Valentin Madouas : « C’est tellement beau ! »

Crédit photo Freddy GUÉRIN / DirectVelo

Crédit photo Freddy GUÉRIN / DirectVelo

Le bonheur est immense pour Valentin Madouas et l’ensemble du camp tricolore. Ce dimanche, le Breton a contribué avec brio au deuxième succès mondial de son compatriote et coéquipier du jour, Julian Alaphilippe, en se montrant très solide et en servant de dernière rampe de lancement à l'Auvergnat au moment où celui-ci a déclenché son attaque décisive (voir classement). “Pour nous, c’était une course magnifique, une journée extraordinaire ! On va pouvoir profiter de cet instant. Gagner un Championnat du Monde, la plus belle des courses, en Belgique… C’est extraordinaire !”, répète et insiste l’athlète de 25 ans pour DirectVelo.  

« QUAND REMCO A ROULÉ, C'ÉTAIT UN AVANTAGE POUR NOUS »

Sur ce Mondial particulièrement intense, l’équipe de France a semblé toujours être en contrôle, en étant à la fois omniprésente et très offensive. “Le plan de base était surtout de pouvoir durcir la course assez tôt. On n'avait pas un coureur précis pour ça. Benoît (Cosnefroy) y est allé le premier. Je pense qu’on a fait la course parfaite. On avait pour objectif de toujours avoir un coup d’avance. À partir de là, on a pu rester serein”.

Très solide, Valentin Madouas s’est ensuite retrouvé dans le bon coup de 17 concurrents, à une cinquantaine de kilomètres de l'arrivée, accompagné de deux autres hommes forts des Bleus, les habituels compères de la Deceuninck-Quick Step Julian Alaphilippe et Florian Sénéchal. Pendant quelques kilomètres, les Français ont d’abord laissé travailler le Belge Remco Evenepoel et l’Italien Andrea Bagioli. “Forcément ça nous a arrangés. Quand Remco a roulé, c’était un avantage pour nous. De toute façon, on n’avait pas le meilleur sprinteur du groupe donc ce n’était pas à nous de rouler. Puis Julian m’a dit qu’il ne se sentait pas trop mal et qu’il fallait tenter pour ne pas avoir de regrets”. Après plusieurs attaques tranchantes, Julian Alaphilippe remet le couvert dans la Côte de Saint-Antoine, à 17 kilomètres de l’arrivée, et ne sera plus jamais revu. “Il m’a dit qu’il était capable de faire un gros effort alors je l’ai emmené et il m’a dit d’y aller jusqu’à ce que je n’en puisse plus. Et dès que j’allais m’écarter, il voulait y aller”.

« LA COURSE LA PLUS DURE QUE J’AI FAITE »


Derrière, dans le second contre, Valentin Madouas n’avait plus qu’à contrôler la situation en compagnie de Florian Sénéchal. Une tâche parfaitement exécutée. “On savait que ça n’allait pas forcément s’organiser dans le contre. Les Italiens étaient piégés alors tout le monde attendait qu’ils roulent. Mais ils étaient tout simplement moins forts que les autres coureurs devant. Ensuite, ça se marquait et on n’avait plus qu’à suivre en essayant de s’amuser. L’objectif était simplement que Julian décroche le titre à l’avant”.

Valentin Madouas, pour sa part, a tenté de finir comme il le pouvait, au courage, lançant même une offensive pour tenter de décrocher une place d’honneur. Dans la douleur. “Les relances ont été incessantes toute la course. Il y a eu 280 bornes avec le fictif et ça roulait super vite tout le long. C’était très tendu, donc la course était très dure. Quand on voit les écarts, on comprend que la course a été dantesque. C’est la course la plus dure que j’ai faite personnellement. Pendant 20 bornes, je ne pouvais plus forcer dans le final, j’avais des crampes… Je voyais que tout le monde était aussi cuit que moi, c’était une course vraiment difficile”. Mais la douleur dans les cuisses n'a peut-être pas été aussi intense que la joie de pouvoir enlacer Julian Alaphilippe et l’ensemble du camp tricolore après l’arrivée. “Il faut profiter de ces moments... C’est tellement rare, et c’est tellement beau ! Julian était tout simplement le plus fort. On a vécu un superbe moment”.  

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