Benjamin Thomas : « C'était la journée parfaite »

Crédit photo Patrick Pichon - FFC

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Benjamin Thomas était le plus fort. Malgré la pancarte de favori, depuis sa démonstration au Championnat d'Europe à Granges, il y a deux semaines, le futur coureur de la Cofidis a conquis l'arc-en-ciel de la course aux points à Roubaix. C'est la spécialité du Tarnais de 27 ans, titré déjà chez les Juniors et double Champion d'Europe mais jamais au niveau mondial chez les Elites. Le plus sérieux adversaire du représentant de la Groupama-FDJ a été Kenny De Ketele. Le Belge double le premier, en début de course, en compagnie de l'Espagnol Sebastian Mora, une autre pointure. Le Français attend un peu avant de passer à l'attaque et placer sa giclette phénoménale pour doubler à son tour. Dans les 100 derniers tours, la bataille se réduit petit à petit à un duel franco-belge. Benjamin Thomas multiplie les coups de boutoirs qui usent petit à petit les réserves de Kenny De Ketele. Il grignote son retard, classement après classement, au point de virer en tête à l'avant-dernier sprint. Il peut alors faire du derrière derny ou plutôt du derrière Kenny pour mettre la pression sur celui qui dispute son dernier Championnat du Monde. Derrière Valère Thiebaud qui gagne les dix derniers points, le nouveau Champion du Monde prend la tête à deux tours de l'arrivée et règle le peloton une dernière fois. DirectVelo a recueilli sa réaction après l'arrivée alors qu'il lui reste encore à disputer l'Américaine, dimanche, avec Morgan Kneisky.

DirectVelo : Que représente ce nouveau titre mondial ?
Benjamin Thomas : C'est une chose qui me tenait à cœur. J'avais déjà terminé 9e et 4e dans la course aux points. Je me mets en paix avec cette discipline et ça permet de rajouter un titre et une belle victoire devant le public français.

« ARNAUD DÉMARE ME GUEULAIT DESSUS À LA BALUSTRADE »

On t'a senti ému à l'arrivée...
Pendant la course j'ai vraiment douté parce que j'étais vraiment en arrière par rapport à Kenny. Je le connais, c'est un malin, je savais qu'il allait me mener la vie dure. Je n'ai pas calculé, quitte à emmener de loin et exploser. J'ai été poussé par le public, c'est incroyable.Il y avait toute ma famille, ma nièce qui est née le mois dernier et que je voyais pour la première fois. Il y avait aussi mon coéquipier Arnaud Démare qui me gueulait dessus à la balustrade. C'était énorme.

Cette fois-ci, tu n'as pas pris la tête dès le début...
Je ne peux pas sauter sur tout ce qui bouge. Kenny a attaqué avec l'Espagnol. J'ai laissé faire et derrière, je me suis retrouvé à chasser. J'ai repris un tour mais Kenny en a repris un aussi. Au bout de la mi-course, j'ai compris que ça se jouerait entre nous.

« J'ESSAYAIS DE LUI METTRE DE LA PRESSION »

À quel moment as-tu pris le dessus sur Kenny De Ketele ?
J'essayais de me caler sur lui et de faire les points devant lui quand j'ai vu qu'on n'était plus que tous les deux dans le match. Tout le monde était un peu pendu, les adversaires n'étaient pas capables de prendre un tour. J'essayais de lui mettre de la pression quand j'ai vu que je revenais à égalité. Je savais que je serai un peu plus rapide que lui sur le dernier sprint. Je devais lui laisser faire des efforts. À deux tours de l'arrivée, je n'ai plus calculé, j'ai tout mis et ça l'a fait.

Est-ce que tu es dans ta meilleure forme actuellement ?
J'ai déjà été dans une forme pareille. Tout s'est bien passé pour moi. C'était la journée parfaite. La médaille à l'Américaine des JO m'a fait du bien. Elle m'a permis de repartir de Tokyo l'esprit en paix. Je suis arrivé en fin de saison avec beaucoup d'envie sur la piste. Je suis allé au Championnat d'Europe pour me faire plaisir, avec la course aux points et la poursuite individuelle et changer de la routine. Cette petite année de transition, en faisant une pause dans l'Omnium, va me faire beaucoup de bien.

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