Mathieu Rigollot va courir pour la première fois une Classe 1. Le sociétaire du SCO Dijon-Team Materiel-velo.com sera au départ de la Classic Grand Besançon Doubs ce vendredi avec l’équipe de France. “Ça a été la surprise. Dans la vie, il y a parfois des petites opportunités, on ne va pas cracher dessus, bien au contraire. J’aborde ce rendez-vous avec beaucoup de d’envie. Ça me fait plaisir de prendre le départ d’une course comme ça. C’est une belle occasion de courir avec des WorldTeams. Après je suis réaliste et je sais qu’il va y avoir un gros niveau. Je n’ai aucune prétention face à des mecs qui pour certains sortent du Tour de France“, déclare à DirectVelo le coureur de 24 ans.

« IL FAUDRA ÊTRE MÉFIANT »

Ce mardi après-midi, l'Aubois a été repérer une bonne partie du parcours avec des coureurs de l’AC Bisontine qui seront également au départ : Morgan Kneisky et Thomas Morichon (qui remplace Léo Bouvier, lire ici). “Il est vraiment sympa. Il est dur. Les routes sont sinueuses“. Il essaiera peut-être de se glisser dans une échappée. “J’aime bien aller de l’avant alors pourquoi pas. Pour exister à ce niveau-là, ce serait le mieux. Chez les pros, il y a souvent une échappée qui part, puis ça contrôle et ça refait la guerre dans le final. Mais on ne sait jamais, il faudra être méfiant. Le parcours n’a jamais été emprunté, on est en fin de saison… Ça peut aussi être rapidement la bagarre“.

Il y a une quinzaine de jours, le 4e de la SportBreizh et du Tour de Côte d’Or a conservé son titre de Champion de Bourgogne-Franche-Comté. “La veille de la course, je me suis dit qu’il fallait que je garde ce maillot distinctif. C’était important pour le club et les sponsors. C’est facile à dire une fois que j’ai gagné. Si je me le disais plus souvent, ça marcherait peut-être mieux. C’est une bonne distinction, j’ai été en capacité de le faire. Je pense que ça a fait plaisir à beaucoup de monde que je récupère de nouveau la tunique“.

« JE NE ME LÈVE PLUS LE MATIN EN ME DISANT QUE JE VAIS PASSER PRO »

Entraîneur au Pôle Espoirs et au Creps, Mathieu Rigollot est également conseiller technique départemental de la Côte-d’Or. “En plus de l’entraînement des athlètes, je m’occupe du vélo dans les grandes lignes avec notamment le « savoir rouler à vélo » dans les écoles. Ça me mobilise pas mal de temps mais je suis entouré de personnes conciliantes qui me permettent de m’entraîner“. Avec ces occupations, il n’a plus à l’esprit de passer pro. “Contrairement à certains de mes coéquipiers, je ne me lève plus le matin en me disant que je vais passer pro. Je me suis fait une raison. Je suis plus heureux dans ce que je fais avec l’accompagnement et l’encadrement que d’être chez les pros même si ça me plairait d’essayer. Je m’épanouis autrement“.

Il se voit continuer chez les Élites tant qu’il peut allier les deux. “À partir du moment où j’arrive toujours à avoir un niveau compétitif et que je n’ai pas de contraintes le week-end, rien ne m’empêche de prendre le départ de courses et d’essayer de gagner. Même si je dois avouer que je me suis déjà posé la question de quand est-ce que j’arrêterai avec certains gars de mon équipe qui vont raccrocher ou s’en aller“. Après la Classic Grand Besançon Doubs, il a coché quelques épreuves d’ici la fin de la saison. “Il va falloir répondre présent sur la dernière Coupe de France au Grand Prix de Fougères. Ensuite, il y aura le Tour de Moselle et Paris-Mantes-en-Yvelines que j’aime bien. Elle arrive un peu tard mais on verra comment tout évolue d’ici-là. Je n’ai pas que ça, je dois faire des choix“.