Damien Poisson : « Il faut oser parfois »

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

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La chance n’a pas réussi aux audacieux, ce samedi, au Tour de la Manche. À 125 kilomètres de l’arrivée, alors que Léo Danès est dans le groupe de tête, Damien Poisson opère la jonction, accompagnant ainsi des coureurs dangereux pour le leader, leur coéquipier Thomas Gachignard, pour former un groupe d’une trentaine d’unités. "On était nombreux dans l'échappée, ça ne s'entendait pas trop. Notre but n'était pas forcément que ça aille au bout car il y avait des mecs mieux placés que moi au général dans l'échappée. Et on avait le maillot jaune Thomas (Gachignard) derrière". En effet, le groupe se déchire et le peloton revient doucement… mais les deux coureurs du Dinan Sport Cycling insistent et sortent en duo. "Dans un grimpeur à 75 kilomètres de l’arrivée, Léo m'a dit de le suivre, je l'ai fait et on s'est retrouvé à deux. Ça m'a rappelé la SportBreizh (sur la 3e étape, en 2019, NDLR), on avait déjà fait un numéro comme ça en faisant toute l'étape à deux, donc pourquoi pas", s’amuse-t-il.

Jusqu’à 50 kilomètres de la ligne, le binôme progresse et tient tête à tous leurs adversaires qui tentent de relancer l’allure. Mais Léo Danès craque dans un mur aux abords du circuit final. "Je maintenais l'écart jusqu'à deux tours, puis j'ai vu que ça rentrait donc j'ai un peu géré et je me suis relevé", explique Damien Poisson. Malgré un numéro de plus de 30 kilomètres en solitaire, le coureur de 23 ans ne perdait pas la moindre seconde dans l’ascension du circuit, alors que les leaders se faisaient la guerre derrière lui. Mais il doit finalement rendre les armes. "Malgré ça, je n'ai pas pété de l'échappée, j'ai même réessayé, jusqu'à la flamme, pour reprendre du temps sur Kévin Avoine qui était moins bien dans la montée. Si j'avais attendu, ça aurait pu le faire dans la bosse. Mais c'est dommage qu'il n'y avait pas de courageux avec nous, il faut oser parfois ! Si certains osaient davantage, ça marcherait dans différentes courses".

« ÇA AURAIT PU PLIER LE GÉNÉRAL CE SOIR »

Damien Poisson était conscient que sa quête était vaine. Malgré les bonnes impressions laissées dans l’ascension finale, celui qui a terminé 2e à Neufchâtel-en-Saosnois la semaine dernière ne s’est pas vu lever les bras. "Je n'y ai jamais trop cru. Sauf en haut des bosses, car je ne perdais jamais de temps alors que ça attaquait derrière. J'avais peur de péter quand c'est rentré. Mais au final ça allait, je suivais et j'essayais même de contrer, notamment dans le final. Je voyais que ça allait bien dans les bosses par rapport à d'autres coureurs". Il aura au moins réussi son opération pour le classement général, se replaçant ainsi à la 4e place. "J'ai plus couru pour le général que pour l'étape. Sur les courses par étapes je ne pense pas du tout aux étapes. Mais comme il y a des bonifications, les étapes comptent quand même beaucoup ici".

Sa bonne opération contraste avec la perte du maillot jaune pour son coéquipier, Thomas Gachignard. Mais Damien Poisson a assumé sa part du travail après une journée de vendredi où Dinan a transpiré. "Mon but était de ne pas louper le coup comme hier (vendredi). Il y a eu un coup très dangereux (où figurait notamment Kévin Avoine, NDLR) et on a été obligé de rouler toute l'étape. Le but était que je ne loupe pas le coup, je ne suis pas loin au général non plus". Et ce samedi a failli mal tourner à nouveau. "J'ai failli me louper, je suis rentré in extremis. Ça aurait très bien pu plier le général ce soir si mon coup va au bout. Mais ça ne l'a pas fait, tant pis". Nouvelle chance de bousculer le général sur la dernière étape, ce dimanche. "Les premiers kilomètres m'indiqueront si j'ai bien récupéré ou pas, et j'aviserai. Je sais que je récupère bien, j'adore les courses par étapes". Réponse entre Avranches et Granville.

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