Joris Chaussinand : « J’ai besoin de plus de temps »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

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Les victoires appellent les victoires. C’est un peu l’adage qui pourrait résumer le week-end de Joris Chaussinand, à Sisteron, en 2-3-J. Après un succès solitaire et 10 kilomètres de résistance face au peloton, le coureur d’AG2R Citroën U23 a parachevé son succès en dominant nettement un contre-la-montre, puis en signant le grand chelem dans le mur final de l’ultime étape. "Je ne m'attendais pas à gagner les trois mais j'avais des ambitions. En début de saison, j'étais habitué à disputer des courses de haut niveau, donc en 2e caté je m'attendais quand même à être là. L’équipe avait pour but de tout gagner". Bien qu’il n’ait pas spécialement coché la course, l’Espoir 1 a pu mettre un point à sa première partie de saison. "Ça finissait notre cycle de travail. Là on a une période de repos avant l'été. L'objectif était de courir en 2e caté pour les jeunes, notamment Espoir 1, encore dans cette catégorie, comme moi. Ça permet de finir sur une bonne note, on s'attendait à bien marcher".

Désormais, Joris Chaussinand a pu débloquer son compteur. "C'est important de gagner. Quand on goûte à la victoire, ça rebooste et ça donne envie de recommencer. C'est une source de motivation". Une juste récompense pour lui qui montait doucement en puissance. "Je marchais mieux ces dernières semaines. Le week-end d'avant je fais podium en 1re caté, c'est positif et c'est une belle fin de cycle", insiste celui qui a pu se tester à toutes les échelles. "J'ai découvert le niveau Elite, même en Classe 2, avec certains pros. On m'a envoyé sur des courses intéressantes avec un bon niveau. Donc j'ai mis du temps à trouver la bonne carburation. Je n'ai pas de résultats marquants, il a fallu trouver mes marques et surtout digérer la distance de course qui change pas mal par rapport à l'an dernier. Contrairement à certains coéquipiers Espoir 1, j'ai besoin de plus de temps, chacun est différent".

« UN MANQUE DE CONFIANCE EN MOI »

C’est dans un rôle d’équipier que le coureur de 19 ans s’est testé. "Je sentais que dernièrement ça allait de mieux en mieux, j'ai été moins pris par les cours aussi, je monte en puissance depuis l'Alpes Isère Tour", estime l’étudiant en DUT Génie Mécanique. Mais il assure qu’il aurait aimé faire un peu mieux malgré tout. "Sur certaines courses, j'avais des bonnes jambes mais je n'étais pas forcément en confiance, donc je n'arrivais pas à faire le résultat qui me manquait. Un Top 10 en Elite, je l'avais largement dans les jambes mais je n'ai pas pu y arriver, à cause d’un manque de confiance en moi. Je n'ose pas forcément faire les efforts qui me permettent de trouver l'ouverture en course. Je trouve que c'est prometteur quand même, les voyants sont au vert pour la deuxième partie", détaille Joris Chaussinand, qui compte poursuivre son adaptation aux longues distances. "Au bout de 3h/3h30 de course, j'ai une fatigue musculaire qui m'empêche d'exploiter mes qualités".

C’est aussi la raison pour laquelle l’ancien 5e de l’Ain Bugey Valromey Tour se plaît davantage sur des courtes épreuves. "J'ai moins de problèmes et je peux montrer ce que je vaux en fin de course. La caisse vient avec l'enchainement des courses et des années, je ne m'inquiète pas. Et ça commence à venir". Il devrait d’ailleurs renouveler l’expérience en Classe 2 cet été. "J’ai coché le Chrono 47 puis le Tour de Savoie Mont-Blanc. On a reconnu le Chrono 47, on le travaille énormément. Je ferai partie de l'équipe et on y va pour gagner". Désormais, Joris Chaussinand attend avec impatience que la route s’élève. "Quand ça monte c'est là où je me sens le mieux. Quand je vois le parcours du Savoie cette année, c'est un vrai chantier avec des grands cols, de l'altitude et des cols de légende du Tour de France. C'est ce qui me fait rêver et où je suis le plus performant. Au même titre que la Ronde de l'Isard ou le Tour de l'Avenir". Mais chaque chose en son temps.

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