Quatre questions à Arnaud Jouffroy

Arnaud Jouffroy, le talentueux et prometteur coureur du Cap d'Agde, installé comme l'hiver dernier depuis quelques semaines en Belgique, étrennait ce dimanche à Namur sa tunique de champion du Monde espoirs acquise sur tapis vert après mise hors course et suspensions des frères polonais Pawel et Kacper Szczepaniak. Il a accepté de livrer ses impressions à www.directvelo.com aussitôt la cérémonie protocolaire et donner le fil conducteur de sa saison.

Directvélo : Arnaud, une première course en arc-en-ciel et un premier bouquet sous les yeux de tes employeurs ici en Belgique ! Tu es comblé ?
Arnaud Jouffroy : C'est vrai que mon équipe BKCP-Powerplus voulait que je sois bien en forme pour le premier rendez-vous important de la saison dans ma catégorie. J'ai eu quelques soucis la semaine dernière à Neerpelt lors de la course élite en tapant mon genou dans la potence suite à une relance. Cela m'a fait mal et je n'ai donc roulé que cinq heures cette semaine en me disant qu'on verrait bien. Malgré ce déficit d'entraînement j'ai au moins pu bénéficier de la fraîcheur. Je me suis de toute façon bien entraîné cette année avec la route et un peu le VTT. Aujourd'hui (dimanche, NDLR), c'était un circuit très physique et dur où il fallait gérer le matériel et la technique. Je suis parti dans le deuxième tour et j'ai de suite vu que ça allait. Je n'ai cependant pas voulu prendre de risques ni me mettre vraiment à fond. J'ai essayé de gérer au mieux mon avance une fois que je l'ai eue, et tout c'est bien passé.

Ce maillot de champion du Monde doit être synonyme d'afflux de demandes de participations ?
Je suis effectivement beaucoup sollicité à partir du moment où il y a une épreuve réservée aux espoirs ou même avec les élites. Les organisateurs essaient toujours de m'avoir. Mon programme est déjà bien rempli avec toutes les manches du Super Prestige, du Gazet van Antwerpen Trofee, et cette saison les quatre courses du Fidea Cross. Pour l'instant et normalement je n'ai pas prévu de venir en France excepté le Championnat de France et la Coupe du Monde à Pontchâteau. Il y aura peut-être une troisième course dans le cas où je ne participe pas à la Coupe du Monde à Igorre en Espagne début décembre. Je retournerai alors une semaine à la maison chez mes parents, et une participation en récupération au Championnat régional ou une autre "petite" course de ce style est à envisager.

Tu dois également bientôt t'aligner avec les élites sur des manches de Coupe du Monde ?
Oui, j'avais demandé déjà en fin de saison dernière à Pierre-Yves Chatelon, le sélectionneur national, pour courir les deux premières manches de Coupe du Monde cet hiver en étant surclassé avec les élites. Il m'avait répondu qu'il n'y avait aucun problème. Donc je pense que je vais faire Aigle en Suisse le 17 octobre puis Plzen le dimanche suivant en République tchèque. Il n'y a plus qu'à organiser les déplacements depuis ma maison ici en Belgique. Mais si je ne les cours pas, c'est sûr qu'il n'y a pas de gros cross à ces deux dates là. Je vais de toute façon bien m'entraîner avec de grosses semaines et les Coupes du Monde les dimanche. Je n'aurai pas de pression et d'obligation de résultat là-bas et j'irai tout simplement dans le but de bien préparer le Championnat d'Europe qui est évidemment un objectif comme d'ailleurs le lundi précédent le cross du Koppenberg (le 1er novembre, NDLR).

Tu sembles donc désormais bien intégré sur le territoire belge en plein coeur du royaume du cyclo-cross ?
L'an dernier cela n'avait fait un gros changement de quitter mes parents pour m'installer loin de ma famille avec aussi le barrage de la langue. J'avais aussi doublé mon nombre de courses donc un gros calendrier avec uniquement des courses de très haut niveau. Maintenant je suis habitué. Cette année j'ai fait la route et un peu de VTT avec comme objectif la saison de cyclo-cross et encore plus qu'avant ! Normalement tout va bien se passer. Je me sens bien à la maison à Morkhoven (à dix kilomètres au sud d'Herentals en Province d'Anvers). L'an dernier il y avait Lubomir Petrus le tchèque qui a quitté l'équipe. Je vis uniquement avec Radomir Simunek qui est maintenant vraiment un très bon ami. Il a été affecté par le décès de son papa début août et ce n'est pas évident pour lui de bien se préparer en ce moment. Demain (hier lundi, NDLR) on va aller rêver ensemble au salon de l'Auto à Paris, mais je me sens maintenant chez moi ici en Belgique.

Retrouvez en cliquant ici la fiche wiki d'Arnaud Jouffroy.

Arnaud Jouffroy va faire des manches de Coupe du Monde avec les élites /
Crédit Photo : Hervé Dancerelle - www.velofotopro.com