Circuit des Ardennes : « Ça fait aussi partie du vélo »

Crédit photo Alexis Dancerelle - DirectVelo

Crédit photo Alexis Dancerelle - DirectVelo

Cette première étape du Circuit des Ardennes 2021 (2.2) a marqué les esprits. D'une part, par son scénario dynamique et sans répit, ainsi que par deux erreurs de parcours, d'autre part. La seconde, qui a concerné le premier peloton en chasse derrière le groupe de tête, a entraîné une neutralisation de la course à moins de 30 kilomètres de l'arrivée. Une situation spéciale à gérer pour les échappés, qui se sont retrouvés arrêtés en plein élan. La majorité d'entre eux, comme Leon Heinschke (Team DSM Development Team), étaient suivis de leur voiture d'équipe et en ont profité pour enfiler une veste supplémentaire pour ne pas attraper froid. Ce n'était toutefois pas le cas de Florent Castellarnau (Team Pro Immo-Nicolas Roux), dont le directeur sportif suivait le peloton au moment de l'arrêt. "Quelqu'un de l'organisation m'a prêté une veste. Heureusement il ne pleuvait pas. On a attendu que ça reparte", raconte-t-il auprès de DirectVelo.

« ON SE COUVRE, ON RESTE CONCENTRÉ »

Le mental des coureurs était également soumis à cette neutralisation temporaire. Certains concurrents gardaient un visage assez fermé et concentré, comme le futur vainqueur Lucas Eriksson (lire ici). Les collectifs Elkov-Kasper, DSM Development ou encore Lotto-Soudal Development Team se sont regroupés entre eux pour discuter. D'autres, encore, ont été conseillés par leur directeur sportif. A l'image de Thomas Voeckler, qui a pris le temps de discuter avec Bastien Tronchon, présent dans l'échappée, et en a fait de même lorsque les autres représentants de l'Equipe de France ont rejoint le lieu du nouveau départ. "Il a fallu les garder mobilisés. C'était insolite car c'était très long. Je leur ai fait passer le message : « c'est pareil pour tout le monde, on se couvre, on ne s'énerve pas, on reste concentré », ça fait partie aussi du vélo", relate l'ancien maillot jaune du Tour de France.

Une fois les coureurs réunis, il fallait directement se replonger dans la course. En effet, le départ ne s'est pas fait lancé mais arrêté, pied à terre. "La neutralisation a un peu cassé le rythme mais c'était pareil pour tout le monde. Il ne faut pas se chercher d'excuses. Ce n'est pas ce qui a changé la course. Ils auraient peut-être pu nous lancer après deux ou trois kilomètres, mais c'est comme ça, c'est pareil pour tout le monde. Il y a des choses plus graves dans la vie", relativise Florent Castellarnau. "Repartir à froid, c'est délicat. On sait que ça va être dur au redémarrage. Nous étions dans un groupe (le troisième, soit le premier derrière le peloton principal, ndlr) où ça ne roulait pas forcément, je pense que c'était plus compliqué pour le groupe de tête ou le deuxième groupe", pense son coéquipier Mickaël Guichard. D'ailleurs, peu après le nouveau départ, le groupe de tête s'est scindé en trois parties. Un scénario que tente d'expliquer Leon Heinschke : "Il y a eu un départ difficile avec une montée. Peut être que certains coureurs ont eu du mal, car ils s'étaient refroidis et n'ont pas pu suivre".

« C'EST DUR D'ORGANISER UNE COURSE DE VÉLO »

La conclusion de cette journée ? Ce genre de fait de course, "ça peut arriver dans les parties en ligne, il faut juste que ça ne se reproduise pas trop souvent. Ça s'est bien goupillé, tout le monde est reparti dans son groupe. Il faut aussi que tout le monde joue le jeu", résume Mickaël Guichard. Du côté de l'organisation, on reconnaît le défaut, tout en soulignant que les équipes avaient les cartes en main pour éviter pareille situation. "Il y a eu un manquement aujourd'hui, c'est vrai, mais il ne faut pas oublier que nul n'est censé ignorer le parcours. Toutes les équipes ont reçu les fichiers gpx", insiste Loic Ory, le directeur de course.

Les coureurs, en tous cas, ne semblent pas en vouloir à l'organisation. "C'est dur d'organiser une course de vélo. Il faut beaucoup de bénévoles, de motos, de voitures et il y a de plus en plus de circulation", note Florent Castellarnau. "Il y a quatre belles journées de course, ça peut arriver dans d'autres organisations. Je préfère rendre hommage aux organisateurs, dire qu'il n'y a pas eu d'accidents et que tout va bien. Cela n'a pas pesé sur le déroulement de la course, souligne Thomas Voeckler. Tout le monde, moi le premier, est perfectible. C'est une belle organisation et ça a été bien géré".

Quoi qu'il en soit, Loic Ory préfère retenir du positif de cette première journée. "Nous avons eu une étape intense et spectaculaire. Ce sont les 17 meilleurs qui étaient devant aujourd'hui, j'en suis convaincu. (Lucas) Eriksson, il va falloir aller le chercher !".

 

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Portrait de Florent CASTELLARNAU
Portrait de Mickaël GUICHARD
Portrait de Leon HEINSCHKE
Portrait de Thomas VOECKLER