Tour du Carmausin-Ségala : la naissance d’un projet ambitieux

Crédit photo William Cannarella / DirectVelo

Crédit photo William Cannarella / DirectVelo

Avec un an de retard sur ce qui était prévu, la faute à la Covid-19, le Tour du Carmausin-Ségala va voir le jour ce week-end. Une course par étapes Fédérale Juniors, qui doit son appellation à la communauté de communes du même nom. Elle est située entre Tarn et Aveyron, au nord d'Albi, et regroupe 32 villages parmi lesquels la cité médiévale de Monestiès, classée parmi les plus beaux villages de France. Ce Tour du Carmausin-Ségala, c’est Jean-Marie Sigal qui en est l’initiateur, et le Président. Le tout accompagné de son fils Nicolas. “J’ai longtemps roulé sur ces routes du Ségala avec mon fils. Il s’est pris de passion pour ce projet de créer une course dans cet environnement qui nous est cher”.

DES ROUTES CASSE-PATTES DANS LE TARN

Ancien président de l’Albi VS, Jean-Marie Sigal est désormais à la tête du club de Ségala Cyclisme Organisation, sur lequel il s’est appuyé pour créer cette course cycliste dans cette région géologique faite de collines et de monts, de 200 à 800 mètres d’altitude. “C’est piégeux. Il faut faire attention. Thibaut Pinot a perdu le Tour de France sur nos routes…”, sourit l’organisateur. C’est casse-pattes au possible. Quand le vent se lève, ça fait mal ! Et du vent, il devrait y en avoir dimanche !”. En 2019 en effet, les communes de Carmaux - arrivée de la 3e étape ce dimanche - ou de Blaye-les-Mines avaient été traversées lors de la 10e étape du Tour de France, tracée entre Saint-Flour et Albi, et qui avait vu la victoire au sprint du Belge Wout van Aert.

Carmaux, justement, a longtemps accueilli un critérium, le Grand Prix de la Saint-Privat. Jusqu’en 2016. Une ancienne commune minière connue pour sa verrerie et l’exploitation passée du charbon. “L’US Carmaux a également été Champion de France de rugby en 1951 !”, tient à souligner Jean-Marie Sigal. Ces terres sont régulièrement empruntées par la Route d’Occitanie, bien sûr, née sous l’appellation Tour du Tarn à l’initiative de l’ancien champion cycliste local Jacques Esclassan. Pour cette nouvelle épreuve Juniors, l’appui d’un homme, d’un amoureux de la Petite Reine, a compté : celui d’André Fabre. “Il était intéressé par le projet mais à condition de le pérenniser et d’en faire un événement majeur, à l’échelle nationale voire internationale”, explique Jean-Marie Sigal pour DirectVelo. André Fabre, qui s’est depuis de longues années lié d’amitié avec Bernard Hinault ou Christian Prudhomme, a été maire de Blaye-les-Mines de 2001 à 2020 et a participé à la venue du Tour dans la région, notamment à Cap Découverte, et a œuvré pour le départ d’une étape du Tour de France 2011 dans sa commune. Cette 11e étape 100% tarnaise arrivait alors à Lavaur, où s’était imposé le Britannique Mark Cavendish. “Les Champions brillent sur nos terres et on espère que ce sera la même chose avec la nouvelle génération”.

LE PROJET DE PASSER SUR QUATRE JOURS DE COURSE

Mais, d'ailleurs, pourquoi les Juniors ? “On a immédiatement pensé à eux. L’idée, l’ambition, c’est de faire un peu la même chose que la Ronde de l’Isard avec les Espoirs : organiser une épreuve qui révèle les talents de demain dans notre magnifique région”. Au niveau du format, l’épreuve disputée sur deux jours comprendra une course en circuit le samedi après-midi, un contre-la-montre par équipes le dimanche matin puis une course en ligne l’après-midi même (voir le programme et les engagés). “La première édition devait comprendre un contre-la-montre individuel et une course en ligne. De nombreuses équipes nous ont proposé d’introduire un chrono par équipes et nous sommes donc finalement partis sur cette formule de triptyque pour 2021”. Le tout avec l’appui des communes, du département du Tarn et de la région Occitanie, lesquels apportent un appui financier à hauteur de 40% du budget total.

En ce qui concerne le plateau, cette première édition accueillera essentiellement des formations du sud de la France, alors que les organisateurs espéraient un niveau international dès cette année. “La Covid nous a empêché d’accueillir des clubs étrangers, alors que deux formations espagnoles et les Belges de Flanders Color-Galloo devaient venir. Mais ils sont déjà prévus pour 2022”, prévient Jean-Marie Sigal en rigolant. Ce dernier est ambitieux et souhaite élargir assez vite le format de la course. “Notre ambition est d’arriver sur quatre jours de course. On aimerait intégrer le Ségala aveyronnais au parcours. Tout le monde est en faveur de cette expansion, notamment du côté d’Albi. Je suis assez confiant”. Pour le moment, le nouveau Tour du Carmausin-Ségala attend de découvrir son premier lauréat, dimanche en fin d’après-midi. 

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