Greta Richioud : « Je ne peux plus trop attendre »

Crédit photo Nicolas MABYLE / DirectVelo

Crédit photo Nicolas MABYLE / DirectVelo

Greta Richioud ne sait pas de quoi l’avenir sera fait. Elle est en revanche certaine de ce qu’elle ne veut pas, ou plus. Après deux saisons galères durant lesquelles elle n’a pas pu exploiter la totalité de son potentiel, l’Ardéchoise souhaiterait pouvoir (enfin) réaliser une saison pleine en 2022, histoire de voir ce qu’elle a dans le ventre. Mais la policière de profession sait que ce choix impliquerait d’autres difficultés. La sociétaire du Team Arkéa, 24 ans, a profité de “son” Tour féminin de l’Ardèche (2.1) pour faire le point avec DirectVelo, au soir de la dernière étape.

DirectVelo : Le Tour féminin de l’Ardèche est toujours un moment particulier dans ta saison. Comment la course s’est-elle déroulée cette saison ?
Greta Richioud : Plutôt bien. Avec les filles, on a fait de belles étapes. Amandine (Fouquenet) termine 2e du classement des meilleures jeunes, ce n’est pas si mal. On a fait plusieurs Top 10 ou Top 15. Ce sont des places d’honneur respectables pour nous, on s’est fait plaisir à l’avant quand on le pouvait. On a passé une semaine sympathique. Mettre Amandine dans l’échappée l’avant-dernier jour était l’objectif pour remonter dans ce classement des jeunes mais l’écart avec la première (Henrietta Christie, NDLR) était trop important.

« SI JE NE FAIS QUE DU VÉLO, JE NE POURRAI PAS EN VIVRE »

Depuis près de deux ans, tu es policière de métier. Comment vis-tu ta double activité ?
Tout ça me prend beaucoup de temps. Je ne fais pas de vélo à 100%, c’est mon seul regret aujourd’hui. Mais je n’ai pas le choix. Si on veut faire du vélo, il faut trouver des solutions. Mais je pense à l’année prochaine avec l’idée de faire une année 100%. Le problème, c’est que ça demanderait des concessions et ce n’est pas forcément une décision évidente à prendre. Je réfléchis toujours. Si je ne fais que du vélo, je ne pourrai pas en vivre chez Arkéa. Donc ça demande un sacrifice financier important. Je vivrais avec le strict minimum si je fais ce choix-là. Mais d’un autre côté, si je veux essayer de faire une année consacrée totalement au vélo, ce doit être maintenant. Je vais avoir 25 ans dans quelques jours, je ne peux plus trop attendre. Jusqu’à maintenant, je n’ai jamais tenté le coup. J’ai toujours fait des études en parallèle du cyclisme puis une fois que j’ai terminé mes études, je suis rentrée dans la police. Je veux voir ce que ça peut donner. En restant avec Arkéa dans tous les cas car je n’ai pas envie de changer encore une fois d’équipe. Je me sens bien ici.

Tu es forcément limitée physiquement face à des filles qui ne se consacrent qu’au cyclisme...
C’est frustrant. Quand tu as tes jours de travail qui ne sont pas forcément placés au bon endroit, au bon moment. Le soir, quand tu rentres tard, tu ne peux pas rouler, ou pas comme il le faudrait. Il y a plein de moments durant lesquels je devrais être sur le vélo pour m’entraîner mais où ce n’est pas possible à cause de ma double activité. D’où ma volonté d’essayer de faire du vélo à 100%.

« AU MOINS, JE N’AURAIS PAS DE REGRETS »

N’as-tu pas envisagé, à l’inverse, de laisser tomber le cyclisme et d’assurer tes arrières en conservant ton activité de policière ?
Jamais. Je pense avoir encore des choses à prouver sur le vélo. Pour 2022, je me dis que ça peut être bien de tenter le coup. On verra si ça passe ou pas, mais au moins, je n’aurais pas de regrets.

En 2013, tu avais été sacrée Championne d’Europe Juniors en République tchèque...
C’était il y a longtemps. Mais si ça m’est arrivée quand j’étais Junior, c’est que ça doit vouloir dire que j’avais les capacités de le faire face aux meilleures de ma génération. Suivant les saisons, je n’ai pas eu beaucoup de chance. Notamment cette année. L’an dernier, avec Hitec, c’était encore plus compliqué. C’était une grosse galère, entre les problèmes de matos et un calendrier très allégé. Alors je veux montrer que ce titre de Championne d’Europe n’était pas dû au hasard, que ce n’était pas un coup de chance. Si je peux m’entraîner comme tout le monde, je dois pouvoir espérer mieux. 

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Greta RICHIOUD