Au lendemain de son titre de Champion de Nouvelle-Aquitaine, Patxi Darthayette avait annoncé que cette année serait décisive (lire ici) et elle l’aura été. Le coureur de 22 ans qui courrait pour le Grupo Eulen a donc dit au revoir aux espoirs qui reposaient sur la catégorie éponyme comme à ses années vélo. N’ayant pas eu de contact décisif pour lui permettre d’envisager un avenir dans le monde cycliste, Patxi Darthayette repartira donc sur les bancs de l’école… ou plutôt au tableau. Pour DirectVelo, il explique sa décision qui le plonge dans un nouveau monde.

DirectVelo : Comment en es-tu venu à la conclusion que tu devais arrêter le vélo ?
Patxi Darthayette : J’avais en tête depuis un moment que la catégorie Espoirs serait un vrai changement. Je m’étais fixé cette limite. C’était soit l’opportunité de passer au niveau supérieur soit de miser sur mes études. J’ai passé le CAPES, que je n’ai pas eu, mais en août on m’a offert un poste d’alternant dans un collège à Biarritz. Je donne six heures de cours par semaine et en parallèle je suis mes cours de Master 2 à la fac et je dois repasser le concours en mars. Ça faisait beaucoup et il a fallu faire un choix. C’était en meilleure voie pour les études que pour le vélo. Je n’ai pas eu de contact sérieux donc ça s’est fait naturellement et je n’ai aucun regret. J’ai tout donné et j’ai fait du mieux que j’ai pu, jusqu’au bout.

“Jusqu’au bout”, c’était jusqu’à ta dernière course, Paris-Tours Espoirs ?
Oui ! C’était une course spéciale. Je ne me rendais pas forcément compte. J’ai réussi à garder la motivation pour m’entraîner jusqu’à la dernière, la veille j’ai tout fait comme d’habitude. Le speaker savait que j’arrêtais donc c’est vrai que ça m’a fait quelque chose quand il l’a dit au micro, j’ai eu des frissons. Pendant la course je me suis dit qu’il fallait profiter et c’était émouvant. Mais ça s’est arrêté un peu brutalement.  Je suis tombé assez lourdement cinq kilomètres avant les premiers chemins. Je n’ai pas fini comme je l’aurais aimé. C’est un peu dommage. Je n’ai rien eu de bien méchant heureusement.

« IL Y A D’AUTRES CHOSES DANS LA VIE »

Et depuis, as-tu trouvé du temps pour sortir le vélo ?
Non, en ce moment je ne roule pas. J’ai rendu le vélo à l’équipe, mon ancien vélo n’est pas en état donc j’ai été faire un petit tour de VTT, c’est tout. De toute façon, en général je coupais à cette période-là. J’ai quand même été surfer, j’ai été à la montagne. Je continue le sport. Il y a de quoi faire ici. Il y a d’autres choses dans la vie que le vélo. Je sais que j’ai plein de choses à découvrir, je veux profiter avec mes amis. Ce sont plein de petites choses qui ont fait pencher la balance. Je n’avais pas envie de faire une carrière amateur et de gagner très peu face à tous les sacrifices qu’il faut faire.

Il y a des sacrifices, mais il en ressort aussi du positif, n’est-ce pas ?
Oui bien-sûr ! Le vélo m’a appris énormément de choses comme le partage, l’esprit d’équipe et plein de valeurs qui resteront gravées en moi pendant très longtemps. Ce sont des expériences. Pendant mes années Juniors surtout, on était une bande de copains à l’Aviron Bayonnais. C’était super, on a vécu de très beaux moments. Même plus généralement, ça s’est toujours bien passé dans les clubs où je suis allé. Je suis très reconnaissant de tout ce qui a été fait pour moi et j’ai été très bien épaulé. J’ai fait des rencontres que je n’oublierai pas. C’est ça l’esprit du vélo. Je ne resterai jamais bien loin de ce monde-là, mais pas en tant que coureur.