Le Circuit de Wallonie, un parfum de Primavera

Crédit photo Arnaud Guillaume - DirectVelo

Crédit photo Arnaud Guillaume - DirectVelo

Aucune autre course en Wallonie ne possède un caractère aussi italien que le Circuit de Wallonie. Avec un départ et une arrivée dans la région de Charleroi, à Mont-sur-Marchienne, on est dans l'une des plus grosses communautés italiennes du pays. Pas étonnant de retrouver un organisateur aux origines transalpines, Franco La Paglia, aux commandes d'une course qu'il veut adaptée à tout le monde. ''Puncheurs, grimpeurs, sprinteurs, tout le monde peut s'y retrouver'', estime-t-il pour DirectVelo. Avec 1600 mètres de dénivelé, il y a en effet pas mal de "coups de cul'" selon lui. ''On pourrait compliquer les choses. Il y a de belles bosses dans Charleroi mais il faut voir si ça a un réel intérêt. Avec le tracé actuel, il y a déjà de quoi faire. Le vainqueur Christophe Laporte me disait mercredi qu'il avait mal aux jambes après la course'' (voir le classement).

UN PEU DE FLÈCHE BRABANÇONNE

Sur les 194 kilomètres, les coureurs devaient emprunter les raides pourcentages de la Côte du Domaine de Pumont, de la Rue Toffette et de la Rue de Versailles, sans compter l'ascension du champ de course dans le circuit local et les montées non répertoriées aux Barrages de l'Eau d'Heure. "La zone des monts à Walcourt était vraiment compliquée avec un enchaînement important de petites côtes", estime Tom Paquot (Bingoal-WB) relayé par le vainqueur Christophe Laporte : "Si les bosses qu’il y avait au bout de 120 kilomètres étaient placées plus tard dans la course, il y aurait eu une plus grosse sélection.'' Selon le coureur d'Intermarché-Wanty Gobert-Matériaux Ludwig De Winter, "c'est difficile de placer ce parcours dans une catégorie. Ce n'est pas une flamande car ça manque de pavés. Ce n'est pas une Ardennaise non plus car ce ne sont pas les mêmes côtes. On se rapprocherait plutôt d'une Flèche Brabançonne'', mais "il y a des grands boulevards avec des moments pour récupérer. À Overijse, ça tourne dans tous les sens, ça monte, ça descend, ça s'enchaîne", nuance le coureur de Tarteletto-Isorex Lennert Teugels.

PLUSIEURS SCÉNARIOS COMME SUR MILAN-SAN REMO

Avec ce parcours, ni trop facile, ni trop difficile, tous les scénarios sont possibles. ''Quand on regarde les dernières années, on a eu de tout. Mikkel Honoré est arrivé seul en 2018. Thomas Boudat gagne un sprint à cinq en 2019. Et cette année, Christophe Laporte remporte le sprint massif, détaille l'organisateur. Tout est envisageable. Un peu plus de vent et des coureurs plus offensifs, et on peut avoir une autre course.'' De quoi renforcer la comparaison avec la Primavera, Milan-San Remo. ''C'est pareil sur la Classique italienne. C'est imprévisible, c'est ce qui fait son charme.'' Reste maintenant peut-être à intégrer le Petit Poggio (700 mètres à 6,4%) pour renforcer ce cachet de Primavera wallonne.

UNE OU DEUX WORLDTEAMS EN PLUS EN 2022

Pour Ludwig De Winter, ce qui compte, c'est de voir la course prospérer. "C'est une épreuve qui devient vraiment intéressante. Franco La Paglia fait du bon travail. Il a concocté un beau parcours bien travaillé, même si j'aimais mieux le final au Petit-Try, mais ça ne regarde que moi. La course doit continuer pour l'intérêt du cyclisme en Wallonie.'' D'ailleurs, l'organisateur Franco La Paglia veut continuer de grandir progressivement. ''L'idée n'est pas de monter en ProSeries. Nous voulons surtout améliorer notre plateau. Cette année, nous avons quatre WorldTeams au départ. En 2019, nous n'en avions aucune. L'an prochain, nous viserons une ou deux WorldTeams supplémentaires. Nous pourrions envisager un changement de catégorie, mais je ne veux rien précipiter car si c'est pour se casser la figure par la suite, ça ne vaut pas le coup. Nous avons une progression constante depuis cinq ans, et je veux continuer de la sorte", conclut-il.

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