Alex Baudin : « Ils ont tout fait »

Crédit photo Christian Cosserat - DirectVelo

Crédit photo Christian Cosserat - DirectVelo

Alex Baudin a tenu jusqu'au bout. Maillot jaune depuis samedi midi, le coureur d'AG2R Citroën U23 Team s'adjuge le Tour de Côte d'Or (voir les classements). C'est la première victoire dans une course par étapes du vainqueur du Challenge MorphoLogics-DirectVelo 2019 depuis son arrivée chez les Espoirs. Il revient pour DirectVelo sur son succès.

DirectVelo : Quel est ton sentiment après cette victoire ?
Alex Baudin : C'est un grand bonheur de pouvoir l'emporter. Ça faisait très longtemps que je n'avais pas gagné une belle course comme celle-là. On a eu un super collectif aujourd'hui (dimanche), sans qui je n'aurais rien pu faire de tout le week-end. Je suis vraiment content d'avoir montré le maillot d'AG2R Citroën aujourd'hui avec tout le monde.

« UN SUPER BOULOT »

Bastien Tronchon s'est retrouvé dans l'échappée. Est-ce que c'était prévu ?
On a un petit peu eu chaud. On voulait placer soit Bastien (Tronchon), soit Paul (Lapeira) dans l'échappée. Comme ils étaient bien placés au classement général, ça nous déchargeait de la poursuite derrière. Bastien a réussi à sortir, mais il a emmené Joris Delbove et beaucoup de costauds avec lui. On a eu un peu peur au début, en pensant qu'on aurait du mal à les rattraper. Mais l'équipe Sojasun espoir-ACNC a roulé parce qu'ils n'avaient personne devant. Nous, on allait tout chercher pour que ça relance la course, pour que l'échappée ne prenne pas trop d'avance. Au final, ça a fait la course à fond tout du long.

Vous avez dû rouler sur la fin...
Une fois que tout le monde était épuisé, on a dû assumer le poids de la course. A partir de l'entrée sur le circuit, on a roulé. Paul a fait un très gros tempo dans la première bosse. Ça a bien cassé. Ensuite, Thomas (Delphis) a pu nous aider sur le plat et enfin, nous nous sommes relayés à deux, avec Paul. Plus personne ne nous aidait. C'était normal. On devait assumer. On a montré qu'on était très forts. Paul a fait un super boulot pour me placer dans de bonnes conditions au pied de la dernière bosse pour que je puisse rentrer sur la tête. Sur la fin, Bastien a aussi pu m'aider pour bien me placer.

« ON A EU UN PEU PEUR »

Une fois rentré sur l'échappée, la course n'était pas finie...
Au sommet de la bosse, on est revenu sur la moitié de l'échappée. Je suis rentré sur Joris Delbove et là, je me suis dit que c'était bon, que ça allait le faire. Ensuite, il y avait encore quatre coureurs devant. A ce moment-là, on a reçu de l'aide du VC Villefranche Beaujolais, qui n'avait plus personne devant. On n'avait alors plus qu'à les contrôler à 20 secondes, pour qu'ils ne prennent pas trop de champ. Surtout qu'à la fin, il y avait beaucoup de coureurs intéressés par la victoire, donc ça a fini par rentrer.

Quelle a été l'importance de l'aide de ton équipe ?
J'ai pu compter sur Loris, Thomas et Paul jusqu'à la fin. Ils ont fait un boulot d'enfer pour me ramener sur le circuit final. Dans les bosses, on faisait le boulot pour rentrer. Devant, Bastien n'avait pas à rouler. C'était parfait, mais avec Delbove devant, on a eu un peu peur quand même. Mais on a eu un collectif très fort, donc on a réussi à ramener le maillot.

« JE MANGEAIS MON PAIN NOIR »

C'est ta première grande victoire en Elite Nationale...
C'était la première course par étapes en Elite que je faisais depuis que je suis en Espoirs. C'est vraiment super de pouvoir la gagner. Mais encore une fois, je n'aurais rien pu faire sans l'équipe. C'est vraiment une victoire collective. Hier matin (samedi), on a fait un travail collectif de fou. C'était pareil dans l'après-midi, pour contrôler la course. Aujourd'hui, on a encore été très, très fort. Ils ont tout fait. C'était vraiment magique.

Est-ce que c'est la fin de tes problèmes ?
J'ai eu un syndrome rotulien qui a été causé par plein de petites choses. J'ai dû prendre du temps pour régler ça. Maintenant, ça va mieux, mais ça m'a embêté encore un petit mois cette année, après le gros souci de l'année dernière. Je mangeais mon pain noir jusque-là, mais je sens que la roue tourne et que je vais pouvoir faire une belle fin de saison.

« ME PRENDRE DES CLAQUES, ÇA M'A FAIT DU BIEN »

Comment s'est passée ta reprise de la compétition ?
J'ai pu reprendre à la Route d'Occitanie, avec l'équipe de France. C'était vraiment très dur de par le niveau. Mais je n'étais pas non plus en forme, vu que j'étais en reprise. De me prendre des claques là-bas, de me faire mal tous les jours, ça m'a vraiment fait du bien. La semaine suivante, j'ai gagné une course en Alsace, ça m'a redonné de la confiance. Je voyais que les jambes allaient bien. La confiance plus les jambes... il n'y a plus qu'à finir la saison en beauté.

Par où va passer ta seconde partie de saison ?
Je prépare le Tour de Savoie Mont-Blanc (2.2) et le Tour de l'Avenir, que je ferai normalement avec l'équipe d'Auvergne-Rhône-Alpes. Ce seront deux beaux objectifs pour moi qui se présentent. Ce sont deux courses très dures. Je n'ai encore jamais pu m'exprimer sur des courses comme ça. Je ne sais pas comment je vais réagir, comment je vais me situer. Ce sera un peu la découverte de mon niveau en montagne, mais je suis confiant. Je pense que ça va bien se passer.

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