Chambéry, la belle parenthèse des tricolores

Crédit photo Robert Gachet - DirectVelo

Crédit photo Robert Gachet - DirectVelo

Julien Guiborel n’avait pas besoin de suivre les flèches déposées par les bénévoles du Chambéry CO pour connaître le chemin. L'entraîneur national joue à domicile à l’occasion du Grand Prix Féminin de Chambéry (1.2). “S’il avait fait chaud, je vous aurais invité à venir boire le café à la maison”, souriait-il ce samedi matin au départ de la reconnaissance alors qu’il vit à Sonnaz, commune traversée ce dimanche par l’épreuve qui arrive au calendrier international.

Avec ce changement de statut, la course savoyarde a totalement changé son parcours. Trois difficultés s’enchaînent, ce qui offre un dénivelé positif total de 1785 mètres après six tours. Et la partie plate, en début de course, devrait se faire avec un fort vent de face. “La course, c’est demain”, lâche le coach pour inciter ses protégées à rester tranquilles au moment de quitter le Brit Hôtel, situé sur le bas du parcours. Les sept filles, leur sélectionneur et le kiné Antoine Relave ont fait deux tours de circuit. Victorie Guilman, Gladys Verhlust et Greta Richioud ont fait monter le cœur avec un exercice de 5’ à réaliser dans la deuxième boucle, tandis que Jade Wiel s’est dégourdie les jambes dans le mur menant à l'arrivée située à Chambéry-le-Vieux.

UN CONCOURS DE CIRCONSTANCES

À leur retour à l’hôtel, les Françaises sondées par DirectVelo mettent en avant la difficulté du circuit. “Il n’a rien à voir avec l’ancien. Il est beaucoup mieux”, apprécie Victorie Guilman. La Charentaise de la FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope le trouve “technique et difficile”. Selon elle, les concurrentes seront toujours en prise. “Avant, il y avait surtout la grosse bosse d‘arrivée. Là, ça sera très sélectif. Il faudra rester concentrée”. Cédrine Kerbaol découvrira ce dimanche la course disputée sur les hauteurs de Chambéry. "Ça sera très usant. Je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi dur. Ça pourra se faire dans les relances après les bosses”, dit l’habituelle sociétaire d’Arkéa Pro Cycling.

L’Equipe de France est la tête d’affiche de l’épreuve (voir la liste des partantes). Et l’invitée surprise. “C’est un concours de circonstances. La FDJ ne venait plus, Arkéa ne venait pas. L’organisateur Patrice Pion m’a proposé de faire une équipe. Ça permet aux filles d’avoir une continuité dans leur programme”, dit Julien Guiborel. Au départ, les sept tricolores auront toutes leurs chances. “Il n’y aura pas de leader. Certaines seront plus prévues pour le début de la course, d’autres pour plus tard. Elles n'auront pas d'oreillette. Il faudra qu’elles communiquent bien entre elles", indique le sélectionneur. Ce plan de course est apprécié par Victorie Guilman. “On va pouvoir saisir notre chance, ce qui est top. C’est bien d’avoir la possibilité de jouer la victoire et ne pas subir la course”. Pour elle, il y aura beaucoup de mouvements. "Ce sera dur de contrôler. Ce sont des petites routes, il faudra toujours avoir une fille à l’avant”, ajoute celle qui a disputé les Championnats du Monde et d’Europe l’an passé. En attendant le coup de feu, toutes se félicitent de cette parenthèse tricolore. “C’est une agréable surprise", sourit Cédrine Kerbaol. Julien Guiborel espère lui que l'événement puisse faire “rêver des gamins du coin qui verront la course devant chez eux dans ce contexte particulier”. À ses protégées désormais de vendre du rêve.

Mots-clés

En savoir plus