Kévin Vauquelin : « J’ai pu me montrer »

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

Classé en embuscade à quelques secondes du Polonais Filip Maciejuk, Kévin Vauquelin avait bien négocié sa journée de lundi. Mais avec 180 kilomètres ce mardi, l’habituel sociétaire du VC Rouen 76 n’avait pas dit son dernier mot. Mais pour lui et les Bleus, les paroles ont été rapidement limitées par les ambitions des adversaires (voir classement). Qu’importe, l’Espoir 2 a de la suite dans les idées et pense déjà à l’après. Kévin Vauquelin revient sur son Étoile d’Or auprès de DirectVelo, et évoque ses désirs de hauteur, lui qui tend à développer ses capacités de grimpeur avant de rejoindre Arkéa-Samsic.

DirectVelo : Ce mardi encore, renverser le maillot jaune était mission impossible…
Kévin Vauquelin : Là c’était compliqué, oui. Ça roulait très vite au début, puis ça s’est posé au milieu. Le problème c’est que le circuit était assez exigeant au début. Mais sur 180 kilomètres, c’est beaucoup trop loin. On ne pouvait pas espérer faire quelque chose. Avec les Italiens, on essayait parfois d’attaquer, de remuer de temps à autre, mais ça ne sortait pas. Ni les Néerlandais, ni les Polonais ne voulaient laisser partir. Donc on a essayé vite fait mais c’était peine perdue. Il valait mieux garder ses forces pour le train à la fin pour Paul (Penhoët).

Tu as quand même tenté ?
J’ai suivi des attaques, mais j’ai vu que ça ne sortait pas. Je me suis dit que je n’allais pas balancer des forces inutiles pour montrer le maillot, ça ne sert à rien. Avec une petite ouverture dans le final, j’aurais pu tout donner et on aurait avisé. Mais là j’ai préféré m’organiser pour les gars. Paul, s’il gagnait le sprint, il permettait de prendre les bonifs. Et moins il y avait de bonifs pour les autres, plus on avait de chances d’être placés au général. Renverser le maillot jaune, c’était compliqué. Avec un peloton comme ça, une arrivée comme celle-là, c’est impossible, la route est trop grande.

« CE N’EST PAS FAIR-PLAY, JE N’AIME PAS ÇA »

Filip Maciejuk a connu quelques déboires entre chute, changement de vélo, et était mal placé dans le final. Vous avez songé à l’éliminer ?
Je l’ai vu tomber, mais on est fair-play. Hier (lundi), il a aussi été pris dans une chute. On l’a remarqué, on se l’est dit entre nous. Mais je ne vais pas prendre un maillot sur ça, c’est moche. Sauf s’il bâche ou qu’il y a une vraie grosse cassure. Mais je ne voulais pas mettre des gars à rouler, ni rouler moi-même. Ce n’est pas fair-play, je n’aime pas ça.

Du coup, que penses-tu de cette deuxième place ?
La deuxième place me rassure après un mois d’arrêt. Sur le chrono, je pense que je pouvais gagner, mais ça reste un point positif. Ça fait du bien pour la suite, que ce soit avec les Bleus ou chez les pros. J’étais là, dans les derniers kilomètres, dans la chaleur… Je suis très content de mon Étoile d’Or, j’ai pu me montrer et prouver que j’ai mérité mes places.

« TRÈS ENVIE DE ME DÉVELOPPER EN MONTAGNE »

Qu’est-ce qui t’attend désormais ?
Le Tour de Savoie Mont-Blanc et les grosses épreuves avec de la montagne, pour poursuivre ma préparation pour le Tour de l’Avenir et les Mondiaux. Pour voir ce que ça donne dans les cols. Je me suis un peu affuté, je veux voir si ça a un peu marché et si tout mon travail de début juillet pour souffler a permis de m’améliorer. Là c’était une course de reprise, je n’étais pas non plus saignant avec ce qu’on peut qualifier de presque premières chaleurs.

Tu as l’air d’accorder une place de plus en plus importante à la montagne…
J’ai très envie de me développer en montagne. Rien qu’à l’entrainement, j’adore les cols, et puis ce sont des efforts longs et soutenus. J’aime déjà ça en chrono. J’ai envie de m’illustrer en montagne, je sais que je suis capable de bien monter. Bien sûr il y a le poids, je vais devoir perdre un peu. Je ne fais plus trop de musculation comme je ne fais pas beaucoup de piste en ce moment. Ça me permet de perdre un peu de poids. Du muscle certes, mais surtout le poids inutile que j’ai porté depuis le début de saison.

« DEVENIR UN COUREUR DE GÉNÉRAL SERAIT BEAU »

Faut-il en conclure que tu vas mettre la piste de côté pour avoir un vrai gabarit de grimpeur ?
Vu mes échéances à venir, et le fait qu’il n’y ait pas de piste qui se dessine… je vais mettre les chances de mon côté sur route. Je passe pro l’année prochaine. On va voir comment ça se passe. Mais j’ai beaucoup d’envie à ce niveau là. Devenir un coureur de général serait beau.

Tu t’entraînes régulièrement sur ce terrain ?
Quand je peux, je vais en stage montagne. J’ai fait une semaine et demi de stage en montagne entre Gap et Embrun, où il faisait beau en plus, ça m’a fait beaucoup de bien. Ne serait-ce qu’au niveau du coup de pédale, ça me sert aussi pour le chrono. Quand je fais beaucoup de montagne, c’est très bien aussi pour ça. Là on va encore partir en stage montagne avec Pierre-Yves (Chatelon). Donc plus j’en fais, mieux je suis, c’est sûr (sourire).

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