Orlen GP : « Une claque et une leçon » pour les Bleus

Crédit photo Https://orlenwyscignarodow.com

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L’Équipe de France Espoirs n’est pas parvenue à peser sur la course, ce week-end, à l’occasion de l’Orlen GP, manche polonaise de la Coupe des Nations U23 (voir classements). Les représentants tricolores ont été marqués par la puissance de certaines formations, plus particulièrement la force collective des Néerlandais, archi-dominateurs et vainqueurs des deux étapes comme du général grâce à Marijn van der Berg, l’habituel sociétaire de la Conti Groupama-FDJ. Face à cette armada, et sur un terrain peu propice aux attaques, les Bleus n’ont pas pesé lourd. “C’était tout plat et verrouillé, et donc trop compliqué pour sortir. On voulait essayer de prendre de gros coups mais on n’a jamais eu à le faire, ça ne bougeait pas, ou pas avec les grosses nations. On voulait voir comment ça frottait et ce que ça donnait, on a été servi ! C’était très nerveux. On se doutait que ça allait être dur au sprint face aux nations fortes, avec leurs gros « gaziers » qui roulent très vite. Ils ont roulé à fond, comme un train des pros. C’était assez « ouf », comme à la télé”, témoigne Kévin Vauquelin.

Lors de la première journée de compétition, c’est la carte d’Axel Laurance qui a été privilégiée. “J’avais montré que j’avais une petite pointe de vitesse et qu’on pouvait compter sur moi pour tenter quelque chose, mais ça a été particulier. Ce n’était pas du tout comme chez les Élites ! Ça se rapprochait beaucoup plus d’une course pro. C’était super dur de se replacer, alors jouer la gagne… Je n’en parle même pas”, préfère sourire et ironiser le garçon auprès de DirectVelo. Quelques heures après la fin de la seconde étape, il semblait encore marqué par l’expérience qu’il venait de vivre. “Il fallait énormément de force, pour se replacer ou remonter le peloton ! C’était assez incroyable… ça roulait tellement vite que tu restais là où tu étais, assis sur la selle”.

« ON A PASSÉ UNE SALE JOURNÉE »

Samedi, l’étape s’est jouée au sprint massif. Les hommes de Pierre-Yves Chatelon ont tenté de se replacer dans le final, non sans mal. “On a essayé de remonter mais il fallait tout donner juste pour gagner une place ou deux. On s’est retrouvé vers la quinzième position au mieux et on est resté là (rires). Les Néerlandais étaient vraiment impressionnants. Ils ont mis le peloton en file indienne et personne n’a pu les doubler. C’est là que tu réalises que pour espérer passer pro et faire carrière ensuite, il faut vraiment avoir une spécialité. On ne peut pas être bon partout. Il fallait rouler à 60 km/h juste pour rester placés ou remonter une place. C’était incroyablement dur”, précise l’habituel sociétaire du VCP Loudéac. “C’est une grosse prise d’expérience. Je n’avais jamais fait une course où ça roule à 46,5 de moyenne, et à 48 sur le dernier quart d’heure. Waouh… C’était fou !”.

La seconde étape, dimanche, a été encore plus marquante pour les Français, qui ont été littéralement éjectés de la course à la victoire ou aux accessits avant même le final à la suite d'un coup de bordure des Néerlandais, encore eux. Ainsi, cinq des six Français présents sur la course ont terminé dans un troisième groupe, à plus de trois minutes du vainqueur. “On savait que ça pouvait casser… Mais après 80 kilomètres, on s’est dit que finalement, ça n’allait pas bordurer car il ne s’était pas passé grand-chose jusque-là. Je me suis un peu désintéressé de la course pendant un moment, je suis redescendu tranquillement à l’arrière car j’avais besoin de souffler un peu mentalement, et bim ! On a tous été surpris. C’était clairement une erreur. Je me suis relâché et ça m’a coûté cher. J’aurais dû rester à ma place et continuer devant. J’ai appris, encore”, concède Axel Laurance. Seul Kévin Vauquelin, coureur du VC Rouen 76 tout au long de la saison, a pris le bon wagon. “Pour moi ça allait, mais on a passé une sale journée collectivement”.

« ON VA EN RETIRER DU BON »

Pas question de se flageller pour autant. Les tricolores veulent retenir du positif de cette expérience douloureuse, en voyant ce que ce week-end en Pologne pourra leur apporter à l’avenir. “On a pris une petite claque mais on reste en formation. On va en retirer du bon et essayer d’en ressortir grandis. C’était hyper intéressant même si on n’a pas performé. Nous sommes des compétiteurs donc, forcément, on est déçu, mais c’est comme ça…”, synthétise Kévin Vauquelin, rejoint dans ses propos par Axel Laurance. “On savait que l’on n’avait pas une équipe taillée pour l’Orlen GP. Je crois qu’au niveau du poids moyen des coureurs, on devait être l’effectif le plus léger de la course (rires). Mais c’était une leçon, on a appris. Maintenant, on passe à autre-chose”.

Car les Bleus ont désormais rendez-vous avec la Course de la Paix, en République tchèque. Une épreuve sur laquelle ils fondent beaucoup plus d’espoirs, et qui a déjà réussi à la sélection nationale par le passé, en témoigne par exemple la victoire finale de David Gaudu en 2016, ou le succès d’étape d’Axel Journiaux l’année suivante. “Ce sera plus dur et donc mieux pour nous. On met ça à la poubelle mais en n’oubliant pas d’apprendre de nos erreurs. Et on passe à la suite”, résume un Kévin Vauquelin qui a soif de revanche. Comme Axel Laurance, qui conclut son propos de façon explicite : “on espère vraiment y faire quelque chose car honnêtement, on peut dire qu’on a été inexistant en Pologne”.

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