Eddy Le Huitouze tient sa première médaille internationale sur la route. Déjà médaillé, encore récemment, au Championnat d’Europe sur piste aux Pays-Bas, le Morbihannais a complété sa collection sur le rendez-vous continental à Trente. Assez loin des deux Belges, Alec Segaert et Cian Uijtdebroeks, le Junior 2 peut savourer sa médaille de bronze (voir classement). "Je suis très content, je n'étais vraiment pas bien à la Course de la Paix. Je reviens de deux grosses blessures, c'est énorme de faire 3^e là, sans réelle grosse préparation en chrono. Avec la piste, c'est compliqué de tout faire, je suis super content", souffle-t-il a la descente du podium protocolaire, la breloque autour du cou.

Sur le parcours italien, très plat et rectiligne, Eddy Le Huitouze s’est amusé. Sur la première moitié, en tout cas. "Je me suis senti bien au début, je ne sentais pas les jambes. En tout cas jusqu'au rond-point à mi-course... après c'était interminable. J'avais l'impression de m'écraser, m'écraser... J'avançais encore mais je n'en pouvais plus à la fin". Et le braquet limité l’a empêché de développer toute sa puissance sur un tel circuit. "C'était bien, mais c'est un peu embêtant avec le braquet limité, on ne peut pas réellement rouler très, très vite dans les parties descendantes. Mais c'est pareil pour tout le monde". Après sa 8^e place l’année dernière, il considère donc franchir un petit cap. "C'était déjà très bien pour un J1, mais là c'est énorme. L'année dernière, je n'avais pas de repères, c'était ma première à ce niveau".

« J’ESPÉRAIS FAIRE BEAUCOUP MIEUX CETTE ANNÉE »

Le contexte cette année est en plus particulier pour l’ancien Champion de France de la spécialité. "Ça n'a pas été évident cette année, j'ai tout enchainé. Le trauma crânien en mai, je pète ma clavicule en juillet, puis avant les Europe piste j'ai perdu mon grand-père... Donc là c'est énorme. J'ai très peu couru à haut niveau, j'espérais faire beaucoup mieux cette année, mais il reste des belles d'ici la fin de saison, il reste de quoi faire". Et cette joie du podium pourrait lui faire le plus grand bien dans la tête. "J'ai peut-être un petit blocage mental, la peur de coincer vu que j'ai peu couru, alors la médaille ne peut pas me faire de mal", sourit-il. Surtout qu’il n’y avait guère mieux à aller chercher ce mercredi. "Surtout avec Cian (Uijtdebroeks), Alec (Segaert) était tombé à la Course de la Paix donc il n'avait pas fait le chrono, on ne pouvait pas vraiment savoir. Mais au premier inter il m'a déjà mis 24 secondes, donc il était juste au-dessus là. Il n'y a aucun regret à avoir".

Eddy Le Huitouze devrait retrouver ses deux adversaires belges au Mondial, chez eux. "Le Mondial sera un gros objectif, j'y vais pour faire aussi bien voire mieux, mais il y aura aussi d'autres nations, donc encore plus de niveau. Le parcours est presque le même. C'est assez linéaire et plat, peut-être même encore plus qu'ici". Le futur coureur de la Groupama-FDJ quitte ainsi l’Italie comblé, puisqu’il ne participera pas à la course en ligne. "On part en stage pour préparer les Mondiaux et se mettre à bloc dessus. Ces derniers temps je n'étais pas terrible sur route donc il faut faire tourner, il faut que tout le monde court. Le parcours était peut-être un poil moins bien pour moi. C'est aussi bien de faire le chrono à bloc... et repartir avec une médaille en plus !". Eddy Le Huitouze a réussi son coup.