drivé par François Toscano. "Mon ancien pilote a souhaité mettre un terme à notre collaboration et c'est comme ça que je me suis retrouvé avec Antoine Breton. Il entraîne depuis deux-trois ans, on s'entendait déjà bien et c'est l'occasion qui fait qu'on se retrouve ensemble". Antoine Breton, licencié au SCO Dijon, a été Champion de France de vitesse Juniors et 4e du Championnat du Monde du kilomètre, toujours chez les Juniors. "Notre première course ensemble, on la gagne et on fait péter Harnisch, ça commence bien".

LE CYCLO-CROSS POUR SE PRÉPARER

La compétition allemande présentait un format original : chaque coureur disputait quatre manches en deux jours mais à chaque fois avec un entraîneur différent. Plus question de s'abriter derrière l'excuse d'un mauvais choix du pilote pour expliquer une contre-performance. Si celui qui est surnommé "Astérix" aux Six-Jours de Berlin a donc couru derrière Antoine Breton pour la première manche, qu'il gagne, il a dû l'affronter les courses suivantes. "On a moins couru ensemble mais c'était profitable pour lui d'entraîner des coureurs différents". Et pas question de manœuvrer pour favoriser son coureur habituel. "Les pilotes étaient réglo, c'était dans une bonne ambiance. Tout le monde jouait ses courses à fond", souligne le coureur qui rapporte une deuxième médaille d'or ornée de l'ours de Berlin.

Emilien Clère a gagné trois manches sur quatre. Si Daniel Harnisch, "n'était pas en super forme", il a découvert deux jeunes stayers allemands : Nils El Kanji, "il m'a impressionné", et Robin Rautzenberg. Il apporte aussi sa première victoire à son nouveau club, le VC Lucéen, comme il l'avait fait en 2019 avec l'UV Aube-Club Champagne Charlott'. Ce succès, il ne l'a pas préparé sur le bois des vélodromes mais dans les sous-bois du cyclo-cross. "Comme mes gamins en font avec leur club, j'ai pris du plaisir à refaire du cross, ça fait travailler le rythme cardiaque". Décidément, le cyclo-cross déjà complémentaire de la route ou du VTT, peut aussi être une bonne préparation pour la piste.

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