Brieuc Rolland : « Qu’est-ce que tu veux faire ? »

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Il faisait partie des six qui pouvaient jouer la victoire, ou plutôt des trois qui avaient la lourde tâche de renverser l’hégémonie de la Bourgogne-Franche Comté chez les Juniors. Mais sur les routes de Seine-et-Marne, au Championnat de France, Brieuc Rolland a subi la loi de Romain Grégoire, Pierre Gautherat et Lenny Martinez. Celui qui représente le Comité de Bretagne était presque fataliste une fois la ligne passée. Comme s’il ne pouvait espérer mieux de son dimanche à Lorrez-Le Bocage-Préaux (voir classement). Brieuc Rolland a laissé parler ses émotions à chaud auprès de DirectVelo, quelques instants après avoir franchi la ligne d’arrivée.

DirectVelo : Pouvais-tu espérer mieux qu’une cinquième place ce dimanche ?
Brieuc Rolland : Je ne crache pas sur cette place de cinq. La forme était là, après c’était vraiment super dur de manœuvrer avec les trois devant (Romain Grégoire, Pierre Gautherat et Lenny Martinez, NDLR). Ils étaient infernaux physiquement. Ils étaient au-dessus. La preuve, j’ai passé un relais sur dix et je me fais sortir quand même. Je passais mon vélo par respect. On m’a dit qu’Enzo (Boulet) allait vite au sprint derrière donc j’ai arrêté de rouler. Malgré ça, ils ont roulé tellement vite que ce n’est pas rentré derrière.

Puis l’histoire s’est gâtée dans le dernier tour…
Après, les deux (Romain Grégoire et Pierre Gautherat, NDLR) sont partis à la canne, dans le vent. Ils nous ont sortis de la roue. Qu’est-ce que tu veux faire ? Il y a Pierre Gautherat et Romain Grégoire devant, c’est plié. On leur a laissé dix mètres et voilà. On savait que les gars de Bourgogne-Franche-Comté étaient forts mais on se fait quand même plier, c’est ça qui est fou. Ils étaient les ultra-favoris, à 1000%, et ils font 1, 2, 3. Pour te dire physiquement comment ils sont… Monstrueux. Romain fait le doublé, il gagne le Valromey. Il est dans une forme olympique.

Tu as d’ailleurs laissé des cartouches puisque tu avais raté le bon coup dans un premier temps…
Ils étaient cinq devant et j’avais un coup de retard. Il y avait dix secondes d’écart, pas grand-chose, mais moi j’étais enfermé. Je me suis fait vraiment très, très mal pour faire le jump et rentrer. Après j’étais confiant. On se retrouve avec des motos comme ça, on sait que ça roule vite. Puis on s’est regardé, ça puait un peu ça. Je me suis dit qu’on avait la carte Enzo après donc j’ai complètement arrêté de rouler. Mais on ne pouvait rien faire, ils sont tellement forts.

« JE CROISE LES DOIGTS POUR UNE SÉLECTION EN ÉQUIPE DE FRANCE »

Est-ce que le parcours t’a empêché de faire la différence ?
Le parcours ne me convenait pas trop. Je n’arrivais pas à frotter en début de course. Je n’étais pas à l’aise. Je n’arrivais pas à débrancher. Là où j’ai eu de la chance c’est que je me suis dit « on arrive dans les trois derniers tours, il faut se replacer » et je l’ai fait. Ça n’a pas loupé. J’ai pu rentrer sur eux même si j’étais encore un peu loin.

Il y avait une médaille de bronze à aller chercher au sprint. Comment as-tu manœuvré dans le final ?
Dans le final, j’avais des amorces de crampes depuis quelques kilomètres, donc je faisais vraiment gaffe. Je n’avais plus de giclette. J’étais sur un gros braquet, je n’y arrivais plus. Quand on est à bloc, sur 130 bornes, qu’on s’est fait la guerre, c’est au plus frais. Lenny, forcément, ne roulait plus depuis quelques kilomètres. Il avait le jump, il nous a décollés et puis voilà.

Tu confirmes néanmoins ta progression depuis la Classique des Alpes. As-tu coché quelques échéances ?
La Saint-Laurent à Montpinchon, le week-end prochain, me convient bien comme course. La Ronde des Vallées sera un objectif aussi. Ensuite je croise les doigts pour une sélection en équipe de France, j’aimerais vraiment faire les Europe ou les Monde. Je sors du Valromey avec l’équipe de France et je suis un peu déçu de ce que j’ai fait là-bas. Maintenant je dois répondre présent pendant un mois. Je fais ma saison Juniors. Il y a tellement de courses, c’est sur ça que je me concentre. Ensuite je verrai où je vais.

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