Rayan Helal : « Le corps n'est pas une machine »

Crédit photo DirectVelo

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À partir de ce mardi, Rayan Helal va participer au Championnat d'Europe sur piste à Granges (Suisse). Dans le sillage de Timmy Gillion et Sébastien Vigier, il sera le finisseur de la vitesse par équipes. Le médaillé de bronze des Jeux olympiques a, entre temps, participé à la manche de Coupe des Nations à Cali où il s'est classé 3e du tournoi de vitesse et 1er de la petite finale du keirin. Avant d'entamer la dernière ligne droite de la saison jusqu'au Championnat du Monde à Roubaix, le coureur de 22 revient sur les Jeux de Tokyo et parle de sa fin de saison.

DirectVelo : Quels souvenirs gardes-tu des Jeux de Tokyo ?
Rayan Helal : De bons souvenirs. C'est une belle expérience sportive et personnelle même si le début était particulier avec les règles sanitaires. En plus nous n'étions pas au village olympique. Nous avons eu du mal à nous mettre dedans car nous ne voyions que les cyclistes. Mais dès qu'on y est, on se dit « ah ouais ! ». La pression, nous nous la sommes mise nous-mêmes. Au début des Jeux, nous étions encore chez nous. Voir les médaillés à la télé, ça donne envie.

« L’ÉMOTION INDESCRIPTIBLE »

Est-ce que votre médaille a été appréciée à sa juste valeur ?
Une médaille olympique reste une médaille olympique. Une médaille de bronze, c'est déjà très, très bien mais pour la suite, nous nous projetons vers l'or. Nous étions une équipe jeune, notre trio n'avait pas de palmarès, à part Sébastien Vigier. Nous avions à cœur de bien faire, battre notre record. Nous étions bien préparés pour, nous savions qu'on pouvait prétendre à une médaille. Nous avons saisi cette occasion pour ne pas avoir de regrets. Notre force a été d'encaisser les trois matchs. Avant la petite finale on s'est dit « on ne peut pas passer à côté, on ne va pas attendre trois ans ».

La suite des Jeux a été plus difficile…
Dès le lendemain, c'était la vitesse individuelle. Je n'étais pas dedans car la médaille, c'est très fort émotionnellement. On la voulait, on l'a eue ! L'émotion de gagner une médaille est indescriptible. Mais je me suis bien remobilisé pour le keirin même si j'ai mal couru.

Pourquoi avoir fait le déplacement à Cali ?
C'est un peu une histoire de points et de quotas pour le Championnat du Monde. Et Cali nous a permis de nous remettre dans le bain avant les Championnats d'Europe et du Monde. C'était dur mais j'ai fait un bon tournoi. C'est un plaisir de faire des matchs et de retrouver le podium. Je ne m'y attendais pas. Dans le keirin, je n'ai pas bien couru ma demi-finale. La petite finale, il faut la prendre comme une finale. C'est un moment où tout le monde est fort et ça reste une place d'honneur.

FIN DE CYCLE APRÈS LE CHAMPIONNAT DU MONDE

Aimerais-tu courir plus souvent ?
J'aimerais disputer plus de tournois pour m'améliorer en vitesse individuelle. Mais ça passe aussi par un gros travail en vitesse par équipes.  En keirin, il faut courir pour apprendre.

Quel sera ton programme au Championnat d'Europe ?
La vitesse par équipes et le keirin. En vitesse par équipes je serai en finisseur (comme à Tokyo, NDLR). Timmy (Gillion, auteur de deux 17''4 à la Coupe des Nations de Saint-Petersbourg en juillet, NDLR) sera notre démarreur. On s'entraîne avec lui. La préparation se passe bien. Le keirin est une mini-loterie mais souvent, les mêmes se retrouvent en finale. J'ai l'ambition de courir juste mais je n'ai pas la même condition qu'aux JO.

Et ensuite ce sera le Championnat du Monde…
Il faudra bien récupérer. Certains font l'impasse, d'autres non. Nous prenons le parti que la fin du cycle arrive après le Championnat du Monde. Le corps n'est pas une machine. On ne connaît pas notre niveau de forme à ce moment-là. En plus, Cali nous a enlevé une bonne semaine d’entraînement mais on passe outre. On se concentre d'abord pour bien faire.

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