Pierre Gautherat : « C’est pour ça qu’on s’adore »

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Pierre Gautherat est un vice-Champion de France Juniors heureux. Le coureur de Bourgogne-Franche-Comté a permis, avec Romain Grégoire et Lenny Martinez, à son comité de réaliser le triplé sur le Championnat de France (voir classement). Le Jurassien revient pour DirectVelo sur cette journée "magique".

DirectVelo : Comment se sent-on quelques minutes après une telle course ?
Pierre Gautherat : Je suis sur un nuage. Si on m’avait dit il y a trois semaines que j’allais finir 2e de la course sur route derrière Romain et devant Lenny, j’aurais signé de suite. C’est un truc de malade de l’avoir fait. Ce dernier mois n’a pas été simple. J’ai chuté au Valromey. Je n’ai pas fait un bon chrono mercredi. Arriver à faire 1, 2 et 3 avec le niveau qu’il y a en Juniors, c’est magique.

« ON NE PENSAIT PAS AU MAILLOT JUSQU’AU DERNIER KILOMÈTRE »

Avec plusieurs coureurs capables de s’imposer, il fallait surtout bien s’entendre…
Au briefing, on s’était dit qu’on ne pensait pas au maillot jusqu’au dernier kilomètre. Il fallait se concentrer sur l’instant-T. C’est ça qui fait que nous sommes allés au bout. Forcément les trois autres (Noa Isidore, Brieuc Rolland et Thomas Tachot, NDLR) ne voulaient pas trop rouler avec nous. J’essayais d’entretenir l’échappée, de mettre des relais pour ne pas que ça rentre mais sans trop en faire. Ils se sont bien rapprochés dans le final mais c’est passé. Lenny a mis des attaques, Romain aussi. À chaque fois, les autres faisaient le jump. On n’arrivait pas à faire sortir un de nos gars. Puis à cinq kilomètres, Romain a mis une grosse attaque et j’ai vu que c’était le plus fort. Les autres ont commencé à coincer. J’ai fait comme à la manche de Coupe de France (au Tour du Bocage et de l’Ernée 53, NDLR). J’ai mis une grosse mine pour revenir sur lui et finir à deux.

Sauf que là, vous n’êtes pas arrivés main dans la main…
On ne pouvait pas (rires). C’est le plus fort qui gagne. Il a attaqué dans la bosse du dernier kilomètre et il est parti tout seul. Je suis content de faire 2e. C’est ma quatrième médaille d’argent, après une en cyclo-cross et deux sur piste. Je suis super content de ce qu’on a fait aujourd’hui (dimanche). C’est historique !

« PAS DE RIVALITÉ ENTRE NOUS »

Romain Grégoire est ton adversaire depuis toujours en Franche-Comté. Comment vivez-vous cette concurrence ?
Romain est un super pote. On court ensemble depuis les petites catégories. Il n’y a pas de rivalité entre nous. On nous oppose souvent mais nous ne sommes pas les mêmes coureurs. Dans le futur, ça sera toujours le cas. C’est un grimpeur. Je suis plus puncheur-sprinteur. On fait chacun notre chemin. C’est ça qui est cool. Il y a forcément du "challenge" entre nous deux. C’est rare chez les Juniors d’avoir deux coureurs de ce niveau-là qui se poussent vers le haut plutôt que se tirer dans les pattes. C’est pour ça qu’on s’adore.

Te voilà requinqué pour faire une belle fin de saison…
Le Championnat de France était un objectif, mais je n’ai pas eu la préparation optimale. On a quand même essayé de le préparer au mieux avec mon entraîneur Jacques Decrion. Je me suis un peu fait oublier dans les classements ces temps-ci, et là je reviens bien. J’ai envie de faire une belle fin de saison. J’espère qu’il y aura le Championnat du Monde. Sinon, il y a une course qui me fait rêver, à savoir Paris-Roubaix. Je vais vraiment me préparer pour ce rendez-vous.



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