Simon Lhuilier : « On va créer une équipe Juniors »

Crédit photo Nicolas Berriegts - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Berriegts - DirectVelo

Passé par le GSC Blagnac puis l’Occitane CF, Simon Lhuilier n’a pas tourné la page avec le cyclisme du Sud-Ouest. Actuellement, l’ancien coureur de 24 ans est directeur sportif… avec le Team Bridgelane, formation Continentale australienne, lui qui a vécu un an au pays des wallabies. Mais pour 2022, le Toulousain va renouer avec sa région. Il compte monter une équipe Juniors pour l’année prochaine, avant d’envisager un passage en N3. Un projet qui pourrait aussi servir de pont avec l’Australie. À l’occasion du Tour de Bretagne, Simon Lhuilier a raconté son passage en Australie à DirectVelo, et expliqué les grandes lignes de son projet pour l’année prochaine.

DirectVelo : Être directeur sportif d’une équipe australienne est plutôt original pour un Français !
Simon Lhuilier : Ce n'est pas commun, oui ! C'est sympa de se retrouver dans l'équipe du Team Bridgelane, une équipe australienne. Avec mon passé de cycliste, ça fait plaisir d'être dans la continuité et de suivre le parcours coureur puis entraineur, puis directeur sportif. Avec ce petit parcours en Australie pendant un an, où j'ai pu être entraineur d'une équipe là-bas, qu'on a créée avec le magasin de vélos où je travaillais. Et il y avait Matthew Dinham dans l'école où je suis passé durant cette année là-bas.

Qu’est-ce qui t’a convaincu d’accepter de rejoindre le Team Bridgelane ?
Ça m'a plu de suite, déjà. C’était le fait de faire des grandes courses comme ça en tant que DS. Aller sur des 2.2, même des 1.1 comme Antwerp Epic Race, ou la semaine dernière au Championnat des Flandres, ce sont des super courses. Et puis retrouver Matt un an après qu'on se soit quitté, c'était vraiment intéressant pour moi.

« LA FRANCE ET L’AUSTRALIE, UN PROJET QUE J’AI ENVIE DE MENER »

À quoi ressemble le vélo en Australie ?
Le vélo en Australie, c'est bien différent. Tout le monde aime le vélo, tout le monde roule ensemble. Il y a des sorties à cinq heures du matin où il y a 50 personnes, on ne verra jamais ça en France. Il y a tout une passion pour le vélo et une économie autour de ça, c'est très bien et intéressant.

Et sur le plan de la compétition ?
Les courses ne sont pas aussi structurées qu'en France. Il n'y a pas d'équipes structurées comme en France non plus. Il y a quand même des manches de Coupe d'Australie, mais elles sont très éloignées, toutes les six semaines environ. Par contre ils ont des pics de forme plus faciles à programmer, ça c'est vraiment bien. Chez les jeunes, il y a beaucoup de courses qui se courent avec les adultes, ça leur permet de frotter et d'apprendre à courir comme chez les grands, dès leur plus jeune âge.

En étant entre la France et l’Australie, comment vas-tu organiser la suite ?
La France et l'Australie, c'est un projet que j'ai envie de mener. Pour pouvoir permettre aux Australiens de venir en France, leur permettre de découvrir le cyclisme européen et français. Faire les plus belles courses du calendrier. On va essayer de faire un projet avec les petits Juniors que j'entraine actuellement, pour développer l'internationalisation avec les Australiens qui viendraient dans une base française. C'est ce que j'aimerais faire.

« PERMETTRE LA CRÉATION D’UNE ÉQUIPE N3 EN 2023 »

Tu as donc un projet en tête…
Ça va attaquer dès l'an prochain, avec l'aide d'un double Champion du Monde, mais ça on en parlera un peu plus tard (sourire). On va créer une équipe Juniors autour de ça. Avec des coureurs 100% occitans pour garder des coureurs dans le projet de développement de l'Occitanie, avec le comité régional. Et permettre la création d'une équipe N3 en 2023, pour que la marche Juniors/Espoirs puisse se passer au mieux, faire de belles courses chez les Elites, et un calendrier adapté à leur niveau.

Tu vas donc créer un pont entre la France et l’Australie ?
Il y aura sans doute un lien avec l'Australie. Une première partie en 2022 avec un ou deux Australiens qui pourraient venir voir un peu comment ça se passe. Mais ce sera plus sur la saison 2023 où on essaiera de monter un projet, pourquoi pas franco-australien. Très français, mais avec quelques Australiens qui pourraient venir dans l'effectif pour se tester.

« LES GARDER DANS LA RÉGION EST L’OBJECTIF »

Entre ce projet d’équipe Juniors, et ton poste de DS avec Bridgelane, comment vas-tu organiser ton avenir ?
Le but sur 2022 va être de se consacrer à 200% sur les Juniors, pour leur permettre de faire un beau calendrier de courses, des beaux stages de préparation. Que ce soit en Belgique sur les pavés, en hypoxie à la montagne en Andorre ou à Font-Romeu, ça c'est très important pour nous. Ensuite on prévoira un beau calendrier et en 2023 on va voir avec eux pour pouvoir faire venir des Australiens.

L’équipe Juniors 2022, puis la potentielle N3 en 2023, auront donc une fibre très occitane…
On va voir comment ça se passe et avec un calendrier adapté à leur niveau, c'est très important, j’insiste. Et puis leur apprendre à se professionnaliser, être autonome pour passer dans de grandes équipes de la région. Aller dans les N1 comme l'Occitane ou Blagnac. Les garder dans le coin est l'objectif. Ce sont des équipes où je suis passé. Donc j'ai des contacts avec Germain Riberprey (directeur sportif de Blagnac, NDLR), Guillaume Souyris (directeur sportif de l’Occitane, NDLR). J'ai connu ces équipes, donc j'ai envie que mes coureurs Juniors continuent à y aller et qu'ils restent dans la région avec Benoit Malaval. Ça, c'est important.

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