Le Tour de Wallonie a gardé la tête hors de l'eau

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo

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C'est dans un contexte particulier que s'est donc déroulée la 42e édition du Tour de Wallonie, avec ces intempéries et les inondations qui ont frappé le sud du pays. Malgré les nombreux dégâts dans la région, l'organisateur Christophe Brandt a quand même réussi à maintenir l'épreuve. "Quand tu organises des courses cyclistes, tu sais que tu peux avoir des contre-temps de dernière minute mais là on a touché le top du top", déclare-t-il, soulagé que ce soit terminé. La fatigue est présente chez l'ancien pro qui n'a pas cessé de s'adapter durant les derniers jours pour assurer la bonne tenue de son épreuve. Malgré son courage, Christophe Brandt a presque rendu les armes pour la deuxième étape entre Verviers et Hervé, une des régions les plus touchées. Et puis le directeur sportif Marc Wauters est venu avec un "cadeau du ciel", en proposant une course au circuit de Zolder. "On a eu un peu de chance. C'est mérité pour la course. Ça aurait été dommage d'avoir un jour de repos forcé", souligne Christophe Brandt. Au final, le verdict sportif est à la hauteur de l'investissement du Liégeois. "Nous avons assisté à la renaissance des deux sprinteurs néerlandais, Dylan Groenewegen et Fabio Jakobsen. Nous avons un magnifique vainqueur prometteur avec Quinn Simmons. On va en reparler. Il roule déjà avec beaucoup d'assurance. Notre épreuve monte en puissance. Nous avions 13 équipes WorldTour cette saison, c'est du jamais vu. J'espère qu'on pourra maintenir ce nombre dans les années à venir."

VERVAEKE ET VANBILSEN TOUCHÉS PAR LES INONDATIONS

Si l'organisateur a dû faire face à beaucoup d'embûches, les coureurs ont été solidaires face à ce drame (27 personnes ont perdu la vie et des milliers de personnes ont subi des dégâts à leur domicile). En accord avec le syndicat des coureurs, le CPA (Cyclistes Professionnels Associés), ils ont décidé de faire don de la grille des prix du Tour de Wallonie 2021 aux victimes des inondations, soit un montant de 71.050 euros. Des coureurs du peloton ont d'ailleurs été touchés personnellement, comme Louis Vervaeke, citoyen de Burdinne. Le sociétaire d'Alpecin-Fenix a vu son logement inondé. D'ailleurs, il n'était pas vraiment concerné par la course durant ces cinq jours. "Mentalement, je suis épuisé. Durant les trois premiers jours des intempéries, je n'ai pas dormi. Le corps est fatigué aussi. J'avais du mal à me concentrer pour frotter. Dimanche dernier, j'ai fait une sortie à vélo qui m'a fait du bien, mais en course, ce n'est pas pareil. Tu as ce stress en plus et je n'ai pas su vraiment me mettre dedans." Sentiment partagé par le coureur de Cofidis, Kenneth Vanbilsen, qui habite à Halen. "Deux jours avant le Tour de Wallonie, je ne pensais pas du tout au vélo. J'ai dû quitter mon appartement pour m'entrainer. Heureusement, j'habite au troisième étage d'un immeuble, mais le rez-de-chaussée et l'ascenseur sont hors-service. Maintenant, ça va mieux, mais c'était loin d'être une préparation idéale." Malgré ce contexte, le Tour de Wallonie a donc finalement gardé la tête hors de l'eau.

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Portrait de Louis VERVAEKE