Henry Lawton : « La suite logique de mon parcours »

Crédit photo Aurélien Regnoult - DirectVelo

Crédit photo Aurélien Regnoult - DirectVelo

Henry Lawton a été à deux doigts de décrocher son premier succès en France. L’Anglais de 20 ans, installé en Suisse depuis plusieurs années, a été devancé de peu par Maxime Jarnet, samedi dernier, sur le Trophée Agglo Pays d’Issoire (voir classement). Avant le Tour du Loiret, l’Espoir 2 d'AG2R Citroën U23 revient pour DirectVelo sur sa performance et son parcours.

DirectVelo : Quel sentiment a dominé après cette deuxième place sur le Trophée d'Agglo Pays d'Issoire ?
Henry Lawton : J’ai eu beaucoup d’émotions différentes. J'étais à la fois content et j’avais des regrets. Je fais des courses de vélo pour gagner. Après un travail fait par mes coéquipiers, je voulais les récompenser. 2e, c’est bien mais c’est quand même frustrant d’être passé aussi près. Sur le moment, c’était dur. Mais ça prouve que la forme est là et que je suis dans la bonne direction. 

« LA LIGNE EST ARRIVÉE UN PEU TROP TÔT »

Comment s'est déroulé le final ?
En arrivant dans les trois derniers tours, j’ai été énormément soutenu par mes collègues. Mais j’ai un peu perdu leurs roues. J’ai eu de la chance, Bastien Tronchon s’est tout de même retrouvé avec moi. Il m’a remonté. J’étais vers la 6-7e position, au dernier virage, aux 300 mètres. C’est un peu plus loin que ce que j’aurais voulu. J’arrive un peu en retard sur le sprint. La ligne est arrivée un peu trop tôt. Je suis venu de derrière avec beaucoup de vitesse. 

Sur ta dernière course, à Saint-Sulpice le 18 avril, tu avais emmené Bastien Tronchon (lire ici)...
Les rôles se sont inversés. Là-bas, je n’étais pas au mieux et il se sentait super. On s’était mis d’accord pour que je lui emmène le sprint. Le week-end dernier, c’était moi qui me sentais super bien. Avant la course, on avait décidé que je serais le sprinteur. C’est la première fois que ça arrive au sprint pour moi. J’avais déjà eu ce rôle au Grand Prix des Carreleurs, mais il n’y a pas eu d’emballage final. 

Comment te définirais-tu ?
J’ai une belle pointe de vitesse. Je suis assez petit, je ne suis pas lourd. Je suis bien aérodynamique pour les sprints. J’ai tendance à bien passer les difficultés. Ma faiblesse se situe dans les longs cols. Je ne fais rien d’incroyable en chrono mais j’aime bien les courts efforts intenses de moins de 12 bornes.

« PISTE ET ROUTE SONT COMPLÉMENTAIRES »

Qu’est-ce qui t’a amené de l’Angleterre à la Suisse ?
En fait, mon père a trouvé un boulot à l’ONU à Genève quand j’avais trois ans. On est parti habiter en France près de la frontière suisse, à Gex. Et quand j’ai eu 14-15 ans, on s’est rapproché du travail en allant à Genève. 

Quand as-tu commencé le vélo ?
Je m’y suis mis à l’âge de 11 ans. Les mois précédents, mon père a commencé à faire un peu de vélo. On regardait aussi tous les soirs à la TV le Tour de France. Ces deux choses ont fait que j’avais vraiment envie de faire ça et de voir à quel point je pouvais pousser mes limites. J’ai pris ma première licence à l’UC Gessienne.

Puis, tu as continué en Suisse où tu pratiquais également la piste…
Je l’utilise comme de l’entretien. Je trouve que piste et route sont complémentaires. J’en fais pendant l’hiver. Je pratique différentes épreuves dont l’Américaine que j’adore. J’ai pris part à pas mal de "deux-trois jours" sur piste. J’en ai principalement fait en Suisse, j’ai juste été deux fois en Allemagne. Je n’ai pas trop pu aller à l’étranger vu que je n’avais pas la possibilité d’être sélectionné par la Suisse, n’ayant pas la nationalité.

« J’ADORE CETTE MENTALITÉ »

Pourquoi as-tu décidé de rejoindre le Chambéry CF cette saison ?
Je trouvais que c’était la suite logique de mon parcours. J’ai toujours voulu être chez AG2R Citroën. Je sentais que c’était le bon choix pour moi. J’ai donc candidaté. J’adore cette mentalité. J’aime bien me focaliser sur mes études, c’était le plan parfait pour moi. Je fais un Bachelor en psychologie. Toutes les valeurs qu’ils ont, je les partage. J’adore vivre avec mes coéquipiers à Chambéry. 

Qu’attends-tu pour ta deuxième année chez les Espoirs ?
Je souhaite une progression constante comme c’est le cas depuis quelques années. Je veux obtenir de bons résultats sur les courses qui me conviennent comme le week-end dernier. Mon but est aussi d’aider les autres quand c’est à leur tour de faire de bonnes positions. Je n’oublie pas aussi de prendre du plaisir.

À partir de ce vendredi, tu disputeras ta première course par étapes depuis les rangs Juniors lors du Tour du Loiret…
On verra ce que ça donne. Le parcours semble bien m’aller. Je n’ai pas d’appréhension. Je suis confiant par rapport au travail qu’on a fait depuis le début de l’année avec l’entraîneur. Certes, ce sera de la course et pas de l’entraînement. Mais il n’y a pas de raison que ça ne marche pas. On peut dire que c’est mon premier vrai objectif. 

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