Le Giro Espoirs a duré deux jours de trop pour Lotto-Soudal

Crédit photo Giro d'Italia U23

Crédit photo Giro d'Italia U23

Lotto-Soudal Development Team avait revu ses ambitions à la baisse pour le Tour d'Italie Espoirs (lire ici). Même si aucun coureur ne figure dans le Top 10 du général et aucune étape n'a été remportée, le directeur sportif Carl Roes veut tirer du positif de ces dix jours en Italie. Il fait le point avec DirectVelo.

DirectVelo : Quel bilan général tires-tu de ce Tour d'Italie Espoirs ?
Carl Roes : Au niveau comptable, c'est moins bon que l'an passé, mais ça on le savait d'avance. Sur les étapes dites pour les sprinteurs, le peloton s'est fait avoir trois fois. Il n'y a eu aucun sprint massif pour la victoire. Toutefois, je pense et j'affirme qu'Arnaud De Lie était le plus rapide du peloton. Il m'a impressionné. Il a réussi à passer les cols sans trop forcer. Ce sera encore autre chose chez les pros, mais il montre un gros potentiel. Il lui aura manqué un Harry Sweeny pour l'emmener qui avait été essentiel la saison dernière sur les étapes plates pour Henri Vandenabeele. J'ai vu également un excellent Lennert Van Eetvelt. Il passe très bien les premiers cols et sort un gros chrono, avec une cinquième place. Malheureusement, il craque lors des deux dernières étapes de montagne. Il était fatigué. Le Tour d'Italie Espoirs a duré deux jours de trop, sans quoi il ramenait un Top 10 au général (il termine 16e, NDLR). Il a un joli potentiel. Il doit encore beaucoup apprendre, notamment à devenir un vrai coureur.

Qu'as-tu pensé des prestations de Luca Van Boven, Aaron Van der Beken et de Thibaut Ponsaerts ?
Ces trois coureurs n'ont pas démérité et ont réussi à terminer la course. Ce qui n'est pas si mal quand on connaît le contexte. Luca Van Boven a joué sa carte en début de Giro. Il a vite compris qu'il n'était pas assez fort pour faire la différence. Il s'est mis au service de l'équipe. Je trouve cette attitude très positive. Thibaut Ponsaerts sort de trois ans de galère. Il a besoin de rouler ces dix jours. Il faudra encore un peu de patience avant qu'il retrouve le niveau qu'il avait chez les Juniors. Pour Aaron Van der Beken, c'est un peu le même constat que les autres. Il était bien en début de Giro, mais il n'a pas su enchaîner. Il lui manquait la caisse pour être compétitif dix jours.

Tu es sur le Tour d'Italie Espoirs chaque année. Tu vois les talents défiler. Que t'inspire la domination de Juan Ayuso ?
C'est le Remco Evenepoel d'Espagne. La formule est vite trouvée mais elle n'est pas exagérée. En montagne, il était seul au monde. Mais ce qui m'a marqué, c'est son contre-la-montre. Il était furieux après avoir passé la ligne. Il était sans doute mécontent de sa prestation ou alors, il a été victime d'un incident mécanique. En tout cas, ça prouve surtout que c'est un gaillard avec du caractère et tout ça à 18 ans. Je pense que c'est encore plus fort qu'Andres Camilo Ardila il y a deux ans qui était aussi impérial en montagne. L'an dernier, Thomas Pidcock, c'était surtout une question d'être le plus complet. Il ne lui faudra pas beaucoup de temps pour trouver sa place chez les pros. Et il faut ajouter que c'est un Giro encore plus spécial car cette année, les Elites première année étaient autorisés à participer. Donc, il y avait des gars presque six ans plus âgés que lui. De quoi illustrer de nouveau sa performance.

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