Le Centre Mondial au relais mixte : « Déjà une réussite »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

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Ce mercredi, douze nations ont participé au Championnat du Monde de relais mixte. Une treizième équipe était engagée, le Centre Mondial du Cyclisme, qui rassemblait six athlètes de nationalités différentes : Akvilė Gedraitytė (Lituanie), Anastasiya Kolesava (Biélorussie), Tereza Medvedová (Slovaquie), Paul Daumont (Burkina Faso), Jean-Eric Habimana (Rwanda) et Ahmad Badreddin Wais (Syrie). S'ils ont terminé derniers (voir classement), la place du jour n'avait que peu d'importance. "Nous sommes au-delà du résultat. Ce qui compte, c'est de représenter des valeurs de mixité et d'universalité de notre sport", déclare le directeur du Centre Mondial du Cyclisme, Vincent Jacquet, à DirectVelo. "L'important était de se faire plaisir. Si on n'en prend pas, ça ne sert à rien. À partir du moment où on termine la course, qu'on est content, qu'on peut se féliciter les uns les autres, je pense que c'est déjà une réussite", estime Paul Daumont.

UN RENDEZ-VOUS BIEN PRÉPARÉ

Pour construire cette équipe, le Centre Mondial du Cyclisme s'est appuyé sur ses pensionnaires féminines du centre à Aigle en Suisse. Pour les hommes, Ahmad Badreddin Wais a participé au chrono olympique à Tokyo sous la bannière des réfugiés. Paul Daumont et Jean-Eric Habimana étaient présents en amont au Tour de l'Avenir avec le CMC. "C'est la conjonction du travail de détection, de formation et d'accompagnement, combinés à des aspects organisationnels. Nous avons pris des coureurs capables de bien se débrouiller dans cet exercice. À part Ahmad Badreddin Wais, qui est un réfugié politique et qui a seulement obtenu un quota pour ce relais mixte, ils vont maintenant enchainer avec la course en ligne dans les prochains jours", explique le Franc-Comtois Vincent Jacquet.

Malgré des emplois du temps différents, ces six coureurs ont quand même pu se préparer ensemble pour ce rendez-vous. "Quelques semaines avant le Mondial, on a pu déjà faire quelques courses et entraînements de contre-la-montre par équipes à Aigle, ensemble, pour essayer de travailler un peu les relais. On a fait beaucoup d'entraînement théorique, des visio-conférences pour essayer d'avoir la technique. On a eu des vidéos d'explication. Le coach nous a fait ce genre d'exercice virtuel. Ça nous a permis de nous faire une idée de ce qui pouvait nous arriver pendant la course, et de l'affronter un peu plus sereinement. Notre hôtel est juste à côté de la zone de départ, donc on a pu faire le circuit tous les jours de repos. On pouvait refaire le circuit quasiment les yeux fermés. Ça nous a aidés au niveau des trajectoires, et à se sentir bien sur la course", détaille Paul Daumont (22 ans).

COHÉSION SOCIALE INDISPENSABLE

Les coureurs sont également arrivés bien à l'avance pour créer cette dynamique de groupe. "C'est pour avoir ce temps de préparation, de cohésion sociale. On se met en tête qu'on est ensemble, pour le meilleur et pour le pire. On mange tous ensemble, on a essayé de dormir en binôme dans les chambres, pour créer cette proximité, rester entre nous le plus longtemps possible. Contrairement à d'autres équipes nationales, nous sommes restés depuis une semaine tous ensemble, dans le même hôtel.", continue le Burkinabé. Avec six nationalités différentes, on pourrait croire que la communication n'est pas évidente. Pourtant, il n'y a aucun problème de compréhension entre eux. "On parle tous l'anglais, c'est déjà un point positif. De ce côté-là, c'est ce qui nous permet de nous réunir. Sinon, on ne sent pas vraiment la différence de nationalité à partir du moment où on porte tous le même maillot. Dans la tête, et visuellement, nous sommes concentrés sur le fait d'être dans la même équipe, et qu'on ne représente pas cette fois-ci notre pays mais l'équipe du Centre Mondial", affirme le vainqueur d'étape au Tour du Cameroun.

Au-delà du suivi de ce relais mixte, le Centre Mondial du Cyclisme s'occupe de 14 athlètes durant cette semaine en Flandre. "Pour les fédérations qui n'ont pas les moyens d'avoir un entraîneur, un mécanicien ou une voiture ou qui n'ont pas su les déplacer pour les raisons sanitaires que nous connaissons, nous avons mis en place un collectif neutre pour les guider et s'occuper de leur hébergement, de la restauration, de la mécanique et du suivi en course", termine Vincent Jacquet.

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