Pourquoi la 2-Districtenpijl est-elle tombée à l'eau ?

Crédit photo James Odvart - DirectVelo

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Ce dimanche, aucun lauréat n’a été désigné à la 2-Districtenpijl Ekeren-Deurne, ni chez les hommes ni chez les femmes. Les deux épreuves ont été annulées à cause des violentes intempéries. La course masculine a été définitivement interrompue au bout de 45 minutes de course. Si les femmes ont pu sprinter à un tour de l’arrivée, et qu’Amber Van der Hulst a été la plus rapide sur la ligne, le jury a décidé d’annuler le résultat. 

Vers 13h30, une pluie diluvienne, accompagnée d’orage et de grêle, s’est abattue en province d’Anvers. Ces conditions ont provoqué du raffut sur la ligne d’arrivée à Deurne où des barrières nadars sont tombées. De plus, plusieurs routes après la ligne d'arrivée ont vite été inondées. Dès lors, le jury a décidé de raccourcir l’épreuve féminine d’un tour. “Nous voulions que le peloton regagne la ligne d’arrivée au plus vite”, commente le président du jury Ludo Smeyers. Il restait encore à communiquer l’information au peloton. “Nous avons tenté de transmettre l’information au peloton via nos motards sur la route, mais apparemment, plus de la moitié du peloton n’était pas au courant de notre décision. Nous avons dès lors jugé que le résultat sportif, à savoir la victoire d’Amber Van der Hulst, n’était pas équitable."

« J'AI CRIÉ FIN DE COURSE »

A trois kilomètres de l’arrivée, c'est le commissaire moto Rudi Van Steenbergen qui devait annoncer la nouvelle à l’ensemble du peloton. "J'ai crié le plus fort possible en dépassant le peloton, explique-t-il à DirectVelo. Mais les filles étaient en plein effort à ce moment-là. De plus, avec les conditions climatiques, on n’entendait pas grand-chose. J'ai crié : « fin de la course » au passage sur la ligne, en anglais, en français et en néerlandais. Je n'avais que 300-400 mètres pour prévenir tout le peloton. Après, la route se rétrécissait. On ne pouvait plus rester à côté d'elles.” 

Celle qui a levé les bras pour rien ce dimanche, Amber Van der Hulst (Parkhotel Valkenburg), faisait partie de celles qui n’avaient pas bien entendu le message du jury. “J’ai entendu le commissaire dire End of the race. Mais, je ne comprenais pas car je pensais que l’on devait donc s’arrêter directement. Ce sont des parents sur le bord du parcours qui ont précisé que la course prenait fin au terme du tour. Je confirme que beaucoup de filles n’avaient pas compris le message. D’ailleurs, moi, je n’en étais pas certaine au moment de lancer mon sprint.”

« ON NE VOYAIT PLUS OÙ ON METTAIT LES ROUES »

La triple championne du monde du cyclo-cross Sanne Cant (Plantur-Pura) connait les situations météorologiques difficiles. Elle narre la fin de la course. “C’était très dangereux sur la route. Il y avait beaucoup d’eau. On ne voyait plus où l’on mettait les roues. Continuer, ce n’était pas responsable selon moi. C’est dommage qu’ils n’ont pas pu prendre la décision un peu plus tôt. C’était le bordel. Si la cloche avait retenti, cela aurait été clair, très clair pour tout le monde.”

Au moment de l’arrivée des femmes, sur la course des hommes partie à 13h15 à Ekeren, les coureurs connaissaient les mêmes conditions. “Il y a eu plusieurs chutes. Pour notre sécurité, le jury a neutralisé la course. Ensuite, ils ont dit qu’il n’y aurait pas de second départ. C’est dommage, la bonne échappée de 20-25 coureurs venait de sortir, la course était finie. Il n’était plus possible de courir sur le parcours autour d’Ekeren, ni sur celui autour de Deurne”, termine le directeur sportif de Bingoal-Wallonie Bruxelles Sébastien Demarbaix.

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