Juliette Labous : « Ça m’a fait bizarre »

Crédit photo Thomas Maheux

Crédit photo Thomas Maheux

Juliette Labous essaie de relativiser. Mais quelques jours après son forfait contraint et forcé pour Liège-Bastogne-Liège (1.WWT), la frustration est encore grande. Comment pourrait-il en être autrement pour celle qui a passé un nouveau cap - physique comme mental - en terminant 6e de la Flèche wallonne (1.WWT) et qui ne demandait qu’à pouvoir confirmer ce très bon résultat quatre jours plus tard dans la citée liégeoise ? “Je n’ai jamais été aussi en forme que sur cette semaine des Ardennaises. La préparation avait été très bonne”, rappelle la sociétaire du Team DSM, que l’on a vu monter en puissance tout au long du printemps, exactement comme elle l’espérait, afin d’arriver à 100% de ses moyens lors de ces rendez-vous qui lui tiennent tant à cœur. “J’ai vu sur la Flèche wallonne que mon travail était récompensé. En tout cas, ça me conforte dans mes choix pour la suite, ça reste encourageant”.

La Championne de France du contre-la-montre a-t-elle été surprise de se retrouver à pareille fête à Huy ? “Je sentais que je progressais et j’avais vraiment à cœur de bien faire mais ça m’a fait bizarre malgré tout. Forcément, ça peut m’aider et me donner beaucoup de confiance. Je suis encore jeune et sans prendre la grosse tête, à priori, je ne peux que progresser dans les prochaines années, donc c’est intéressant”. Samedi en fin de journée, alors que la Franc-comtoise, avec l’ensemble de son équipe, était supposée rejoindre Liège, c’est la route du retour vers le siège de l’équipe, aux Pays-Bas, qui a été empruntée. Au plus grand désarroi de Juliette Labous. Car Leah Kirchmann, sa coéquipière canadienne, a reçu un appel du médecin de l’équipe lui annonçant son test positif au Covid-19. “On était dans le bus lorsqu’on a appris qu’il fallait déclarer forfait. Sur le coup, c’était très dur, quelques larmes ont coulé… J’étais tellement déçue…”.

UNE SORTIE DE QUATRE HEURES PENDANT LIÈGE-BASTOGNE-LIÈGE

Le lendemain, jour de Liège-Bastogne-Liège, Juliette Labous n’a pas souhaité broyer du noir devant sa télévision. Alors elle est partie faire quatre heures de vélo, pour tenter d’évacuer sa frustration. “Finalement, je n’ai pas pu m’empêcher de faire quelques pauses sur le bord de la route pour regarder où ça en était”, sourit-elle auprès de DirectVelo. Avant d’aller encore plus loin. “L’après-midi, une fois rentrée, je me suis carrément mis le replay (rires). C’était important, en fait, de voir ce qu’il s’était passé et de tirer des leçons de la course, du scénario qui s’est déroulé et tout le reste”. En regardant la course, la candidate à une place pour les prochains Jeux Olympiques - il y a trois candidates pour une élue (lire ici) - n’a évidemment pas pu s’empêcher de se demander comment elle aurait manœuvré si elle avait participé à la fête. “J’essayais de ne pas trop y penser malgré tout, mais ça donnait envie, c’est sûr… Je savais que j’étais en forme, je l’avais prouvé sur la Flèche wallonne. Liège-Bastogne-Liège est certainement la Classique qui me convenait le mieux. C’était donc assez frustrant”.

Il ne sera alors pas possible de revenir en arrière désormais, Juliette Labous regarde droit devant, plus convaincue que jamais de ses capacités. Et nul doute que la satisfaction du travail bien fait et le Top 10 acquis sur la Flèche wallonne vont prendre le dessus sur son forfait à « LBL », au moment de dresser le bilan de cette première partie de saison. “J’ai pu suivre les meilleures mondiales. Je n’avais jamais réussi à le faire jusque-là. J’avais marché au Giro mais ce n’était pas pareil, sur des cols de 30 minutes qui me conviennent vraiment bien. Là, tout s’est fait à la pédale dans le final, sur une grande course d’un jour, et j’étais dans les dix plus fortes”. Un scénario qui pourrait bien se répéter dans les mois et les années à venir. En attendant, elle va désormais prendre part au Festival Elsy Jacobs, au Luxembourg, avant de mettre fin à son premier cycle de la saison, puis de préparer le Tour d’Italie, via notamment un stage personnel dans les cols savoyards, du côté de Tignes. 

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Juliette LABOUS