Florian Richard Andrade : « Nantes a voulu me refaire confiance »

Crédit photo Clémence Ondet

Crédit photo Clémence Ondet

Fraîchement débarqué au Team U Nantes Atlantique (lire ici), Florian Richard Andrade a disputé ses premières courses avec la formation N1 la semaine dernière. Au Circuit Boussaquin d’abord, puis lors du week-end en Bourgogne-Franche Comté, le spécialiste du cyclo-cross s’est cru en hiver le dimanche, en raison des conditions météorologiques au Prix du Saugeais. Alors qu’il a laissé le Cross Team Legendre derrière lui, le coureur de 19 ans, pour sa première année chez les Espoirs, revient sur les dernières semaines avec DirectVelo. À savoir son arrivée à Nantes, la fin de la courte aventure avec la formation de Steve Chainel et ce qui l’attend dans les prochains mois.

DirectVelo : Dimanche, compte tenu des conditions dantesques, tu as dû avoir l'impression de retrouver le cyclo-cross...
Florian Richard Andrade : Ça m'a rappelé des souvenirs de cet hiver, c’est sûr ! Les conditions n’étaient pas vraiment favorables à une course de vélo mais il fallait s'adapter comme tous les coureurs au départ. C’était important de bien s'habiller et se couvrir. On est parti sous le beau temps, avec le ciel bleu. Et au bout de 45 minutes, beaucoup de coureurs se sont déshabillés. Puis après une heure ou 1h15 on a eu la grosse averse, avec la pluie et la grêle. Ça nous a trempés. C’est ce qui a fait la difficulté de la course, en plus du dénivelé qui était assez important. De plus, c'est parti à fond la caisse, il n’y a eu aucun moment de répit.

Si bien qu’à l'arrivée, Maximilien Provost a eu une attention envers toi, quelle en était la signification ?
C’était juste un petit geste amical. Maximilien et moi, on se connait depuis quelques années. Depuis que je suis au club, c’est l’un un de mes coéquipiers avec qui je m'entends le mieux. C'était sympa de passer la ligne à deux, on a fait toute la fin de course ensemble. On était bien cramés tous les deux (rires). On a pu faire les derniers kilomètres ensemble, c’était une belle image pour les DS aussi. Quand les conditions sont comme celles de dimanche et qu'on passe la ligne, on peut déjà être content de soi. La journée a été difficile, avec près de trois heures dans des conditions fraiches. Cette arrivée était un beau moment.

« LE PROGRAMME ROUTE N’ÉTAIT PAS VRAIMENT ADAPTÉ »

Tu es donc passé du côté de Nantes. Pourquoi ce choix ?
Après le départ de mon ancienne équipe, je me suis orienté tout de suite sur Nantes. L'année dernière, ils voulaient déjà me faire confiance et ça ne s’était pas fait. Là, je n'ai pas hésité à appeler Anthony Ravard. Le feeling est passé. Ils voulaient me refaire confiance, j’ai tout de suite dit oui. J'ai décidé d'aller là-bas pour le matériel, l'ambiance dans le groupe avec les autres. Ça fait deux week-ends qu’on court ensemble, on rigole bien, c'est sympa. Il y a de belles valeurs dans l'équipe. Tout est là pour performer.

Tu n’es finalement resté que le temps d’une saison de cross avec Legendre avant d’opérer ce changement en pleine saison. Peux-tu en expliquer les raisons ?
Avec Legendre, j'ai passé un très bon hiver, je ne crache pas dans la soupe. Ils m'ont permis de faire de belles courses. Avec mes coéquipiers le feeling est très bon, je m'entends très bien avec certains. Tout à l'heure (mercredi), je roulais encore avec Noé Castille, je discute aussi avec David Menut etc. Malheureusement sur l'aspect route, le programme n'était pas vraiment adapté à ce que je voulais faire. Je ne me considère pas comme un routier ou crossman à 100%. Je veux faire les deux et c'est faisable, on le voit bien avec les stars chez les pros. Je ne veux pas me priver en ne faisant que du cross l'hiver et j'ai envie de voir ce que je vaux en route. En Cadets et Juniors, ça a bien marché. Maintenant, en Espoirs, je veux vraiment voir ce que je peux faire en route. Je ne veux pas me mettre de barrières. Nantes me correspondait bien pour ça donc j'ai fait ce choix.

Tu souhaites donc davantage t’investir sur la route ? Quelles sont tes envies et ambitions ?
Ce n’est pas forcément que j'ai envie d'en faire plus. Mais je veux juste équilibrer les deux. Ne pas en faire un plus que l'autre. J'ai l’objectif de faire une saison complète sur route. La pousser jusqu'en août. Mes premières courses se sont bien passées, je manque un peu de rythme et de courses, mais ça va venir au fur et à mesure. Je me suis mis le Championnat de France en tête. Le calendrier bouge beaucoup dans ce contexte donc je ne me fixe pas trop d’autres courses. Mais il y a un beau programme à Nantes. Normalement je devrais être en forme quand l'été arrivera. J’espère faire des beaux mois de juin et juillet. Avec des courses par étapes notamment, pour prendre de la caisse.

« ILS AURAIENT PU DIRE NON APRÈS LE COUP DE L’ANNÉE DERNIÈRE »

Puis viendra le temps du cyclo-cross, tu n’as pas peur d’avoir plus de difficultés qu’avec une structure UCI comme le Cross Team Legendre ?
Pas forcément. En cross, dans mes années précédentes à l'US Metro Transports, j'étais aidé. C'est sûr que c'est un peu en dessous de Legendre, mais Anthony (Ravard) a dit qu'il allait mettre un peu de moyens, avec Louka (Lesueur) aussi, qui va faire la saison avec Nantes. Ils seront là pour aider. Sinon j'ai toujours mon père avec moi et mon entraineur Alexis Durand. Je me trouverai un mécano et j'aurai mon petit staff au complet (sourire). En Cadets et Juniors, j'avais déjà ce système avec l'aide de Rémy Turgis. Et c’est là que j'ai fait mes meilleures années. Je vais repartir là-dessus.

Tu porteras donc bel et bien le maillot de Nantes cet hiver…
Oui, je fais 365 jours avec le même maillot. Comme ça je ne me prends plus la tête, c'est plus facile dans mon esprit. Porter le maillot cet hiver remercie aussi Nantes qui a bien voulu me re-récupérer. Car ils auraient très bien pu dire non après le coup de l'année dernière. C'est aussi un remerciement de montrer le maillot au plus haut niveau national. J'aimerais faire une bonne prépa à la montagne début septembre, avec un bon bloc foncier. Puis passer un cap au niveau international. L'année dernière je me suis bien plu à ce niveau. Et en étant Français, le Championnat est toujours quelque chose d’important. De plus, cet hiver, je n'ai pas pu prendre le départ aux Mondiaux, ça m'a fait mal au cœur de les regarder à la télé. Donc je voudrais y performer. On va faire le déplacement aux Etats-Unis avec les Bleus, ça va être beau.

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