Romain Grégoire : « J’attendais ce mano a mano »

Crédit photo Gus sev / AG2R Citroën U19 Team

Crédit photo Gus sev / AG2R Citroën U19 Team

Romain Grégoire confirme encore. Récent vainqueur sur le Tour du Bocage et de l’Ernée en Coupe de France Juniors, 3e du Tour du Gévaudan au milieu des Élites, il s’est imposé - ce dimanche - sur les routes italiennes du Trophée Guido Dorigo, en Vénétie, devenant pour l’occasion le premier lauréat français de cette course Juniors. Et ce au lendemain de la victoire du collectif d’AG2R Citroën lors d’un contre-la-montre par équipes (voir classement). DirectVelo a recueilli la réaction du Bisontin quelques heures après l’arrivée.

DirectVelo : Te voilà vainqueur à l’international !
Romain Grégoire : C’est clair, c’est vraiment une victoire qui fait plaisir. C’était une superbe course en Italie, on a passé deux belles journées ici et on repart avec deux victoires. C’était vraiment un week-end magnifique.

Revenons d’abord sur la journée de samedi : l’équipe a réalisé un joli numéro en remportant le chrono par équipes devant le Team Auto Eder. Était-ce une surprise ?
Oui et non. On avait travaillé le chrono en stage. On savait que nous étions assez forts dans l’exercice. On s’attendait justement à un duel avec le Team Auto Eder. Le collectif a été très soudé et ça a payé. On a gagné avec onze secondes d’avance, c’est bien. On va dire que c’était une toute petite surprise dans le sens où l’on savait qu’ils étaient très forts. On est heureux d’avoir pu les battre.

Quelles ont été les clés de ce succès collectif ?
C’est une discipline vraiment technique que l’on n’a pas l’habitude de pratiquer, forcément. Vendredi, on a été surpris d’apprendre que ça se ferait sur des vélos traditionnels et non pas sur nos vélos de chrono. On a dû s’adapter. On a fait attention à bien rester propres techniquement, il fallait être fluides et bien retomber dans les roues après les relais. Chacun savait ce qu’il avait à faire, on a bien travaillé. On savait que les plus forts devraient appuyer sur les pédales non pas plus fort mais plus longtemps que ceux qui seraient plus limites. De toute façon, on n’a pas eu d’accrocs ou de gars qui ont dû sauter des relais. C’était du bon travail.

« C'ÉTAIT TAILLÉ SUR MESURE POUR MOI »

On imagine que gagner un chrono par équipes a une saveur particulière !
C’est clair, surtout que chez AG2R Citroën U19, ça nous tient à cœur, le chrono par équipes car ça montre une équipe soudée et forte collectivement. C’est un beau symbole de gagner un chrono comme ça.

Et tu as donc enchaîné, ce dimanche, avec une victoire sur la course en ligne. Comment cette victoire s’est-elle dessinée ?
On avait fait une reco’ du circuit hier (samedi) donc on savait à quoi s’attendre. On se doutait bien que le point clé de la course allait être la montée du Cà del Poggio (1100 mètres à 11,5% de pente moyenne, NDLR). Il y avait des passages à 20%, c’était vraiment très raide ! Mais il y avait aussi d’autres ascensions, ce qui faisait de ce circuit un chantier. Pour ma part, j’affectionne vraiment ce genre de parcours, c’était taillé sur mesure pour moi. Je me sentais bien et j’avais annoncé que je voulais gagner. Alors je suis vraiment content d’avoir mis la balle au fond.

Gagner en Italie, avec le maillot bleu-blanc-rouge sur les épaules, ce doit être quelque chose !
C’est une fierté d’avoir le maillot mais honnêtement, je ne passe pas mes journées à me regarder dans le miroir avec. Que j’ai le maillot ou non ne change pas grand-chose à ma façon d’aborder les courses même si, évidemment, j’ai envie de faire honneur au maillot. La différence, je pense que c’est surtout vis-à-vis des autres, j’imagine que je suis observé. 

« JE VOULAIS QU’ON ARRIVE AU SPRINT »

Pour l’emporter, il fallait battre le Belge Cian Uijtdebroeks, qui avait survolé la Classique des Alpes...
Dans le premier passage de la fameuse montée à 20%, on est sorti à sept. Il restait 70 kilomètres. Puis dans le dernier tour, à 30 bornes de l’arrivée, on est ressorti à deux avec Cian. J’étais vraiment content de me retrouver avec lui. J’attendais ce mano a mano, pour qu’on puisse s’expliquer tous les deux (sourire). J’étais revanchard après la Classique des Alpes car j’étais passé complètement à côté. Une fois à deux, on n’a pas réussi à se départager dans les bosses mais on a vite creusé l’écart sur nos poursuivants en prenant plus de trois minutes d’avance. Dans le final, il a essayé plusieurs fois de me sortir mais j’étais collé à sa roue. Je voulais qu’on arrive au sprint, j’avais confiance en ma pointe de vitesse. Et j’ai réussi à gagner comme ça ! 

Tout semble parfaitement se dérouler pour toi en ce moment !
La saison se passe vraiment bien, oui. Je me suis mis un peu de pression ces derniers temps car je voulais gagner avec le maillot. Aujourd’hui (dimanche), c’était beaucoup de plaisir, surtout avec ce public italien chaleureux. C’était sympa. J’ai connu un coup de chaud et un jour sans sur la Classique des Alpes mais je suis vite passé à autre chose. Je ne vis pas dans le passé, il faut regarder devant soi. 

Ce lundi, tu vas reconnaître le circuit du prochain Championnat d’Europe à Trente…
Je pense que ça va être sympa et intéressant. Ensuite, je vais immédiatement enchaîner avec une nouvelle semaine de stage avec l’équipe, en montagne, puis je repartirai pour une nouvelle semaine de stage mais cette fois-ci avec l’équipe de France Juniors. L’idée va être de préparer au mieux le gros rendez-vous de ma saison que sera le Valromey. Les jambes sont bonnes et j’espère que ça va continuer.  

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