Cian Uijtdebroeks : « Je n'ai aucune obligation de résultat »

Crédit photo William Cannarella - DirectVelo

Crédit photo William Cannarella - DirectVelo

Cian Uijtdebroeks (Team Auto Eder) a repris le chemin de l'entraînement en vue de la saison prochaine. Le Belge se prépare à effectuer le grand bond des Juniors vers les pros. En effet, il a décidé de faire l'impasse sur la catégorie des moins de 23 ans. Avec DirectVelo, le futur coureur de la BORA-Hansgrohe revient sur sa saison 2021 et préface ses débuts professionnels.

DirectVelo : Comment analyses-tu ta saison 2021 en Juniors ?
Cian Uijtdebroeks : Globalement, c'était une belle saison. J'ai bien progressé. Je grandis encore et je prends du muscle. Je ne suis pas encore au sommet de ma puissance. Mon corps n'a pas tout à fait terminé sa croissance. La fin de saison ne s'est pas déroulée exactement comme je l'avais prévu. Il y a eu des blessures et des chutes. Je rate le titre européen pour cinq secondes au contre-la-montre et au Championnat du Monde, je n'étais pas dans les meilleures conditions. Lors de la course en ligne, je tombe d'entrée de jeu. Je n'étais pas à 100% non plus et j'ai préféré arrêter ma saison plus tôt.

Du coup, tu as repris l'entrainement plus vite.
Ça fait quatre semaines que je suis sur le vélo après trois semaines de repos. Je viens de rentrer d'un stage de fond en Espagne. Le 6 décembre, nous avons un stage d'une semaine en Allemagne. Nous effectuerons des tests à l'effort pour voir où nous en sommes. Ensuite, nous irons à Majorque à deux reprises, une fois en décembre et après les fêtes, en janvier.

Et ensuite, place donc à tes débuts chez les pros fin janvier.
L'équipe a prévu que je sois au départ de la première course de la saison, soit au Tour de San Juan, soit au Challenge de Majorque. J'ai envie de commencer vite car ce sont des courses où il y a beaucoup moins de pression. Ce serait de la folie de débuter sur le week-end d'ouverture en Belgique (rires). Le Challenge de Majorque serait peut-être plus facile pour débuter mais ma préférence va pour le Tour de San Juan avec un chrono et une étape de haute montagne.

PAS DE GRAND TOUR EN 2022

As-tu une idée de ton programme ?
L'idée est de faire de moi un coureur de Grands Tours, même si c'est exclu d'en faire un en 2022, tout comme probablement en 2023. Cependant, il est important de rouler pas mal de courses par étapes. Normalement, je devrais me profiler comme un grimpeur, mais je n'exclus pas de devenir un Maximilian Schachmann. Si je gagne en masse musculaire et en explosivité, ça pourrait aller dans ce sens, mais je n'y crois pas trop. Pour moi, les plus grosses courses de la saison seront donc les épreuves par étapes du WorldTour. Par contre, le Tour des Alpes sera sans doute au programme au détriment de la Flèche Wallonne.

Tu auras donc beaucoup d'épreuves pour développer tes qualités de grimpeur, mais tu ne seras pas le seul de l'équipe car BORA-Hansgrohe a recruté durant l'hiver des coureurs comme Jai Hindley, Sergio Higuita, Aleksandr Vlasov...
L'équipe a changé de cap. Peter Sagan étant sur le déclin, ils ont adopté une autre stratégie. L'idée est d'avoir plusieurs leaders sur les Grands Tours. L'évolution de Jumbo-Visma est un exemple. C'est dans cette voie que l'équipe veut aller. C'est une vision dans laquelle je me retrouve car je veux être bon sur les Grands Tours et lutter à armes égales avec des Primoz Roglic ou des Tadej Pogacar.

LE TOUR DE L'AVENIR POUR JOUER LA GAGNE

Te verra-t-on rouler en équipe nationale en Coupe des Nations Espoirs ?
Un de mes objectifs de la saison sera le Tour de l'Avenir, le Tour de France des Espoirs. Il est important pour moi de garder des rendez-vous où je pourrai jouer la gagne car ce ne sera pas le cas chez les pros. Je ne dis pas que je vais m'imposer, mais je vais y aller dans l'optique de chercher un résultat. La Course de la Paix pourrait également s'ajouter à ce programme, si ça se met bien avec le planning de l'équipe. Je n'exclus pas non plus disputer la Kattekoers pour mon apprentissage des courses flamandes car quand tu veux devenir un coureur de Grand Tour, tu dois survivre sur tous les terrains.

Depuis tes débuts dans le vélo, tout semble facile pour toi. Chez les pros, il y a des chances que ce soit moins évident. Comment appréhendes-tu les moments difficiles ?
Je suis réaliste, je m'attends à connaitre des creux. Je ne me mets aucune pression et l'équipe non plus. Durant les trois prochaines années, je n'ai aucune obligation de résultat. Sachant cela, ça t'enlève de la pression. Le plus important pour moi est de regarder ma progression. Si ça passe en gagnant des courses, tant mieux, sinon, tant pis.

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