Francis Juneau, le Canadien lorrain

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

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Francis Juneau était sur les rotules ce samedi. Hyperactif les deux jours précédents sur le Tour Alsace, celui qui porte pour l’occasion les couleurs de sa sélection nationale du Canada n’a pas tenu très longtemps sur l’étape reine entre Ribeauvillé et la station du Lac Blanc. "Après deux jours où j'ai dû rouler dans l'échappée, surtout hier (vendredi) où j'ai fait un effort difficile pour revenir, j'ai eu du mal aujourd'hui (samedi), comme beaucoup de gens dans la première bosse. Normalement je suis un peu plus grimpeur, mais avec les deux jours que j'ai passés, c'était un peu compliqué à gérer. Ensuite on a essayé de finir dans les délais. Demain (dimanche) est un autre jour, on va tout faire pour bien finir".

La veille, il s’était battu avec la pente de La Planche des Belles Filles, après une journée à bagarrer dans l’échappée. "Je vis en Lorraine, donc j'ai déjà fait La Planche à maintes reprises. C'est une super belle montée. Mais mon objectif était d'aller chercher d'autres points pour la montagne pour être le plus haut possible. Après avoir fait la journée en échappée, ce n'était pas le mieux pour les jambes pour pouvoir espérer un résultat en haut de la Planche. Sinon je pense que j'aurais pu faire quelque chose de bien". Finalement très loin, son objectif était accompli. "En gros j'ai commencé l'épreuve en tant que baroudeur, je veux la finir en tant que baroudeur. Même si ce n'est pas mon habitude, il faut s'adapter aux conditions".

« JE ME SUIS UN PEU CRÂMÉ LES DEUX DERNIERS JOURS »

Coureur de N2 avec le Team Macadam’s Cowboys, courir une épreuve comme le Tour Alsace au milieu des professionnels est forcément particulier. "C'est ça qu'on veut, on veut être parmi les pros. Je suis à l'école, en France, loin de mes amis, loin de ma famille, c'est justement pour essayer de passer pro. C'est en étant offensif comme ça qu'on démontre quelques fois qu'on a ce qu'il faut pour aller devant. Même si on ne gagne pas l'étape, avoir un maillot (de la combativité NDLR) c'est super. J'espère que ça va continuer". Francis Juneau a eu besoin d’un temps d'adaptation pour passer du Canada à l’Hexagone. "C'était assez compliqué, mais au Team Macadam's Cowboys on est bien entouré, c'est une famille, les gens sont géniaux. La première semaine tu te sens loin, puis quand tu es avec eux tu es vite comme chez toi. Ils te prennent comme un enfant, une famille, c'est une belle ambiance".

Alors même si c’est sous le maillot du Canada, le Tour Alsace était coché d’une croix rouge pour le coureur de 20 ans. "C'était un peu un objectif, je me retrouve à courir un peu en baroudeur sur ce Tour. Donc j'en profite. C'est une de mes plus grosses courses cette année, c'est super de faire une épreuve comme ça proche de chez soi aussi, avec de beaux parcours comme hier ou aujourd'hui. Avec tout ça on ne peut pas se plaindre". Déjà 5e du Tour du Pays Roannais, Francis Juneau se découvre des qualités en courses par étapes, mais aussi des limites. "Je suis plus grimpeur que vraiment spécialiste de courses par étapes, mais il faut essayer des trucs. Ça me plait mais là je me suis un peu cramé les deux derniers jours par exemple. Donc j'essaye de limiter la casse et demain (dimanche), je repars pour bien finir le Tour".

« IL NE FAUT PAS RESTER EN AMÉRIQUE EN CE MOMENT »

Celui qui court en France depuis sa première année Espoirs garde un pied au Canada, notamment à l’intersaison. "On s'entraine un peu plus à l'intérieur durant l'hiver au Canada. Puis j'essaye de revenir en France dès que je peux pour faire la saison. On a un long hiver avec beaucoup de neige, c'est compliqué de rouler. Puis au niveau des bosses, il n'y a pas beaucoup de cols comme ici. C'est pour ça que je viens ici aussi. Le plus haut niveau amateur est en France. Si on veut passer pro il ne faut pas rester en Amérique en ce moment. Le sport, le cyclisme notamment, est en train de se perdre. Ce n'est pas le mieux pour progresser". Francis Juneau a visité les Pyrénées cette année pour s’exercer en montagne, mais c’est encore dans ses Vosges d’adoption qu’il se sent le mieux. Pas étonnant, donc, de le voir à l'attaque sur ce Tour Alsace.

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