Antonio Pedrero signe un 6/10 pour la Movistar

Crédit photo Nicolas MABYLE / DirectVelo

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La Movistar aime la Route d’Occitanie, et elle prend l’habitude d’y jouer les tous premiers rôles tous les ans. Exceptionnellement absente l’an passé, la WorldTeam espagnole a signé un retour remarqué par un succès au classement général ce dimanche, avec le triomphe d’Antonio Pedrero. Ce dernier signe ainsi la sixième victoire d’un coureur de la Movistar sur l’épreuve occitane lors des dix dernières éditions, après les succès de Vasil Kiryienka (2011), Nairo Quintana (2012, 2016) et Alejandro Valverde (2018, 2019). Même lorsque l’équipe ne gagne pas, elle place un coureur sur le podium avec Alejandro Valverde (2014), Nairo Quintana (2015) ou Richard Carapaz (2017). Mis à part en 2013, la Movistar a ainsi toujours placé un coureur à l’une des deux premières places de la compétition en dix ans, avec même un doublé en 2016, lorsque Nairo Quintana avait devancé son principal lieutenant Marc Soler. 

Voilà pour les stats, qui témoignent d'une grande régularité. Quant au terrain, c’est donc Antonio Pedrero qui a tiré les marrons du feu alors que pour une fois, l’équipe hispanique n’avait pas fait le choix d’emmener l’un de ses grands leaders sur la course. “C’est compliqué d’être sur tous les fronts avec les plus grands leaders. Initialement, il était prévu qu’Alejandro revienne ici mais finalement, il était sur le Dauphiné et n’allait pas enchaîner les deux. Alejandro, Enric (Mas) et Miguel Angel (Lopez) étaient tous sur le Dauphiné, je pense que c’était le mieux pour préparer le Tour de France”, explique José Luis Jaimerena, le directeur sportif de la Movistar sur cette Route d’Occitanie, pour DirectVelo. Miguel Angel Lopez a d’ailleurs remporté le Mont Ventoux DC deux jours après la fin du Critérium du Dauphiné (lire ici), alors qu’Enric Mas montait lui aussi sur le podium. Mais impossible d’enchaîner (encore) avec l’Occitanie. “Avec le calendrier que l’on a cette année, il nous semblait compliqué de mettre nos leaders du Tour sur la Route d’Occitanie. C’est la raison pour laquelle nous n’avons pas emmené l’un de nos plus grands noms ici comme on l’a souvent fait par le passé avec Alejandro ou Nairo”

UN COUREUR DE L’OMBRE QUI A PRIS LA LUMIÈRE

Qu’importe, finalement, puisque la WorldTeam a tout de même trouvé la solution pour l’emporter encore une fois. “Toutes les équipes ont fait plus ou moins les mêmes choix en venant ici, je crois, en venant sans les grands leaders. C’est une année un peu spéciale. Mais bon, au final, on est venu une nouvelle fois sur la course et on a gagné ! Que ce soit avec Nairo, Alejandro ou maintenant Antonio, je crois qu’on ne se débrouille pas trop mal”, sourit le directeur sportif au pied de son bus, placé deux kilomètres en contrebas du château de Peyrepertuse, devant lequel était jugée l’arrivée finale de l’épreuve. “Ça a été une bonne semaine pour l’équipe, et surtout pour Antonio. Il a pu profiter de la condition physique que lui a apporté le Giro, il l’avait très bien fini. Hier (samedi), il a eu l’occasion de jouer sa carte et il a été chercher la victoire d’étape. C’est à ce moment-là qu’il a fait la différence pour le général car aujourd’hui (dimanche), c’était plus dur et il a fallu s’arracher”.

José Luis Jaimerena - DS dans la formation d'Euzebio Unzue depuis 1996 - est fier de son coureur, pas habitué à enfiler le costume de leader, mais particulièrement solide sur les deux étapes de montagne du week-end. “Je suis très heureux pour lui, comme l’ensemble de l’équipe, car c’est un travailleur de l’ombre habituellement, un coureur qui travaille pour les autres. Quand ça se passe comme ça, la joie est presque encore plus forte. Voir un athlète comme Antonio saisir sa chance, c’est beau”. Ce succès peut-il convaincre les dirigeants de la Movistar de donner plus régulièrement sa chance au Catalan, alors que lui-même promet se satisfaire d'un habituel rôle d’équipier (lire ici) ? “Ça dépendra toujours de la course, de la situation, de la composition de l’équipe, mais aussi de la liste des partants, suivant les adversaires qu’il y a en face… Logiquement, pour les Grands Tours, nous avons des coureurs plus armés pour jouer le classement général, mais sur ces courses par étapes d'une semaine ou moins, comme ici, il pourrait avoir d’autres opportunités. Je ne crois pas que ce sera la seule fois de l’année où il aura la possibilité de tenter quelque chose. Il mérite d’avoir sa carte, il l’a montré ici”

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