Louis Barré : « Ça reste décevant »

Crédit photo Cloé Colinet - DirectVelo

Crédit photo Cloé Colinet - DirectVelo

Unique Bleu dans le groupe de tête qui s’est joué la victoire, Louis Barré avait le poids du résultat français sur ses épaules. À l’aise dans la bosse, il a payé la deuxième partie de circuit, en descente ou en faux-plat descendant, qui ne lui était pas suffisamment favorable pour se distinguer. Alors l’habituel coureur du Team U Nantes Atlantique a profité de la montée pour partir à l’avant avec des cadors de la catégorie Espoirs, dans un groupe de sept. L’Espoir 3 a même tenté de s’enfuir dans les derniers hectomètres, avec Filippo Zana (Italie). Mais il doit finalement se contenter de la dernière place du groupe (voir classement). Il revient avec DirectVelo sur sa journée à Trente.

DirectVelo : Quel est ton sentiment après cette septième place ?
Louis Barré : C'est forcément une déception, parce qu'on ne vient pas pour faire septième. On vient tous pour gagner. Je me sentais bien pendant toute la course, mais j'ai quand même attendu. Ça roulait vraiment fort, il n'y avait pas d'attaques. J'attendais tout en restant placé dans la bosse, mais je me sentais vraiment bien. On ne l'a pas montée par à-coups, mais au tempo. Il y avait juste des à-coups au sommet de la bosse. À chaque tour, c'est là qu'on perdait dix ou quinze gars dans le peloton.

Et puis tu as suivi les costauds...
C'était le but oui. Je me doutais que Paul (Penhoët) et Hugo (Page) avaient pété dans le groupe de contre, parce qu'il n'y avait plus beaucoup de monde. J'essayais de passer le vélo à l'avant sans trop relayer non plus, parce que je savais que je n'étais pas le plus rapide au sprint. Je sais que j'avais les jambes pour faire au minimum un podium. Dans la bosse, je pense que j'étais dans les trois meilleurs. Mais le circuit est comme il est. C'est une arrivée en ville avec des vire-vires. Il fallait se débarrasser des autres avant, dans la bosse. Ce que je n'ai pas su faire.

« DANS LA BOSSE J’ÉTAIS VRAIMENT SUPER BIEN »

Qu'est-ce qu'il t'a manqué dans le final ?
Je ne sais pas, peut-être un peu de chance. On sort à deux à deux bornes de l'arrivée avec un Italien (Filippo Zana) mais ça ne s'est pas regardé derrière. C'est rentré 500 mètres plus loin. Si ça s'était regardé, j'aurais eu ma chance dans un sprint à deux. Mais sur un sprint à sept, je savais qu'il y avait bien trois ou quatre mecs plus rapides que moi. Une arrivée en montée m'aurait convenu parce que dans la bosse j'étais vraiment super bien. Mais on ne peut pas changer le parcours non plus.

Comment s'est passé le dernier kilomètre ?
À la fin, je n'ai pas eu trop de chance. Quand on se fait reprendre, je me retrouve à l'arrière du groupe. Il y a eu un enchaînement de virages et il y a un Belge qui n'a pas très bien viré devant moi. Du coup, je me prends une cassure. L'effort que j'ai fait pour boucher le trou, c'est ce qui me reste dans les jambes à la fin.

« JE SAVAIS QUE JE POUVAIS ME RETROUVER AVEC EUX DANS LE FINAL »

T'attendais-tu à te retrouver devant, parmi les pros ?
Je savais que j'avais le niveau pour les suivre, mais je ne savais pas trop comment allait être la bosse. Elle était assez roulante. Moi, je préfère quand c'est un peu plus long que ça et un peu plus pentu. Je ne savais pas si ça allait vraiment casser. Mais ça l'a quand même fait et à partir de là, je savais que je pouvais me retrouver avec eux dans le final. Moi, je le savais, mais je pense que les équipes pros ne le savaient pas. J'espère passer pro dans une belle équipe l'année prochaine. J'attends. On va voir.

Attendais-tu particulièrement ce Championnat d'Europe ?
En fait, je pensais plus au Tour de l'Avenir, parce que je préfère quand ça grimpe. J'adore les courses par étapes, parce que quand je joue un classement général, j'arrive toujours à être bien placé. C'est ça que j'aime. Mais du coup, je suis revenu à la compétition trop tard pour Pierre-Yves (Chatelon). Il ne pouvait pas m'aligner au Tour de l'Avenir sans savoir si je pouvais y faire quelque chose ou pas. C'est normal. Là, il m'a laissé ma chance pour ce Championnat d'Europe. J'ai su la saisir.

« C’EST UN BEAU RETOUR »

Etais-tu confiant avant le départ ?
J'ai couru à Fougères mardi, mais ça ne s'est pas bien passé. Avant ça, ça faisait un mois que je n'avais pas couru. J'ai eu beaucoup de galères ces derniers mois (il a notamment manqué quinze mois de compétition à cause d'une blessure au genou, NDLR), donc ça fait plaisir parce que c'est un beau retour. Mais on ne vient quand même pas pour faire septième. Ça reste décevant. Je sais que si je suis en forme, je peux bien faire. J'étais dans une assez bonne journée, même si je pense que je ne suis pas encore à 100%. Avec les complications que j'ai eu ces derniers temps et le peu de courses que j'ai faites ces deux derniers mois, c'est sûr que ce n'est pas optimal non plus. J'espère être encore plus en forme pour la fin de saison, sur les dernières courses. Il reste encore de beaux morceaux.

Justement, quels seront tes prochains objectifs ?
Il y aura déjà Liège-Bastogne-Liège Espoirs, samedi prochain. Je pense que c'est une course qui me convient très bien. Après, je ne sais pas si je fais les Championnats du Monde, parce qu'il y a aussi le Grand Prix d'Isbergues. Et puis, il y aura encore la Ronde de l'Isard qui sera un gros objectif pour moi. J'espère arriver en forme pour tous ces rendez-vous.

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