Avant le départ du Tour du Limbourg, Brent Van Moer était, comme à l'accoutumée, tout sourire. 200 kilomètres plus tard, les rires ont laissé place aux larmes. Parti en échappée dès le début de la course, le coureur de Lotto-Soudal n'a pas été loin de créer l'exploit. Avec dix secondes d'avance à la flamme rouge, il se dirigeait peut-être vers la première victoire pro de sa carrière. Le rouleur de 23 ans a vu son rêve se terminer de manière brutale en un virage. Dans les 500 derniers mètres du Tour du Limbourg, un signaleur l'a envoyé dans une mauvaise direction, celle de la dérivation des voitures suiveuses. En un instant, il est passé de potentiel vainqueur à battu assuré. Quand il a compris qu'il avait perdu la course, il n'a plus eu l'envie de revenir sur ses pas pour passer la ligne d'arrivée. Trente minutes plus tard, le vice-champion du Monde Espoirs du contre-la-montre n'a pas encore digéré sa déception. C'est son directeur sportif Kurt Van de Wouwer qui descend du bus donner son sentiment. "Il est effrondré, c'était son jour. Je suis très déçu et fâché après une course pareille. Il méritait la victoire", déclare-t-il à DirectVelo.

Jules Hesters (Beat Cycling), présent avec lui un moment à l'avant, partage ce sentiment. "Il était le plus fort de la course. Dans les bosses, j'atteignais les 600 watts et il tirait encore." Son directeur sportif était tout autant en admiration. "Il a roulé 150 kilomètres devant et il a encore réussi à lâcher des gars venant de l'arrière, ça montre bien à quel point il était fort." Dans la voiture, Kurt Van de Wouwer a assisté impuissant à ce scénario dramatique. "Tu vois les images à la télé sur ton petit écran. Tu ne comprends rien. Tu n'as pas le temps de rectifier quoi que ce soit. On dit toujours que les coureurs doivent connaitre le parcours. Brent était au courant du final, mais quand tu as un signaleur qui t'indique d'aller à la droite, tu ne peux rien faire."

La question qui reste donc en suspend : aurait-il gagné ? "On ne le saura jamais. Perdre ainsi, c'est fou. Selon moi, ça aurait été très juste", estime son directeur sportif. Brent Van Moer n'a pas été le seul induit en erreur. Sur les images télévisées, on peut voir clairement que Florian Vermeersch s'est également trompé de route. Malgré tout, Lotto-Soudal termine quand même sur le podium avec John Degenkolb (voir le classement) derrière Tim Merlier (Alpecin-Fenix). "Ça n'a pas la même saveur, ça ne compte plus", termine Kurt Van de Wouwer.