Tom Aguillon : « On n'a que la passion »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Chercher du positif ailleurs. Tel semble être l’état d’esprit de Tom Aguillon en ce mois d’avril aux conditions sanitaires compliquées. Ces derniers jours, le coureur de WB-Fybolia Locminé a mis l’accent sur le plaisir pour vivre la période de la meilleure façon possible. Ce samedi, il prendra le départ de la Ronde du Porhoët. “Je connais plus ou moins le parcours : un circuit avec une ligne d’arrivée assez longue en faux plat montant. Ça va être usant et difficile”, indiquait-il en milieu de semaine à DirectVelo. Pour autant, celui dont le club organise l’épreuve Elite Nationale ne compte pas subir la course. “On aura à cœur de bien faire. Je sais que quelques gars de l’équipe devraient être pas trop mal. J’y vais pour aider les copains. Je vais me faire plaisir. Je n’attends pas grand-chose de ce week-end”. Et pour cause, Tom Aguillon a marqué une pause de dix jours sans vélo. “J’ai repris le travail à temps plein avec le confinement. C’était le bon moment. Sur la fin de course, je risque d’être juste. Mais ça ne veut pas dire que je serai mauvais ou que je ne serai pas acteur. Ce n’est pas une raison”, assure le 17e de la Ronde du Pays Basque.

Pour Tom Aguillon qui n’a couru en Élite que dans le contexte de la pandémie, 2020 était une année d’adaptation. “J’étais assez content de 2020 mais je n’ai pas gagné. Je me suis bien habitué à la catégorie. En Junior ça tournait… Là, ça ne tourne absolument pas. Tout le monde est fort”. Le garçon de 19 ans refuse de se trouver des excuses, y compris pour son début de saison. “Je ne suis pas content mais pas mécontent non plus. J’avais des ambitions parce qu’à l’Essor Basque, ça partait bien. Je n’ai pas rempli mes objectifs pour l’instant. Il y avait un gros niveau mais ce n’est pas forcément une excuse”.

« C'EST ÇA QUI EST BEAU »

Quant au contexte sanitaire actuel, l’ancien sociétaire du CC Rennais en paraît affecté et ses plans avec. “Je pense que celui qui dit faire abstraction de la situation actuelle ment. Ce n’est pas possible. Quand tu vois toutes les courses annulées et reportées, tu ne penses qu’à ça. Tu rentres dans une spirale négative”. Plus tard dans la saison, le Brétillien veut participer à des Classe 2 qu’il ne connaît pas encore comme le Tour de Bretagne, déplacé en septembre, et le Kreiz Breizh Elite. “En début d’année, je n’avais pas coché le Championnats de France Elite parce que tout le monde veut être prêt pour ça. Je voulais être dans un pic de forme quand les autres ne le seraient pas. Mais maintenant je me dis pourquoi pas... Ça ferait un bel objectif à préparer, au moins pour la tête”.

Et la tête, c’est important. Tom Aguillon essaie tout de même de relativiser la situation, ce qui n’est pas toujours évident. “Mais pour des gars qui ne font que ça, qui ont espoir de passer pro et qui voient les années défiler, c’est compliqué…. Surtout qu’on n’a pas un salaire. On n’a que la passion. On fait ça uniquement pour la compétition”. En parlant de passion, c’est celle des organisateurs que le coureur veut saluer. “Je veux tirer mon chapeau à ceux qui se battent pour le sport qu’ils aiment. Ils n’ont rien à gagner, à part du plaisir. Dans d’autres sports, il n’y a rien du tout. J’ai l’impression qu’on est au-dessus au niveau organisation et motivation. Même si ça n’aboutit pas, même s’ils n’ont pas les autorisations. Ils auront essayé et c’est ça qui est beau”. Ce samedi, à la Ronde du Porhoët, lui et ses coéquipiers ont une belle occasion de remercier par une belle performance l'organisation.

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