Malgré la distance, les Féminines auront de quoi faire

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

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Elles auront 112 kilomètres à parcourir ce samedi pour revêtir le maillot bleu-blanc-rouge. Evita Muzic aurait espéré une distance plus importante. “Je pense qu'on aurait largement mérité un tour de plus, confiait-elle à DirectVelo ce jeudi à l’issue du contre-la-montre de ce Championnat de France. Deux tours supplémentaires, ça aurait peut-être été un peu long pour certaines filles qui n'ont pas beaucoup couru. Mais c'est sûr que par rapport aux courses internationales, 112 bornes, ce n'est pas énorme”. Mais elle attendait la reconnaissance de ce vendredi matin pour en savoir plus. “Selon la configuration, la course peut être dure, notamment s'il fait la même chaleur qu'au chrono”, ajoutait-elle. Si la distance est plutôt habituelle pour un Championnat de France, les sociétaires des formations du WorldTour ont l’habitude de faire plus long. Ce printemps, elles avaient dû parcourir 30 kilomètres de plus sur le Trofeo Alfredo Binda ou à Liège-Bastogne-Liège.

Pour Roxane Fournier, il faut trouver un juste milieu sur un Championnat de France. “Tous les ans, on entend que c'est court. C’est vrai qu’on a l’habitude de faire des courses plus longues, mais sur un Championnat de France, il y a des filles qui n’ont pas forcément l’habitude de faire de longues distances, rappelle la sociétaire de SD Worx. Sur 110 kilomètres, il y a de quoi faire. Si on durcit la course, ça suffira et je pense que tout le monde sera cuit à l’arrivée”. Aude Biannic va dans le même sens. “C’est aussi adapté à tout le monde, je pense que c’est bien. Sur 110 kilomètres, avec la chaleur et la difficulté, il y a de quoi faire”. Pour la sociétaire de la Movistar, il faut aussi penser au spectacle. “Mieux vaut que ce soit court et intense que long et ennuyeux”, pense-t-elle. “La distance ne sera pas très importante, mais c’est mieux ainsi, ça sera intense. Quand c’est trop long, ça peut être chiant à regarder”, ajoute, sans surprise, Pauline Ferrand-Prévot. 

Marie-Françoise Potereau rappelle qu’il s’agit d’une décision politique et fédérale d’avoir un kilométrage « limité » . “Nous sommes dans une bonne dynamique. On travaille à un plan de féminisation depuis quatre ans. C’est la première fois qu’on a 150 filles au départ, observe la vice-présidente de la FFC. On n’a jamais connu ça alors que nous sommes en sortie de Covid. Il y a une augmentation de 2% des licenciées. Mais on verra qu’il y a deux niveaux dans la course”. Elle estime que le cyclisme féminin français est au milieu du gué. “On met en place des choses pour aller de l’autre côté”. De quoi peut-être passer dans un futur proche à un Championnat de France séparé en deux, avec une course plus longue pour les filles en UCI. À condition d’avoir la qualité et la quantité. "On travaille pour ça dès maintenant avec les Cadettes", prévient la FFC. 

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