Gladys Verhulst va partir à l’étranger. Après avoir porté les maillots de la Charente-Maritime WC puis actuellement du Team Arkéa, l’athlète aux cinq médailles sur les Championnats de France sur route - Juniors, Espoirs ou Élites - a décidé de rejoindre l’équipe britannique Drops-Le Col s/b Tempur pour 2022. Une décision actée il y a un peu plus d’un mois. “L’équipe m’avait déjà contactée l’année dernière. Mais je voulais rester chez Arkéa. Pour un confort de vie, pour le fait d’être dans une équipe française, avec un bon calendrier qui me convenait. Et ça ne s’était donc pas fait”, explique-t-elle pour DirectVelo. Depuis, la situation a évolué. “Nicolas Marche a rejoint leur équipe et il m’a suivie tout au long de la saison (rires). J’ai senti qu’il tenait vraiment à m’avoir dans le groupe. À force d’y réfléchir, je me suis dit que ce serait sympa de tenter l’aventure à l’étranger. Le projet m’a plu. L’équipe a un beau calendrier, notamment pour les Classiques belges du début de saison. Je suis sûre que ça me conviendra, c’est cool”. 

PUNIE POUR SON CHANGEMENT D'ÉQUIPE

Ce choix s’apparente ainsi à un véritable challenge pour bien des raisons. “J’ai aussi envie de découvrir une autre culture”, dans une équipe au fort accent britannique. “Je me lance le défi de parler couramment anglais d’ici fin 2022”, sourit-elle, ambitieuse tant sur le vélo que dans cet autre domaine. “C’est un nouveau défi dans ma carrière, j’ai hâte d’y être !”. Si Gladys Verhulst se projette déjà, c’est aussi parce que la (future) séparation avec le Team Arkéa ne se passe pas de la meilleure des façons. Lorsque celle-ci a annoncé qu’elle allait quitter la structure bretonne en fin de saison, elle s’est vue privée de participation à la Course by le Tour et au Tour d’Italie, comme Sandra Lévénez. “J’ai eu l’honnêteté de dire que je ne pouvais pas resigner, et j’ai donc été mise sur la touche. On m’a dit que l’équipe souhaitait donner la priorité à celles qui seront encore là l’an prochain”. 

Une situation forcément dure à accepter, et à vivre. “J’ai appris que je ne serais pas sur la Course by le Tour à 48 heures du départ. J’ai reçu plein de messages de personnes qui me demandaient pourquoi je n’étais pas sélectionnée. J’ai eu du mal à argumenter… Mais bon, il faut faire avec. Je ne veux pas oublier ce que l'équipe m'a apporté. Ils m’ont fait progresser et j’étais bien contente d’être dans l’équipe jusque-là. J’ai forcément des rancœurs mais je vais tout faire pour que ça se passe du mieux possible jusqu'à la fin de la saison. Je vais continuer de me battre pour ce maillot", lâche-t-elle avec le coeur et bienveillance.  

DEUX NOUVEAUX TOP 10 LE WEEK-END DERNIER

Des rancœurs, certes, mais la volonté de rester concentrée sur ses objectifs de fin de saison et de finir l’exercice annuel le mieux possible. “Dès mon retour à la compétition, j’ai cumulé les places d’honneur sur le Tour de Belle-Isle-en-Terre puis ce week-end sur la Périgord Ladies et la Picto-Charentaise (voir sa fiche DV). C’est bien. Au final, cette situation m’a rendue plus forte. Je voulais vraiment me recentrer sur moi-même et être performante. Si je m’arrête sur ce genre de trucs et que ça me bloque, je ne vais jamais y arriver”. 

Gladys Verhulst espère tout de même que la situation pourra s’apaiser d’ici la fin de la saison. “Il n’y a presque pas eu d’échanges par rapport à tout ça. On peut changer d’équipe, quand même. On l’a dit tôt, on a fait preuve d’honnêteté. C’est nul de ne pas en parler. Peut-être que ça permettrait d’apaiser la situation. Je veux que ça se passe bien et qu'on fasse une belle fin de saison avec l'ensemble du groupe”. L’actuelle 6e du Challenge Canyon-DirectVelo féminin a encore plusieurs rendez-vous importants à son calendrier dans les semaines à venir, parmi lesquels le Grand Prix de Plouay, ou le premier Paris-Roubaix féminin.