La Haye-Fouassière 2019. La canicule s’abat sur les Championnats de France de cyclisme, le thermomètre jouant avec les 40°C. La météo devrait s’annoncer plus clémente ce jeudi, à Épinal, à l’occasion des épreuves de contre-la-montre. De là à dire que celle-ci sera généreuse, le pas est grand. À l’issue de la reconnaissance de mercredi, ils sont une immense majorité, pour ne pas dire tous, à penser que la chaleur pourrait jouer un rôle sur les 45,6 kilomètres pour les hommes et 26,3 kilomètres pour les femmes. "La chaleur va jouer un grand rôle. Si tu te mets trop dans le rouge, il y a moyen de se faire péter le caisson, rigole Kévin Vauquelin. Il faudra faire attention. Je ne suis cependant pas trop inquiet, j'ai déjà fait cette année des courses sous une grosse chaleur. J'ai aussi l'habitude de la piste où on roule souvent sous le chaud".

L’adaptation sur les récentes courses est également un point important pour Clément Davy. "Je pense qu'on est plusieurs coureurs à avoir eu de la chaleur ces derniers temps. Mais celui qui n'a pas réussi à s'adapter ces derniers jours, ça va faire mal pour lui", pronostique le coureur de la Groupama-FDJ. La comparaison avec l’édition de La Haye-Fouassière est inévitable et encore dans toutes les têtes. "Il fera en principe très chaud même si le parcours est assez ombragé. Ce n'était pas forcément le cas il y a deux ans et ça devrait aider à faire baisser la température corporelle. La Haye-Fouassière et le Championnat du Monde à Doha sont mes deux pires souvenirs au niveau de la chaleur", sourit Audrey Cordon-Ragot. "Il y a deux ans il faisait 40 °C sur le chrono, cette année ils n'annoncent pas autant, mais il fera quand même très chaud. Ca sera un paramètre à prendre en compte", pense Bruno Armirail.

« SI ON NE SUPPORTE PAS LA CHALEUR, IL N’Y A PAS GRAND-CHOSE À FAIRE »

Clément Davy n’a pas non plus oublié la canicule de 2019. "C'est beaucoup moins par rapport à il y a deux ans. Je ne sais pas ce qu'annonce réellement la météo au niveau du ressenti. Mais il y a deux ans c'était la grosse canicule, c'était limite dangereux, ça n'a rien à voir. Mais la chaleur peut faire mal et il faudra faire attention à l'hydratation". Le coureur de la Groupama-FDJ pointe un élément important, à savoir le ravitaillement, qui sera possible sur le circuit. Alors qu'une zone était prévue au km 30 pour les hommes et 14 pour les femmes, il y en aura finalement une seconde, au km 11 pour les hommes et 21 pour les femmes. Quelque chose d’original, pour les Amateurs notamment. Comme Kévin Vauquelin. "C'est différent des chronos de 20 kilomètres qu'on fait chez les jeunes. Ce ravitaillement arrive assez tard sur le parcours, il faudra voir comment on va s'organiser, peut-être avec un bidon et une bouteille d'eau pour s'arroser. Mais sur une heure, on n'a pas forcément besoin de boire deux bidons, on se ravitaillera après".

Mickaël Guichard pointe lui aussi son manque d’habitude. "Je n’ai pas énormément d’expérience sur les chronos concernant l’hydratation. Les chronos qu’on fait en amateur sont relativement courts. Il faut toujours privilégier l’hydratation avant". Alors Bruno Armirail met en garde les débutants. "Il faudra bien sûr bien boire avant le départ, mais si on ne supporte pas la chaleur, il n'y a pas grand-chose à faire. On peut boire dix litres avant, ça ne change rien. Il faut gérer son effort, partir un peu moins fort". Et puis il y a ceux que la chaleur n’embête pas. "La chaleur ne me dérange pas trop, mais je sais qu'il y a deux ans, ça avait fait pas mal de dégâts. Je ne bois généralement pas beaucoup pendant un chrono, il va falloir que je me force", rigole Damien Poisson. "La chaleur sur 50 minutes-une heure ne me dérange pas trop, mais à 15h, ça devrait être compliqué. Avec le dénivelé et les bosses, ça va faire mal", avertit Clément Jolibert, en guise de conclusion.